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Budget 2023-24 - Promesse de pension à Rs 13 500 en 2024 : une stratégie électorale risquée qui pourrait ne pas payer

Les personnes âgées sont doublement touchées par la cherté de la vie. En plus de leurs achats dans les supermarchés, elles doivent se procurer des médicaments.

La pension des retraités fixée à Rs 13 500 devrait devenir une réalité en 2024, une année marquée par les élections. Cette tactique fortement axée sur la politique sera-t-elle convaincante, étant donné la situation économique précaire ? 

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La pension de vieillesse, un As gagnant lors de l’année électorale ? Malgré les attentes élevées des retraités concernant une augmentation de la pension à Rs 13 500 en 2023, il semble désormais que cette promesse sera réalisée en 2024. En effet, le gouvernement avait précédemment annoncé en 2019 une augmentation progressive de la pension, atteignant Rs 13 500 d’ici 2024.

Cependant, quel sera l’impact réel de cette mesure en 2024 ? Avec la prévision d’une dépréciation accrue de la roupie selon certains économistes dans les mois à venir, ainsi que les perspectives inflationnistes à l’horizon, quelle sera la véritable portée de cette mesure sur le plan politique et économique en 2024 ?

Ram Seegobin, observateur politique et dirigeant du parti de gauche Lalit, souligne dès le départ que les Mauriciens ne sont ni naïfs ni stupides. « Le gouvernement peut certes accorder des compensations financières de Rs 1 000, mais dès que le Mauricien se rend dans les supermarchés du pays, il est confronté à la dure réalité de la cherté de la vie. Les mesures proposées par le gouvernement sont donc stériles », affirme-t-il.

Selon lui, le gouvernement se trompe en pensant que les gens feront la queue pour voter en échange des allocations financières accordées à une partie de la population. « Les gens doivent comprendre que tout ce que le gouvernement donne à la population est largement financé par les fonds publics, principalement grâce à la TVA. Ainsi, lorsque le gouvernement distribue quelque chose, ce n’est pas de la magie. Le gouvernement puise dans les poches de tous les Mauriciens pour financer les cadeaux qu’il fait à la population », explique-t-il.

Rétablir le pouvoir d’achat ne se fait pas à travers des allocations financières, martèle-t-il. Selon Ram Seegobin, la solution réside dans la promotion de la production locale, ce qui permettrait à Maurice de faire face à la cherté de la vie de manière plus efficace. Cependant, il estime que nous sommes encore loin de cet objectif. « Il est vraiment regrettable de constater que ce budget ne propose absolument rien pour encourager la production locale, que ce soit dans le secteur agricole ou celui de la pêche », déplore-t-il.

L’économiste Bhavish Jugurnath exprime clairement son opinion en affirmant que le gouvernement mise sur une pension de Rs 13 500 pour les élections générales de 2024. Cependant, il se montre pessimiste quant à l’impact réel que cette mesure pourrait avoir. « À la lumière de la tendance actuelle, avec le gouvernement qui accroît ses prestations sociales et compte tenu de la conjoncture internationale, tout indique que la roupie continuera de se déprécier, tout comme le taux de rachat (Repo rate) », fait-il observer.

Bien qu’il reconnaisse que le pays connaît une croissance, Bhavish Jugurnath est d’avis que cela ne contribuera pas de manière significative à réduire l’inflation. « Même avec une croissance de 8 %, nous ne pourrions observer qu’une légère baisse de l’inflation, mais celle-ci devrait tout de même se maintenir autour de 8 % à 9 % d’ici la fin de l’exercice fiscal prochain », explique-t-il. Bhavish Jugurnath va jusqu’à affirmer que la mesure visant à augmenter la pension est en réalité une « mesure inflationniste » et prévoit une augmentation des dépenses familiales de Rs 8 000 à Rs 10 000.

Deven Goundan, repré-sentant de district pour la région de Savanne au nom du Senior Citizens Council, estime, pour sa part, qu’une augmentation de la pension à Rs 13 500 en 2024 ne sera pas d’une grande aide pour les retraités. « Il faut savoir qu’une grande partie du budget des retraités est consacrée à l’achat de médicaments. Et dans de nombreux cas, nous sommes obligés de nous tourner vers le secteur privé pour avoir accès à plusieurs médicaments en raison de leur indisponibilité dans le secteur public. Nous devons également prendre en compte les dépenses liées aux ‘commissions’, ce qui signifie que nous souffrons doublement de la cherté de la vie », explique-t-il. 

Selon Deven Goundan, la pension de vieillesse aurait dû être alignée sur les Rs 15 000 du revenu minimum garanti.

 

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