
Par Malenn Oodiah
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À l’approche d’un Budget 2025-2026 annoncé comme difficile, l’enjeu est immense face à l’endettement, aux inégalités
persistantes et à l’absence de propositions crédibles dans un contexte incertain.
Dans moins d’un mois, le Dr Navin Ramgoolam, Premier ministre et ministre des Finances, va présenter le Budget 2025-2026. Ses proches collaborateurs et lui ont bien entamé les consultations prébudgétaires et budgétaires. Il a prévenu, de même que P. Bérenger, que ce sera un budget difficile. D. Dhamry, ministre délégué des Finances, a multiplié les déclarations lors de ses nombreuses sessions de travail dans le cadre des consultations. Dans ses déclarations, on trouve un mélange de banalités, des remarques s’apparentant à des positions « dekouver lamerik lor map ». On retrouve parfois un peu de réalisme et de bon sens.
D. Dhamry doit sûrement mesurer le poids des responsabilités qui pèsent sur ses épaules et qu’il va être redevable de l’efficacité du budget auprès de ses nombreux interlocuteurs, compte tenu de ses propos et engagements.
Un budget difficile veut dire un sérieux problème pour financer les mesures et initiatives. C’est le cas avec l’endettement qui s’est aggravé durant ces trois derniers mois.
L’économie mauricienne est loin d’avoir résolu la problématique des inégalités, de la précarité, de la pauvreté et autres problématiques structurelles. Resistans ek Alternativ, dans l’Alliance du changement, a pris avec Ashok Soubron et Kugan Parapen la lourde responsabilité du volet de l’intégration sociale du modèle de développement socio-économique en cours.
L’itinéraire de Rezistans ek Alternativ témoigne de la sincérité de l’engagement de sa lutte aux côtés des travailleurs et d’autres causes : mauricianisme, écologie. Il y a aussi, toutefois, les dures réalités, notamment sur l’économie, mais aussi les problèmes structurels associés à la démographie.
Notre engagement citoyen au sein de la Fondation Espoir Développement (FED), avec comme projets phares PEJ et Local Hands, nous a permis, pendant plus de vingt ans, de mesurer la complexité pour faire avancer les choses. Cette année, comme les années précédentes, nous avons eu droit au traditionnel shopping list venant des organisations, faisant fi du caractère inédit de l’écosystème de l’environnement économique mondial.
Visiblement, la prise de conscience de la nécessité de penser pour agir autrement afin de relever les nouveaux défis n’est pas à la hauteur des enjeux. Durant les cinq dernières années, nous ne nous sommes pas contentés de dénoncer et de critiquer. Nous nous sommes donné les moyens pour nous pencher et plonger dans la réflexion et l’analyse des nombreuses problématiques qui traversent notre société. Cet exercice, qui se voulait rigoureux et responsable, a donné lieu à deux publications en mai 2022 et septembre 2024, respectivement – Pour une révolution tranquille et MANIFESTE DE L’AVENIR.
Lors de leurs préparations, nous avons pris pleinement conscience de la nature complexe des problématiques, ainsi que de l’absence de prise de conscience des acteurs, dont les politiques.
Dans l’échiquier dévasté par les élections générales de novembre 2024 et les municipales de mai 2025… à l’autocratie est venu se substituer un souhait/volonté de rupture dans un désert politique, avec l’absence de l’opposition et des propositions alternatives crédibles et concrètes.
Le danger, après la dérive autocratique de l’ancien gouvernement, est un échiquier politique marqué par l’absence d’oppositions crédibles, nécessaires pour vitaliser la démocratie mauricienne. Œil de Lynx suit de prés la situation avec une première analyse dans une dizaine de jours.

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