Economie

Banques: Seychelles, nouvelle étape de l’expansion de la SBM

Le groupe financier SBM Holdings se prépare à effectuer son entrée aux Seychelles, un pas additionnel vers le projet d’intégration régionale. Mais est-ce une stratégie viable, dans un secteur bancaire saturé ? Le groupe financier SBM Holdings est sur le point d’avoir une entité subsidiaire aux Seychelles. Les discussions sont en bonne voie. Caroline Abel, governeure de la Banque centrale des Seychelles, est à Maurice à cet effet. « Les séances de travail que nous avons eues nous permettent d’avoir une connaissance plus approfondie de la SBM et de ses activités. Je trouve très encourageant le fait que la banque propose des prestations qui cadrent avec la politique de diversification des services financiers aux Seychelles », affirme-t-elle. L’objectif de cette mission est d’effectuer un exercice de vérification après la demande d’implémentation de la SBM dans l’archipel. La requête a été déposée suite à une importante mission qu’a dirigée Vishnu Lutchmeenaraidoo, le ministre des Finances et du Développement économique, en octobre 2015, lors de la tenue de la 11e session de la commission de coopération bilatérale. « Le projet d’implantation de la SBM aux Seychelles s’inscrit dans le droit fil de la politique d’intégration régionale que nous prônons. Nous sommes heureux du soutien de la Banque centrale des Seychelles à cet effet », a fait ressortir le Grand argentier dans un communiqué émis par son ministère. L’archipel des Seychelles est une destination d’affaires pour de grandes entreprises mauriciennes. Le groupe MCB y opère déjà. Dans le secteur hôtelier, on retrouve les groupes Beachcomber et Constance. Et le début des opérations de la SBM sera un pas important dans le projet d’intégration économique entre les deux pays, avec des perspectives d’échanges au plan de l’économie marine, des services financiers, du tourisme, des technologies de l’information et de la communication, de l’enseignement supérieur, du commerce et du mouvement de professionnels, entre autres. Dans le cas de la SBM, la compétition s’annonce problématique. « Il est difficile de déterminer la logique motivant cette présence. Le secteur bancaire seychellois est saturé. Il y a neuf banques pour une population de 90 000. Quel type de services la SBM compte y introduire ? C’est la question qu’il faut se poser », affirme Nicholas Rainer, rédacteur économique au quotiden Today. Il ajoute que « si le groupe financier compte attirer des dépôts, alors la bataille sera rude, venant des banques établies dans le paysage, telles que Barclays, MCB et Nouvobanq ». Selon lui, « ce qu’on reproche souvent au secteur bancaire seychellois, c’est sa réticence à accorder des prêts, principalement aux Petites et moyennes entreprises. Sur papier, la nouvelle concurrence devrait inciter les marchés à s’ouvrir un peu. Étant donné qu’il y a déjà neuf banques, il est peu probable que l’arrivée de la SBM bouleverse la donne ». Est-ce donc une mauvaise décision ? Dans les milieux concernés, on tient à faire ressortir que la place financière aux Seychelles se développe. Le pays compte une place boursière. Son centre offshore prend du volume. Donc, il ne faudrait pas s’arrêter au simple marché bancaire. Qui plus est, après Madagascar, il est logique que la SBM s’intéresse aux Seychelles. Au-delà de ces considérations commerciales, les Seychelles et Maurice sont membres des quatre principaux blocs régionaux que sont la Commission de l’océan Indien, la Southern Africa Development Community, la Common Market for Eastern and Southern Africa et l’Indian Ocean Rim Association. Les deux pays assurent la gestion commune d’une zone économique exclusive de 400 000 kilomètres carrés.
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