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Ancien correspondant du New York Times - Nicholas Kralev : «Sans crédibilité, les médias ne sont rien»

Nicholas Kralev a été invité à rencontrer des responsables du Defimedia Group et à effectuer une visite de ses locaux. Lors de la rencontre, il a abordé de divers sujets d’intérêtconcernant les médias et les réseaux sociaux. Il est à Maurice, dans le cadre d’une collaboration entre l’ambassade des États-Unis et le Media Trust. Ce journaliste est ancien correspondant du Financial Times, Washington Times, The New York Times, The Atlantic, Foreign Policy. Il est aussi le Founding Executive Director de la Washington International Diplomatic Academy. C’est une organisation indépendante qui offre de la formation professionnelle et pratique sur la diplomatie.

Dans un monde où les gens sont submergés par des informations de toutes parts, il est important que les médias traditionnels se positionnent comme des sources crédibles et sérieuses. « Comment les gens interprètent-ils et digèrent-ils les informations ? C’est une époque quand les gens sont prêts à croire n’importe quoi et quand certains soi-disant médias diffusent de fausses informations. C’est pourquoi il faut rester sérieux et crédible pour qu’ils puissent vous faire confiance en tant que source d’information », avance Nicholas Kralev.

Il est aussi d’avis qu’il est important de séparer clairement l’opinion et l’information. « Dans le journalisme traditionnel américain, il y a un mur entre l’opinion et l’information. Les deux genres sont clairement séparés. Mais, on voit la ligne s’effacer de plus en plus. On a d’abord vu ça au niveau de la télévision et ce n’est pas une bonne chose. Un journaliste ne doit pas mêler son opinion à l’information. Il doit livrer l’information de manière claire, complète et objective. »

Nicholas Kralev avance que les médias sociaux n’ont pas apporté que du positif. « Il y a quinze ou vingt ans, je faisais mon job de journaliste et j’étais très heureux. Maintenant, il y a tellement d’autres facteurs qui entrent en jeu. Être journaliste n’est plus suffisant, car il y a beaucoup de compétition et c’est injuste. Car tout le monde n’est pas sur la même ligne de départ. Nous sommes en compétition avec les médias sociaux. Mais ceux-ci ne créent pas du contenu. Ils ne font que le distribuer pour que les gens puissent le partager. Je ne pense pas qu’on doit se sentir menacé. »

Mais selon lui, les médias sociaux n’ont pas apporté que du bon au secteur de l’information et au paysage médiatique. « Le challenge est d’amener les gens à distribuer votre contenu. Un autre défi est d’être payé pour cela. Facebook, par exemple, estime qu’il doit être rémunéré. Alors que les médias estiment que Facebook doit les payer, car ils lui fournissent du contenu. »

La pression financière, engendrée par les petits médias peu fiables et les informations distribuées gratuitement, porte atteinte aux médias traditionnels. Ceux-ci doivent eux aussi revoir leur fonctionnement. Ils sont forcés, par exemple, d’envoyer des journalistes peu expérimentés, qui coûtent moins cher, couvrir des sujets importants.

Pour lui, « le vrai journaliste est celui qui fait son travail rigoureusement ». « La crédibilité est la seule chose que nous ayons. Il y a l’intégrité du journaliste, le besoin d’informer le public, sans faire du sensationnalisme et sans inventer des choses. Et nous faisons entrer de l’argent pour faire rouler le business. »

 

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