Allégations de blanchiment d’argent et de fraudes - Toxic Loans : soupçons de complicités internes à l’ex-MPCB 

L’enquête de la FCC sur les « Toxic Loans » de Rs 1,1 milliard des frères Gooljaury se tourne désormais vers des complicités internes dans la défunte MPCB et la MauBank. Soupçonnant des traitements de faveur et un blanchiment de Rs 301,4 millions via Designer Labels Ltd, la commission prévoit de convoquer plusieurs responsables bancaires pour éclaircir ces prêts douteux et non remboursés. 

L’enquête de la Financial Crimes Commission (FCC) sur les « Toxic Loans » contractés par le clan Gooljaury prend un nouveau tournant. Les enquêteurs s’intéressent désormais aux complicités internes qui auraient facilité l’octroi de ces prêts jugés douteux. En ligne de mire : la défunte Mauritius Post and Cooperative Bank (MPCB) et la MauBank, l’institution qu’elle est devenue par la suite. Plusieurs cadres et responsables de ces institutions devraient bientôt être convoqués. 

Les frères Rakesh et Prameshwar Gooljaury, déjà inculpés pour blanchiment d’argent (voir encadré), auraient obtenu des prêts exorbitants, totalisant Rs 1,1 milliard auprès de l’ex-MPCB. Ce qui, au sein de la 
FCC, soulève de forts soupçons de traitements de faveur qui auraient été accordés aux deux hommes et d’un possible non-respect des procédures bancaires. 

Sur la base de preuves documentées, incluant des relevés bancaires et d’autres éléments liés aux transactions effectuées par les Gooljaury auprès de l’ex-MPCB et d’autres institutions financières, la FCC soupçonne la somme totale de Rs 301,4 millions, issue de ces fonds, d’avoir été blanchie par Rakesh Gooljaury via Designer Labels Ltd. L’argent aurait été injecté dans cette entreprise. 

Prêts pas remboursés

Le plus étrange, selon les enquêteurs, c’est que peu après l’arrivée de cette somme colossale, la société a cessé ses activités. Elle a été déclarée en faillite et les prêts n’ont jamais été remboursés. Selon certaines sources, une partie de cette dette aurait même été effacée, ce qui alimente davantage les soupçons de collusion entre les banques et les emprunteurs. 

D’ailleurs, face à ces soupçons, la FCC prévoit d’initier un « Audit Trail » pour retracer le parcours des sommes blanchies et déterminer à quelles fins elles ont été utilisées. La tâche s’annonce toutefois complexe, notamment en raison de la restructuration de la MPCB qui après l’éclatement de l’affaire, qui a repris ses activités sous une nouvelle entité, la MauBank. Cela pourrait compliquer l’accès à certains documents clés. 

Ceux relatifs aux demandes d’emprunts font aussi sourciller les enquêteurs. Ils s’intéressent fortement aux procédures entourant ces demandes de prêts faites par les frères Gooljaury via leurs entreprises. La FCC veut notamment établir si des traitements de faveur leur ont été accordés, si les procédures bancaires ont été contournées et si certaines décisions ont été influencées par des complicités internes. 

Raison pour laquelle plusieurs cadres et responsables des banques impliquées seront convoqués. L’enquête s’intensifie et la commission entend bien remonter la chaîne des responsabilités, des bénéficiaires aux éventuels acteurs internes des banques ayant permis ces transactions suspectes.