Afin d’enrayer l’abandon des terres sous culture cannière par les petits planteurs, le gouvernement a démarré un minutieux exercice de recensement. La finalité est de dégager une stratégie et des mesures pour que ces planteurs ne délaissent pas leurs terres. Car le sucre reste un pilier incontournable du paysage mauricien.
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«La majorité des petits planteurs de canne est regroupée dans des sociétés coopératives. Sur papier, on a 143 de ces organismes qui ont la culture de la canne comme activité. Avec tous les problèmes rencontrés dans le secteur, beaucoup de planteurs ont abandonné leurs champs. Une partie s’est reconvertie dans les légumes et les bananes. D’autres ont carrément délaissé leurs terres. » C’est le constat que dresse Sunil Bholah, ministre de l’Activité économique, de l’entreprise et des coopératives.
Le recensement auprès de quelque 11 000 planteurs devrait prendre jusqu’à quatre mois. Cet exercice permettra de situer le nombre de sociétés coopératives toujours en activité, d’obtenir le nombre de petits planteurs toujours engagés dans ce secteur et de déterminer la superficie qui a été convertie, abandonnée ou toujours sous culture de la canne.
Dans l’équation, les petits planteurs ont un poids important. Statistics Mauritius affirme, dans un rapport en date du vendredi 17 mars, que les planteurs autres que les propriétés et les métayers ont cultivé la canne sur 22 727 hectares en 2016. Cela représente 44 % de la superficie totale. N’empêche qu’entre 2015 et 2016, la superficie gérée par cette communauté a chuté de 779 hectares.
Entreprise non lucrative
Cette situation ne date pas d’hier. Car les planteurs, surtout les petits, sont confrontés à des pertes de revenus avec la baisse de prix sur nos principaux marchés, une main-d’œuvre de plus en plus difficile à trouver et des coûts en hausse constante. Le transport de la canne des champs à l’usine pèse lourd dans les dépenses. Donc, l’ensemble de ces facteurs a abouti à une entreprise non lucrative pour les planteurs.
Qu’est-ce qui motive ce recensement ? Selon Sunil Bholah, il faut tenir compte du fait que le secteur cannier est une industrie charnière. Le ministère de l’Agro-industrie, a-t-il dit, a fixé comme objectif une production annuelle de 400 000 tonnes de sucre.
Cela requiert la participation de tous les composants de cette industrie. « Le résultat de ce recensement débouchera sur la création d’une base de données. À partir de là se développera une stratégie dédiée. Puisque nous voulons respecter cet objectif de 400 000 tonnes de sucre, nous devrons être en mesure de déterminer comment leur venir en aide et avec quelles formules spécifiques », a précisé Sunil Bholah.
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