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Agro-industrie - Les planteurs : «C’est difficile de ne plus utiliser de pesticides»

Le ministre Mahen Seeruttun encourage les agriculteurs à réduire l’utilisation des pesticides et à se tourner vers une culture bio. Or, des planteurs s’opposent à ce projet, estimant que c’est un mal nécessaire.

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Fongicides, herbicides, insecticides… Plusieurs centaines de pesticides sont aujourd’hui utilisés dans les exploitations agricoles à travers le pays. Or, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que leur utilisation peut occasionner des problèmes de santé. Raison pour laquelle le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun souhaite que les planteurs changent leurs habitudes. Cependant, ces derniers estiment que c’est difficile à faire.

Dans un rapport, l’OMS fait ressortir que les pesticides peuvent avoir des effets toxiques aigus et/ou chroniques, en particulier chez les enfants. L’homme peut également être exposé à des pesticides extrêmement dangereux à la suite d’une contamination environnementale, s’il consomme des denrées alimentaires et éventuellement de l’eau contenant des résidus de pesticides. Alors que les pays développés disposent de systèmes pour enregistrer les pesticides et contrôler leur commerce et leur utilisation, ce n’est pas toujours le cas ailleurs.

Mahen Seeruttun, lui, explique que depuis quelque temps, son ministère a lancé le projet de produire davantage de produits alimentaires grâce à des méthodes organiques. « L’idée est d’encourager les planteurs à ne plus recourir à la méthode traditionnelle et à privilégier la méthode organique. Mais actuellement, il n’y a pas de loi sur la production de fruits et légumes. C’est dans ce contexte que le ministère a fait appel à la Food and Agriculture Organization des Nations unies afin qu’elle apporte le support technique et financier pour développer une forme de législation », précise le ministre de l’Agro-industrie.

Contraintes locales

Il rappelle aussi qu’il y a des normes à respecter si on veut produire des produits dits bio. « Il y a des normes qu’il faut prendre en considération. Il est impératif qu’on aille dans cette direction. Dans le monde, c’est la nouvelle tendance. En ce qui concerne Maurice, il faut tenir compte des contraintes locales. C’est un pays tropical et il faut voir le contexte, car plusieurs maladies affectent les plantes. Mais on doit venir avec une solution puisque c’est le public qui le demande. » Mahen Seeruttun souligne aussi qu’avec le changement climatique, il est important que les planteurs adoptent de nouvelles pratiques.

De son côté, le secrétaire de la Small Planters Association (SPA), Kreepalloo Sunghoon, estime qu’il est quasi impossible de ne pas utiliser de pesticides et d’insecticides dans les plantations. « C’est difficile à mettre en pratique. Si une plantation est affectée par des maladies, que le planteur a utilisé un insecticide et qu’il n’a pas eu le résultat escompté, alors il fera, de facto, un cocktail d’insecticides. C’est une des raisons pour lesquelles les planteurs utilisent des insecticides de manière abusive », affirme-t-il.

Le porte-parole des planteurs estime que pour que les planteurs utilisent moins de pesticides, il faut que le gouvernement les accompagne. « Les planteurs doivent être formés. Il faut les éduquer à l’importance d’utiliser moins de pesticides. Il faut des officiers qui peuvent partir dans les plantations pour voir les problèmes auxquels sont confrontés les planteurs et leur apporter des solutions. Plus important encore, il faut les accompagner afin qu’ils écoulent leur produits sur le marché. Si tout ceci n'est pas fait, alors les planteurs continueront à utiliser des pesticides. »

Pour Kreepalloo Sunghoon, si le gouvernement met uniquement l’accent sur les produits bio, alors la production va définitivement diminuer. « En 2012, le pays avait produit 125 000 tonnes des légumes, 105 000 en 2014 et moins de 100 000 en 2015. La tendance est à la baisse alors que la demande, elle, ne cesse d’augmenter », affirme-t-il.

Néanmoins, certains planteurs ont adopté ces nouvelles pratiques.  Tel Suraj qui explique que pour favoriser la richesse des sols, les engrais verts se substituent aux engrais chimiques. Il souligne que ce couvert végétal permet, de plus, de capter l’azote et les minéraux essentiels à la fertilisation des sols tout en protégeant la terre.


Salon de l’Agriculture à Mahébourg

Le Salon de l’Agriculture rouvre ses portes, ce samedi 22 octobre, à l’esplanade Sir Gaëtan Duval au Mahébourg Waterfront. C’est le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun qui procédera à l’ouverture à 14 heures.

Le salon aura lieu durant le week-end. Il se tiendra jusqu’à 18 heures samedi et dimanche. Presque tous les 235 exposants qui étaient au Domaine Les Pailles ont exprimé le souhait d’exposer de nouveau à Mahébourg. Il y aura plusieurs promotions sur les produits exposés et les Mauriciens pourront faire de bonnes affaires.

Quelques exposants

  • La pépinière Joliefleur

La pépinière Jolifleur, qui se trouve à Beau-Bassin, sera présente au salon. Le gérant Mario Jolicoeur explique qu’il est spécialisé dans les plantes ornementales, qu’il associe souvent à des objets de recyclage, en bois, en céramique ou en pierre. Il exposera aussi des plantes potagères comme du piment de Jamaïque, qui est rare.

  • Le département des Bois et Forêts

Le département des Bois et Forêts du ministère de l’Agro-industrie y sera lui aussi présent. Des plantes endémiques seront exposées et d’autres seront proposées à la vente. Les officiers présents encourageront les planteurs à intégrer des arbres dans leurs plantations, car c’est un bienfait pour les plantes.

  • La State Trading Corporation

La State Trading Corporation sera, elle, aussi présente afin de vendre le riz qu’elle commercialise à un prix plus compétitif. Une nouvelle variété de riz sera également disponible pour les consommateurs.

 

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