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Agro-industrie : contrôle insuffisant de l’utilisation abusive des pesticides

Pesticide En 2013, 941 tonnes de pesticides avaient été importées contre 697 tonnes en 2017.
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Le ministère de l’Agro-industrie a prélevé 744 échantillons de fruits et légumes en 2018, à la recherche de résiduels de pesticides, alors que le pays recense environ 12 000 planteurs. L’importation des pesticides, pour sa part, est sur le déclin.

« Des consommateurs veulent de 'jolis' produits à consommer »

L’utilisation des pesticides est une pratique bien ancrée chez les producteurs de fruits et légumes. Tant et si bien que sur les 744 échantillons prélevés et analysés par le ministère de l’Agro-industrie en 2018, 292 d’entre eux présentaient des traces de résiduels de pesticides, soit presque 4 échantillons sur 10. Sans compter que sur 33 échantillons, (4,4 %), la Maximum Residue Limit (MRL), soit le seuil toléré par la Food & Agricultural Organisation (FAO) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), avait tout bonnement été dépassée.

Un phénomène que le Chief Executive Officer du Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI), le Dr Seelavarn Ganeshan, confirme dans un entretien accordé au Défi Plus. Si le « rendement » serait l’argument principal avancé par les producteurs pour justifier l’utilisation de pesticides, le Dr Seelavarn Ganeshan soutient que le choix des consommateurs y est aussi pour quelque chose. « Des consommateurs veulent de « jolis » produits à consommer, notamment des fruits et légumes avec des couleurs très vives et avec des formes quasi parfaites. Ce qui incite parfois les producteurs à utiliser davantage de produits pour arriver à ce résultat », confie-t-il.

Improvement Notice et amende

Mais là où le bât blesse, c’est par rapport aux moyens de contrôle dont dispose le ministère. Considérant le fait que le pays compte quelque 12 000 producteurs de fruits et légumes et en supposant que chacun des 744 échantillons prélevés en 2018 a été fait auprès d’un producteur différent, en une année, 6,2 % de planteurs seulement auraient ainsi reçu la visite d’un officier du ministère de l’Agro-industrie. Il faudrait pas moins d’une quinzaine d’années avant que tous les producteurs ne fassent l’objet de contrôle.

À cela, le Dr Seelavarn Ganeshan concède que le ministère ne pourra tout contrôler tout le temps. « Les officiers, la plupart du temps, vont prélever ces échantillons de manière aléatoire directement dans les champs. Et avec l’arrivée de la Use of Pesticide Act l’année dernière, c’est désormais le Pesticide Regulatory Office qui est mandaté pour mener ces contrôles. Si la Maximum Residue Limit (MRL) est supérieure au seuil toléré, une Improvement Notice est servie au producteur. Et s’il se fait prendre une deuxième fois, il devra alors payer une amende », explique le CEO de FAREI tout en précisant qu’à ce jour, aucun agriculteur n’a écopé d’amende, estimant être « dans une phase transitoire ».

Le Dr Ganeshan avance aussi que de nombreux produits sont en train d’être retirés du marché par le Dangerous Chemical Control Board, sur les recommandations du MSIRI et du FAREI. Le CEO de FAREI précise toutefois que la tendance dans l’utilisation des pesticides est à la baisse. Il s’appuie notamment sur les chiffres relatifs à l’importation des différents produits chimiques au cours de ces dernières années. Parmi, les pesticides et les fongicides, qui sont les plus couramment utilisés dans la culture de fruits et légumes.

900 tonnes de pesticides importées

En 2013, 941 tonnes de pesticides avaient été importées contre 697 tonnes en 2017. « Ce qui représente une baisse de presque 250 tonnes en quatre ans, soit une baisse de 60 tonnes en moyenne chaque année. Les fongicides, pour leur part, restent plus ou moins stable avec 197 à 205 tonnes importés chaque année. Quant aux herbicides, elles sont utilisés à 90% dans les champs de cannes », fait ressortir le CEO de FAREI.

Quatre raisons sont avancées par notre interlocuteur pour expliquer cette baise. « Primo, il y a une prise de conscience à la fois parmi la communauté des planteurs et les consommateurs qui sont plus avertis. Secundo, grâce aux campagnes de sensibilisation qui se font autour. Tertio, avec l’imposition des taxes, les pesticides coûtent de plus en plus cher. Et quarto, les agriculteurs se tournent graduellement vers la culture organique car il y a une demande croissante en ce sens », fait-il valoir.

Ainsi, avec un total d’environ 900 tonnes de ces deux produits importés en 2017, et tenant compte qu’environ 8 000 hectares de terres sont sous culture de légumes, de fruits et de fleurs, cela revient à 112,5 kilos par hectare. Une quantité que le Dr Seelavarn Ganeshan juge toujours élevée et qui, selon lui, devrait être diminuée de moitié.

Toutefois, comparativement aux autres pays, Maurice ferait figure de « bon élève », à en croire le CEO du FAREI. Car, selon notre interlocuteur, les matières actives comptent pour seulement 10 % à 20 % du produit. Le reste, dit-il, étant constitué de matière inerte. « Ce qui fait qu’en fin de compte, la quantité de pesticide utilisée par hectare revient à encore moins. D’ailleurs, sur le plan mondial, on se base sur la quantité des matières actives et non sur la totalité du produit », fait-il ressortir.


Suttyhudeo Tengur : « Plus de vigilance et de contrôles des autorités »

Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC), estime que c’est le droit de tout individu d’aspirer à consommer de bons produits. « Li pa antor si li anvi manz zoli legim », souligne-t-il. Toutefois, il serait le devoir de l’État, selon le président de l’APEC, que d’être au four et au moulin pour que ses citoyens obtiennent les meilleurs produits à consommer. « Il faut plus de vigilance et de contrôle de la part des autorités », suggère-t-il.   Suttyhudeo Tengur juge, par ailleurs, « insuffisant » le nombre de tests effectués sur les produits sur une année.

« D’où l’importance d’augmenter la capacité du laboratoire afin que plus de tests puisse être effectués et que les résultats soient obtenus plus rapidement. Mais surtout, il faut rendre ces tests accessibles à tous afin qu’un consommateur puisse faire tester un produit sur lequel il a des soupçons, si nécessaire », demande Suttyhudeo Tengur.


Les 3 mauvaises pratiques

Dr Seelavarn Ganeshan.
Dr Seelavarn Ganeshan.

Certains producteurs feraient une utilisation abusive de produits chimiques. C’est ce qu’avance le Chief Executive Officer du FAREI, le Dr Seelavarn Ganeshan

Mesure préventive. Certains producteurs utiliseraient des pesticides même lorsque ce n’est pas nécessaire. Ils le font de manière « préventive ».

Cocktail de pesticides. Des producteurs se lancent dans la fabrication de « cocktail ». Soit le mélange de plusieurs produits différents pour cibler plusieurs insectes alors que leurs champs ne contiennent qu’une seul espèce d’insectes. « En ce faisant, ils éliminent les insectes ravageurs (nuisibles à la culture), certes, mais ils tuent aussi les insectes prédateurs (qui se nourrissent des insectes ravageurs) qui sont plus difficiles à trouver dans les champs. Sans compter qu’en tuant les abeilles et les papillons, cela ne fera que freiner davantage le processus de fructification », indique le CEO de FAREI.

Non respect des dosages. Certains producteurs feraient fi des doses recommandées dans l’utilisation des pesticides. Ce qui favoriserait une résistance chez les insectes ravageurs mais qui serait aussi un « gaspillage d’argent » si la quantité de pesticide utilisée est plus que nécessaire.


Kreepalloo Sunghoon : « L’ultime recours pour les planteurs en difficulté »

L’abus de produits chimiques parmi les petits planteurs ne serait qu’une perception. Tel est l’avis de Kreepalloo Sunghoon, président de la Small Planters Association (SPA). Du moins, une minorité de planteurs seulement serait concernée.

Pour étayer ses dires, Kreepalloo Sunghoon avance deux raisons. D’abord, il explique qu’entre 80 % et 85 % des produits chimiques, que ce soit en forme de fertilisants ou de pesticides, sont utilisés par des grosses sociétés qui possèdent 80 % des terres agricoles à Maurice. « Sans oublier les compagnies hôtelières qui en utilisent pour protéger leurs greens de golf, qui s’étendent sur de grandes superficies, contre les rats et les cafards, entre autres », souligne-t-il. Ensuite, ces produits coûtent généralement cher, selon lui. « C’est donc difficile d’en abuser », précise-t-il.

Si abus il y a, c’est parmi une poignée de planteurs seulement. Une utilisation abusive qui se justifierait par « des situations difficiles » dans lesquelles ces planteurs se trouvent. « Les champs doivent être désherbés. Mais les planteurs font face à un manque de main-d’œuvre. D’où l’utilisation des herbicides. Si certains s’évaporent, d’autres, plus dangereux, pénètrent le sol. Mais à ce niveau-là, le gouvernement est en train de retirer peu à peu du marché ces produits dangereux », déclare le président de la SPA.   

Situation de panique

Aussi, l’utilisation des produits chimiques en abondance serait l’ultime recours des planteurs lorsque leurs cultures sont menacées et qu’ils se retrouvent en situation de « panique ». « Lorsque les planteurs font face à un problème, ils essaient d’abord les méthodes traditionnelles. Si celles-ci se révèlent inefficaces, ils se tournent vers les officiers du FAREI. Si le problème n’est toujours pas résolu, ils demandent conseil auprès d’autres cultivateurs ou des revendeurs de ces produits chimiques. C’est là qu’ils mettent au point des cocktails qu’ils répandent ensuite dans leurs champs », explique Kreepalloo Sunghoo.

Afin de minimiser l’utilisation des produits chimiques parmi la communauté des planteurs, le président de la SPA demande que ces derniers obtiennent des formations continues de la part du ministère de l’Agro-Industrie. « Nous répertorions de nouvelles maladies chaque année, il faut que les planteurs soient formés pour pouvoir les combattre efficacement », dit notre interlocuteur.

Les planteurs devraient aussi être mieux informés, selon lui, sur les alternatifs aux produits chimiques. « Lorsque le gouvernement prend la décision de retirer du marché un produit chimique dangereux, il faut s’assurer que le produit soit remplacé par un alternatif tout aussi efficace. Que ce soit des produits organiques, bio ou des produits chimiques moins dangereux. C’est le devoir de l’État que de protéger les planteurs vulnérables », dit-il.

Citant le cas des piments, Kreepalloo Sunghoon déplore que les planteurs doivent faire face à des attaques depuis sept ans, sans qu’une solution, en termes de produits à utiliser, n’ait été trouvée. « C’est le cas aussi pour le fruit connu comme ‘cœur de bœuf’. On n’en voit quasiment plus car celui-ci est vulnérable face à une ‘mouche de fruit’ contre laquelle aucune solution n’a été trouvée », dit-il, tout en souhaitant que chacun « assume ses responsabilités ».

Enfin, Kreepalloo Sunghoon balaie d’un revers de main l’argument du rendement pour justifier l’utilisation des produits chimiques chez les planteurs. « Les pesticides et les fertilisants n’ont pas pour vocation d’augmenter le rendement. C’est dans le but de protéger leurs cultures des attaques d’insectes et d’autres nuisance que les planteurs utilisent les produits chimiques », conclut notre interlocuteur.


Improvement Notice : Une dizaine de producteurs épinglés

Ils sont au nombre d’une quarantaine et sévissent à travers le pays. Ces officiers du Pesticide Regulatory Office, une unité mise sur pied depuis septembre 2018 avec l’entrée en vigueur de la Use of Pesticides Act, ont pour mission de prendre des échantillons de fruits et légumes à des fins d’analyses. « Une attention particulière est accordée à certains légumes lorsque les prix flambent sur le marché.

Car c’est à ce moment-là que le producteur va vouloir « protéger » davantage sa culture en utilisant plus de pesticides afin d’obtenir plus de rendement et subséquemment plus de recettes », explique le Dr Sookar, Principal Scientific Officer au département entomologie du ministère de l’Agro-industrie. Une Improvement Notice est servie aux producteurs dont les échantillons dépassent la Maximum Residue Limit. Selon le Dr Sookar, environ une dizaine d’entre eux ont obtenu cette Notice jusqu’ici.


Teenusha Soobrah : « Un produit ‘joli’ n’est pas nécessairement meilleur »

Teenusha Soobrah
Teenusha Soobrah, diététicienne.

Pour la diététicienne Teenusha Soobrah, c’est plus par rapport au dosage qu’au pesticide lui-même qu’il faut faire attention. Elle estime que si les normes sont respectées et que le produit est bien lavé avant d’être utilisé, il n’y aura aucun effet néfaste sur la santé.

Mais si le pesticide est utilisé à outrance, dit-elle, cela peut avoir de multiples répercussions sur la santé. « Par exemple, cela peut avoir un impact sur la fertilité si couplé à cela, il y a une mauvaise hygiène de vie. Aussi, la flore intestinale peut être affectée qui, subséquemment, peut affecter plusieurs aspects de la santé, dont le mentale », fait ressortir Teenusha Soobrah.

La diététicienne est d’avis que les consommateurs doivent mieux choisir leurs légumes. « Un produit ‘joli’ n’est pas nécessairement meilleur », souligne-t-elle, tout en indiquant qu’il y a une éducation à faire en ce sens, car ce sont les consommateurs qui dictent le marché. Elle précise toutefois que les consommateurs font davantage attention à ce qu’ils mangent mais trouve « regrettable » que les produits organiques ne soient pas accessibles à tous. « Les produits organiques, qui ont plus de valeurs nutritionnelles que les légumes conventionnels, sont souvent vendus plus cher. Donc hors de portée de certaines bourses et ne sont disponibles que dans certains endroits tels que Curepipe, Tamarin ou Grand-Baie », soutient Teenusha Soobrah. D’où la nécessité, selon elle, de venir avec plus de facilités aux producteurs afin de favoriser davantage la culture organique.  


MauriGAP : La culture dite « raisonnée »

Afin de contrer l’utilisation de pesticide et promouvoir les bonnes pratiques agricoles, le ministère a introduit depuis 2015 le ‘scheme’ baptisé MauriGAP. Un ‘scheme’ à travers lequel le ministère espère amener les producteurs à respecter les normes et standards pour les produits agricoles et pratiquer une culture « raisonnée ».

En sus d’une formation, les producteurs qui se sont embarqués dans le projet disposent d’un cahier des charges (Farm Diary) dans lequel les producteurs enregistrent tout ce qu’ils font : les produits utilisés, les dosages, la fréquence, etc. « Il y a ensuite une inspection qui se fait par une unité indépendante du ministère. Si les conditions sont respectées, un certificat est octroyé au producteur, lequel est valide pour une année », précise le Dr Ganeshan.

Jusqu’ici, quelque 500 producteurs ont été formés, à en croire le directeur du FAREI. Parmi, plus d’une centaine ont obtenu leur certification pour le MauriGAP 1, le premier des 3 niveaux de ce scheme. « Cela prend du temps pour mettre les choses en place. Nous ne pouvons changer les habitudes des producteurs du jour au lendemain. D’autres n’en voient pas l’utilité car cela demande plus d’effort pour obtenir le même rendement. Li pa trouv so benefis », déclare le Dr Seelavarn Ganeshan.

Si le CEO du FAREI avance que des vérifications physiques et des analyses des produits sont effectuées par le ministère, il concède, néanmoins, que le Farm Diary est susceptible d’être manipulé. « C’est compliqué de vérifier la véracité des données enregistrés par le producteur dans le cahier des charges. Cela dépendra de sa bonne foi. Sans compter que le producteur joue sa crédibilité. Il est donc dans son intérêt de jouer franc jeu », déclare notre interlocuteur.


Pesticide : présent sur 2 produits sur 5

744. C’est le nombre d’échantillons de fruits et légumes prélevés par des officiers du ministère de l’Agro-industrie au cours  de l’année 2018. Parmi, 292 échantillons présentaient des traces de pesticides, soit presque 40 % des échantillons analysés. C’est ce que révèlent les rapports d’analyses pour l’année 2018, lesquels sont publiés sur le site Web de ce ministère.

Dans le cas de 33 échantillons (4,4 %), le seuil toléré par la FAO et l’OMS avait été dépassé. Parmi les légumes dans lesquels un excès de pesticide a été détecté, notons les tomates (Tomato) et les haricots (Beans), les concombres (Cucumber) et les « brinjel » (brinjal).

Les rapports révèlent aussi que dans certains cas, la quantité détectée est jusqu’à 10 fois supérieure que le seuil préconisé par la FAO et l’OMS. C’est le cas notamment des « bittergourd » (margoz) prélevés durant le mois de novembre où la quantité détectée était de 0,7 mg/kg alors que la Maximum Residue Limit (MRL) est de 0,07 mg/kg. Ou encore des tomates prélevées au mois d’août où la MRL avait été excédé de six fois, avec une quantité de 1,2 mg/kg contre 0,2 mg/kg toléré.

Si dans la majorité des cas, un ou deux types de substances actives de pesticide seulement sont détectés sur un produit, dans certains cas, jusqu’à huit différents substances actives sont détectées. C’était le cas notamment pour les brèdes de Chine, sept pour des Amaranthus (brede), six pour des Green Onions et jusqu’à cinq différentes substances actives de pesticide sur des échantillons de piment. La Cypermethrine et la Cyhalothrine, toutes les deux utilisées dans des insecticides, sont les deux substances actives les plus souvent détectées.

À noter que ces échantillons sont prélevés tout le long de l’année et aux quatre coins du pays, directement dans les champs des planteurs, au marché et dans les supermarchés. Les produits importés sont aussi sujets à des analyses. Ces échantillons sont ensuite confiés aux officiers du Food Technology Laboratory du ministère de l’Agro-industrie qui peut analyser jusqu’à environ 200 différents substances actives de pesticide.

Month Samples Presence of pesticides Esceeds limit Commodity Locality Pesticide detected Quantity detected mg/kg) Codex MRL (mg/kg)
January 13 7 1 Cucumber Petit Raffray Cypermethrin 0.35 0.07
             λ-cyhalothrin 0.14 0.05
February 18 6 0 - - -    
March 66 23 4 Brinjal Belle Mare Cypermethrin 0.052 0.03
        Bittergourd Solitude L-cyhalothrin 0.055 0.05
        Brinjal Bon Accueil Cypermethrin 0.087 0.03
        Rave Laventure Cypermethrin 0.063 0.01
April 50 10 1 Brinjal Mare Tabac Cypermethrins 0.071 0.03
May 75 21 1 Beans Riambel Cypermethrins 1.37 0.7
June 80 44 5 Pipengaille Camp des Embrévades Cypermethrin 0.14 0.07
        Brède de chine Bois Mangues λ-cyhalothrin 0.5 0.3
        Beans Haute Rive Cypermethrin 1.3 0.7
        Beans Poste de Flacq Cypermethrin 2.36 0.7
        Brinjal St Avold Cypermethrin 0.045 0.03
July 71 28 2 Cucumber Notre Dame Cypermethrin 0.092 0.07
        Tomato Schoenfield Cypermethrin 0.35 0.2
August 83 29 3 Shallot Belle Mare Cyromazine 0.14 0.05
            λ-cyhalothrin 0.083 0.05
        Beans Belle Mare Cypermethrin 0.95 0.7
        Tomato Reunion Maurel Cypermethrin 1.2 0.2
September 89 41 1 Coriander Bassin Linuron 0.17 0.1
October 64 34 2 Green Onions Belle Mare Cyromazine 0.23 0.05
        Beans Imported/local market Cypermethrin 0.93 0.7
November 87 29 4 Chili Ripailles ʎ-cyhalothrin 0.53 0.3
        Bittergourd Pl. M settlement Cypermethrin 0.7 0.07
        Gherkin Supermarket ʎ-Cyhalothrin 0.12 0.05
        Cucumber Supermarket λ- Cyhalothrin 0.056 0.05
December 48 20 9 Lemon Gravier (Rodrigues) λ-cyhalothrin 0.11 N/S
        Chili Goodlands Cypermethrin 0.071 N/S
        Tomato La Forêt Boscalid 0.15 N/S
        Cucumber Watercress Bonnefin Boscalid 0.22 N/S
          Beau Bassin λ-cyhalothrin Cypermethrin 0.017 N/S
        Tomato   Formetanate 0.43 N/S
        Tomato Highlands Imidacloprid 0.078 N/S
        Cabbage L’Escalier Cypermethrin 0.014 N/S
        Broccoli Supermarket Cypermethrin 0.081 N/S
          Supermarket   0.08 N/S
 

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