Jeudi, c’est surintendant de police Aneerood Sookhareea, du National Disaster Risk Reduction and Management Centre , qui a été entendu par la cour d’investigation sur l’échouement du MV Wakashio.
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Les travaux de la Court of Investigation destinés à faire la lumière sur l’échouement du MV Wakashio se sont poursuivis le jeudi 15 juillet 2021. La séance a été marquée par l’audition deu surintendant de police Aneerood Sookhareea, du National Disaster Risk Reduction and Management Centre, comité chargé de gérer l’affaire et la catastrophe écologique.
L’inspecteur a eu bien du mal à répondre aux questions. La plupart du temps, il a avancé ne pas pouvoir répondre, affirmant que « les décisions ne sont pas toujours prises au niveau du comité car plusieurs acteurs sont concernés par la gestion des crises ».
Il ressort également que le National Disaster Risk Reduction and Management Centre n’est pas en présence de plusieurs rapports qui seraient pourtant essentiels, car beaucoup d’instructions et de propos ont été faits verbalement. « There is no assessment report to produce », a affirmé Aneerood Sookhareea.
L’inspecteur a expliqué que la première réunion officielle du National Disaster Risk Reduction and Management Centre s’est tenue le 7 août 2020. L’ancien Puisne Judge Adburrafeek Hamuth, qui préside la cour d’investigation, lui a alors fait remarquer que cette rencontre a eu lieu bien après la marée noire causée par l’échouement du vraquier.
Le juge et les deux assesseurs ont voulu comprendre si le comité national de crise était suffisamment équipé pour l’opération Wakashio et s’il comprend des professionnels ayant une expertise en la matière. L’inspecteur a déclaré que le National Disaster Risk Reduction and Management Centre s’est basé sur un rapport soumis par la Salvage Team et le directeur du Shipping. « Did you have any means to check whether whatever had been reported by the Shipping Company or the Salvage Team is correct? »
« Non », a répondu Aneerood Sookhareea. Ce qui lui a valu la réplique suivante de la cour d’investigation : « Therefore, how can you say in public that there is minimal risk when you have not done an independent report ? »
Adburrafeek Hamuth a alors souligné que dans un communiqué de presse en date du 21 août, le comité de crise a affirmé qu’un survey a été mené. Le surintendant devra par la suite déposer toutes les informations relatives à cette étude car il n’avait pas ces informations en sa possession.
Jean Mario Geneviève, un des assesseurs, a demandé à Aneerood Sookhareea pourquoi il n’avait pas sollicité l’aide d’experts dans le domaine à Maurice et pourquoi la proue du bateau n’avait pas été remorquée. Sur le premier point, le surintendant a répondu qu’il ne l’a pas fait à cause d’un manque de temps, mais il a souligné que des experts réunionnais ont été sollicités. Pour la seconde partie de la question, il a expliqué qu’il ne peut pas y répondre car la décision avait été prise par des experts.
À la fin de l’audition, Johnny Lam Kai Leung, l’autre assesseur, lui a lancé : « When you are the head of the leading agency, you should be able to take decisions, unless your hands are bound ! » D’autres professionnels seront entendus. La Mauritian Helicopter Squadron devra remettre à la cour le Log Book des hélicoptères impliqués dans l’affaire Wakashio. Les prochaines auditions auront lieu le 27 juillet 2021.
Marée noire - Échouage de mammifères marins : le barotraumatisme évoqué
Trois autres personnes ont été auditionnées jeudi au sujet des mammifères marins qui se sont échoués après la marée noire. Parmi : deux vétérinaires du ministère de l’Agro-industrie, le Dr Priya Ragoonath et le Dr Abhinashsing Kailaysur. Ce dernier a déclaré avoir fait partie de l’équipe chargée de l’examen post-mortem des mammifères qui ont été retrouvés morts sur la côte Sud-Est de l’île.
« J’ai fait des analyses sur au moins six mammifères. Selon moi, il est normal de retrouver des produits huileux sur leur corps et dans leur bouche à cause de la marée noire. Cependant, cela ne signifie pas que c’est la cause du décès », a-t-il nuancé.
Il a précisé que d’après ses analyses, ces mammifères auraient souffert d’un problème d’orientation connu comme le barotraumatisme, c’est-à-dire un changement de pression. Mais à la question de savoir si ce problème aurait pu être occasionné par la marée noire, il a répondu que cela pourrait être une des causes.
L’autre personne à avoir été entendue est la responsable de la Forensic Laboratory Unit. Elle a indiqué que sur 11 des neuf échantillons de mammifères obtenus, elle a noté la présence d’hydrocarbure.
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