Avec une contribution de 8,5 % au produit intérieur brut, l’industrie locale progresse lentement, mais surement. Les producteurs locaux mettent les chances de leur côté et espèrent une bonne année 2022.
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Depuis deux ans, Maurice avance au rythme de la Covid-19. Dès son apparition et ses premiers symptômes dans le pays, les débats autour de la sécurité alimentaire et de l’importance de la production locale s’étaient intensifiés. Depuis, l’industrie locale gravit graduellement les échelons. Selon les chiffres de l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM), elle contribue à 8,5 % du produit intérieur brut (PIB) à Maurice pesant Rs 27 milliards annuellement. En ce début d’année, il est néanmoins trop tôt, selon Bruno Dubarry, CEO de l’AMM, pour aborder les perspectives de la production locale.
Les producteurs locaux, à l’instar de Danny Chan, directeur de LVM Mauritius, se veulent optimistes pour 2022. La courbe ascendante qu’ont prise les prix des produits importés pourrait jouer en faveur de la production locale. Danny Chan constate que les Mauriciens recherchent les meilleurs prix. « La demande est présente pour la production locale. Les ventes ont été plus ou moins stables l’année dernière et nous sommes parvenus à atteindre nos objectifs pour le mois de décembre 2021 », fait-il ressortir.
Privilégier la production et la consommation locale fera le plus grand bien au pays. En effet, Maurice dépend grandement de l’importation pour certains produits de base comme le riz. Et selon Manisha Dookhony, c’est visible sur le déficit commercial. Le montant s’élèverait à Rs 120 milliards pour 2021 selon les chiffres de Statistics Mauritius. « Maurice importe plus qu’il n’exporte. Le poisson surgelé est un des produits qu’on importe le plus. Nous avons cependant le potentiel de changer la donne », souligne l’économiste.
L’importation n’aurait pas uniquement des aspects négatifs. Pour Percy Jeanne, directeur de Perlu, qui propose des mini pizzas surgelées, elle permet de hausser la qualité des produits locaux. « Nous devons être compétitifs. Malheureusement, la production locale protège principalement les grosses entreprises. C’est pour cela que Perlu démarrera l’année 2022 sur de nouvelles bases après une chute de notre chiffre d’affaires, car nous avons tourné au ralenti en 2021 », explique-t-il. Nouvelle année, nouveau projet pour LVM Mauritius. Après s’être diversifiée dans l’agriculture raisonnée en 2020, l’entreprise lancera de nouveaux produits cette année. L’idée selon Danny Chan est de se donner les moyens de se démarquer sur le marché. Pour l’heure, la PME exporte une infime partie de ses produits vers Madagascar.
À ce propos, Manisha Dookhony est d’avis que l’exportation de produits locaux est un moyen de booster la production locale. « Maurice peut développer la production de produits non alimentaires pour le marché international, surtout le continent africain. Nous payons la majorité de nos importations en dollar. Notre déficit commercial est grandement lié à la perte de valeur de la roupie mauricienne face au dollar », argue l’économiste.
En chiffres
Industrie locale | |
---|---|
Investissement | Rs 3,8 milliards |
Nombre d’entreprises engagées | 350 |
Nombre de PME | 12 000 |
Emploi : | 150 000 (direct et indirect) |
Source : AMM |
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