Live News

Voyage dans le temps au cimetière marin de Souillac

Publicité

Niché sur les rivages, le cimetière marin de Souillac offre un voyage dans le temps, entre tombes et vagues. Des récits de l’époque coloniale se murmurent parmi les sépultures, témoins de l’histoire riche et tumultueuse de notre pays.

Brin d’histoire*

Port Souillac

Le Port Souillac, anciennement connu sous le nom de quartier de la Savane, est situé à l’embouchure de la rivière Savanne. Il a été nommé en l’honneur de François, Vicomte de Souillac, gouverneur de l’Île de France de 1779 à 1787.

François, Vicomte de Souillac

cimitiere
Le Vicomte de Souillac a été nommé gouverneur de l’Isle de France en 1779.

Le Vicomte de Souillac est originaire de Bardou en Périgord, né en 1732. Il est le huitième d’une famille de neuf enfants. Il a rejoint l’armée à l’âge de 15 ans, puis la marine royale. Après une longue carrière navale, il a été nommé gouverneur de l’Île Bourbon en 1775 et de l’Isle de France en 1779, avant d’être promu gouverneur général des établissements français au Cap de Bonne-Espérance. Il est décédé en 1803.

Sites à visiter

cimitiere
Le bâtiment de la National Coast Guard.

Le village de Souillac compte de nombreux sites à visiter : la plage de Gris-Gris et la Roche qui pleure, Rochester Falls, le Jardin Telfair, ainsi que le musée éponyme, ancienne demeure du poète mauricien Robert Edward Hart. Plusieurs bâtiments de l’époque sont encore présents, dont le poste de police, un autre occupé par la National Coast Guard, l’ancienne gare ferroviaire, la magistrature, le Batelage et le bureau de l’Intégration sociale, entre autres.

Tombes des personnalités

cimitiere
La tombe du poète et écrivain mauricien, Robert Edward Hart, décédé le 6 novembre 1954.

Parmi les personnalités reposant au cimetière, le poète Robert Edward Hart est l’une des plus connues. Sur l’épitaphe de sa tombe, on peut lire une inscription reflétant le poète qu’il était : 

« Devant la mer indienne repose le poète qui l’a chantée ; Robert Edward Hart né à Port Louis, de l’ancienne Isle de France, le 17 août 1891 et mort en sa maison de Souillac ‘La Nef’ le 6 novembre 1954. Ah ! Que ne connais-tu le verbe essentiel ; qu’importent à présent pour mon cœur libre enfin les fragiles pitiés où je leurrais ma faim me voici tout mon cœur se fiance à ton ciel… »

Il y a aussi la tombe du Baron d’Unienville, à qui un hommage sera rendu à l’occasion de la Journée internationale des archives ce dimanche 9 juin. Marie Claude Antoine Marrier d’Unienville, plus connu sous le nom de Baron d’Unienville, est né en 1766. Il a participé à la campagne pour l’indépendance en Amérique. Il a été fait chevalier de St Louis en 1817 et chevalier de la Légion d’Honneur en 1821. Il s’est installé à l’Île de France en 1792 et a joué un grand rôle dans les affaires publiques en tant qu’élu de l’Assemblée coloniale. Nommé archiviste en 1813, il a aidé le gouverneur Farquhar à constituer une importante documentation sur Madagascar.

Sur l’épitaphe de sa tombe, on trouve de nombreux détails sur sa vie : né le 15 janvier 1766 à Sarrebourg, département de Meurthe, décédé à Maurice le 27 juillet 1831 ; capitaine de vaisseaux de la marine royale de France ; décoré de l’Ordre Américain de Cincinnatus ; chevalier de St Louis ; chevalier de la Légion d’Honneur ; archiviste colonial et greffier en chef de la Cour d’appel de cette île.

On y trouve aussi la tombe de Thomas Etienne Bolgerd, considéré comme le premier constructeur de navires. Devenu un grand propriétaire, il a dirigé le domaine de Poste-du-Jacotet. Il a acheté l’établissement de St Félix en 1778. Il a conduit à la capture de Matthew Flinders, celui-là même qui a nommé l’Australie.

Premières propriétés

Les premières concessions dans la région de Souillac ont été accordées en mars et juin 1729 à Rivière Dragon, Rivière-du-Tabac et Rivière-des-Anguilles. Parmi les propriétaires figurent des nobles comme Simon de la Farelle, François Gachet, Benjamin Dirois, Charles Duverchamp, Anne Germain de Gourez et la Baronne de Traverse. La région a été délaissée lorsque Port-Louis est devenu le chef-lieu. D’autres concessions ont ensuite été octroyées à des nobles, militaires et fonctionnaires. L’établissement de Bénarès a été fondé par deux militaires : Jean Law de Lauriston, gouverneur de Pondichéry, et Jean Baptiste, gouverneur de Chandernagor.

Batailles navales

Plusieurs villages côtiers ont été le théâtre d’actions navales menées par les Britanniques entre 1809 et 1810, notamment à Bel-Ombre, Poste-du-Jacotet et Port Souillac.

Le cimetière marin de Souillac

cimitiere
Les inscriptions sur le panneau du cimetière marin de Souillac.

Connu sous le nom de cimetière marin de Souillac, il se trouve en réalité à Surinam, village adjacent à Souillac. Les enclos autour des caveaux familiaux sont l’une des particularités du cimetière. On y trouve aussi des tombes d’art sculpté, comme celle de Robert Edward Hart. Il y a également un coin avec des tombes hindoues, chinoises et autres, témoignant de la diversité culturelle de Maurice. Le cimetière compte dix sections : chrétiennes, hindoues et musulmanes.

Hommage au Baron d’Unienville

cimitiere
Le Baron d’Unienville est connu pour sa contribution dans le domaine des archives de Maurice.

Un hommage est rendu au Baron d’Unienville à l’occasion de la Journée internationale des archives qui est observée ce 9 juin. C’est ce qu’on peut lire sur le site du National Archives Department (NAD). L’International Council on Archives (ICA) considère que cette journée devrait être une occasion « pour promouvoir la valeur des archives et des archivistes dans le monde entier ». Le site indique également que les archives et les archivistes sont essentiels pour la responsabilité, la transparence, la démocratie, le patrimoine, la mémoire et la société. Le thème proposé pour cette journée est : « Les archives, c’est vous ».

Depuis la capitulation de l’île en 1810, un officier français nommé Marrou a été chargé des archives. Après la signature de l’article 31 du traité de Paris en 1814, les archives ont été restituées à leur emplacement dans l’Hôtel du gouvernement. Elles ont été officiellement reconnues en 1815 avec la nomination de Marie Claude Antoine Marrier, Baron d’Unienville, en tant que premier archiviste colonial. Le NAD salue ainsi la contribution de Marie Claude Antoine Marrier, Baron d’Unienville, dans le domaine des archives.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !