Ameerabee Woozeer, Stephan Marie, Christophe Marie et Steeve Lemplatre sont parmi les rares jeunes qui ont hérité, de leurs parents, l’amour pour les véhicules du XXe siècle. Ces passionnés n’avaient pas encore vu le jour quand les voitures qu’ils possèdent ont été construites.
Une Sunbeam Alpine, modèle de 1960, fait son entrée au Port Louis Waterfront. Ce cabriolet jaune vif rappelle la Sunbeam Alpine de couleur bleue que louait James Bond dans Dr No. Tous les regards sont braqués sur le chauffeur. Derrière le volant, se trouve Stephan Marie à la place de Sean Connery. Le jeune homme est tout aussi charmant.
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Cet agent d’assurance âgé de 24 ans se souvient de son coup de foudre pour la Sunbeam Alpine. « Elle n’était pas très loin de là où j’habite à Pointe-aux-Sables. Elle était dans un état déplorable. Après maintes négociations, j’ai pu me l’offrir en 2013. Elle me rappelait un ancien modèle de MG décapotable que j’avais aperçu quand j’avais 9 ans, lors d’une promenade à Mont-Choisy », relate-t-il. Stephan Marie consacre plusieurs mois à la réparation et à l’embellissement de la Sunbeam Alpine. Elle vaut aujourd’hui Rs 100 000.
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Ce n’est toutefois pas la première voiture de collection du jeune homme. À l’âge de 21 ans, il s’achète une Austin Mini pour Rs 35 000. Le modèle de 1987 nécessite un investissement de près de Rs 80 000 pour être remis en bon état. Puis, il est vendu pour la modique somme de Rs 75 000. Stephan n’a aucun regret.
Cette passion pour les anciennes voitures lui vient de son père. Ce dernier a exercé pendant de nombreuses années en tant que mécanicien dans la force policière. Stephan a vu d’innombrables modèles de véhicules de plusieurs époques défiler sous ses yeux. L’année dernière, il a jeté son dévolu sur une Austin Mini de 1974.
Chaque mois, il consacre un budget de Rs 3 000 à Rs 4 000 pour assurer l’entretien des voitures. « Mes week-ends et mon temps libre sont dédiés à la maintenance de mes deux véhicules.Souvent, c’est au détriment de ma petite amie. Elle comprend ma passion certes, mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne me fait pas de reproches », confie-t-il avec le sourire.
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Son frère aîné Christophe est également un passionné de voitures vintage, même s’il s’est d’abord intéressé aux deux-roues. Le jeune homme de 28 ans raconte que son père possédait, à l’époque, une moto de la marque Harley Davidson, équipée d’un side-car. Enfant, il s’amusait à y prendre place. Aujourd’hui, sa collection de motocyclettes comprend entre autres une Velocette de 1960, une Francis Barnett de 1951 et une Excelsior de 1961.
Christophe s’est offert sa première voiture, une Austin A40, à l’âge de 19 ans. Il lui a fallu trois ans pour remettre le véhicule en état. Il possède depuis deux ans une Minor de 1964. Il rêve de s’offrir une Chevrolet Corvette de la période 1940 à 1950. « Un véhicule de collection regorge de nostalgie. Leur beauté fait tourner les têtes. Ces voitures sont des trésors. Elles font partie de notre patrimoine et doivent être précieusement conservées », soutient notre interlocuteur.
Rêve d’adolescent
Steeve Lemplatre, 38 ans, abonde dans le même sens. « La sensation que l’on éprouve au volant d’une voiture d’antan est indescriptible. La patience et surtout l’argent sont de rigueur pour cultiver son amour pour ces véhicules. Il y a certes des inconvénients, comme l’indisponibilité de certaines pièces, le bruit du moteur ou encore l’odeur du carburant. Toutefois, ces voitures se font de plus en plus rares, d’où l’importance de les préserver », explique cet habitant de La Tour Koenig. Propriétaire d’une Austin Mini Clubman de 1975, il raconte que les vacances scolaires chez ses grands-parents à Union Saint-Aubin ont été le déclic. L’adolescent effectuait souvent le trajet à bord des taxis Mini, dits « Mr Bean ». « La majorité des chauffeurs ornaient leur véhicule avec des statuettes de divinités. Une atmosphère chaleureuse dominait l’habitat. Cela me plaisait d’être assis sur les sièges doux et confortables. C’est à cet instant précis que je me suis dit que j’allais m’acheter un modèle rétro », confie-t-il en souriant. Les yeux pétillants, Steeve se remémore la première fois qu’il a posé les yeux sur la Mini Clubman. C’était à Plaisance, Rose-Hill. Il se l’est procurée pour Rs 25 000. Il a sollicité les services d’un mécanicien pour la remettre à neuf. Aujourd’hui, la valeur de la voiture est estimée à Rs 170 000. Il indique qu’il investit entre Rs 3 000 et Rs 4 000 mensuellement pour la maintenance.Promouvoir le patrimoine
Comme chez les Marie, la passion des véhicules vintage est aussi une histoire de famille chez les Woozeer. Ameerabee Woozeer, 21 ans, est la troisième génération à s’y intéresser. « Mon père possède une Vauxhall Victor d’octobre 1963. C’est le troisième modèle rétro appartenant à la famille. Je ne rate jamais une occasion de voyager dans la voiture. J’accompagne mon père lors de chacune de ses sorties avec l’Association Automobile pour promouvoir ce patrimoine », lance fièrement cette habitante de Beau-Bassin. La jeune entrepreneure confie qu’elle aide souvent son père au garage pendant les réparations. Comme d’autres jeunes de son âge, elle s’intéresse au tuning et aux voitures de luxe. « J’ai toutefois une préférence pour le vintage, d’abord pour le côté esthétique, puis pour la valeur historique et sentimentale. Old is gold », dit-elle en attendant de s’offrir sa première voiture de collection.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !