Voici Salette Siao, l’ancienne rectrice devenue star sur les réseaux sociaux

Salette Siao est de ces femmes qu’on ne présente pas en une ligne. Il faudrait au moins un roman, ou à défaut, un article bien ciselé. Ancienne rectrice du collège Keats à Chemin-Grenier, elle est née à Port-Louis dans une famille de douze enfants. Une fratrie joyeuse et bien vivante. Son frère, feu Joseph Tsang Mang Kin, a été ministre des Arts et de la Culture sous le premier mandant de Navin Ramgoolam comme Premier ministre (1995-2000). L’art, visiblement, est une affaire de famille.

Après des études au collège Queen Elizabeth, Salette s’envole pour la France, pays de Voltaire. À son retour à Maurice, elle décline une offre dans la fonction publique – trop rigide sans doute pour son esprit libre – et choisit d’enseigner le français et la littérature française au collège Keats. Des années plus tard, elle en devient la rectrice. Un établissement qui a décroché un lauréat au HSC l’an dernier. De quoi rendre fière cette amoureuse des lettres.

Salette épouse un avocat, et de cette union naissent deux fils et une fille. À la retraite ? Elle n’a jamais compris ce mot. Elle croque la vie à pleines dents – et en musique ! Écrivaine, chanteuse à ses heures perdues (même si elles sont rares), compositrice, passionnée de philosophie et de courants littéraires... Salette ne s’ennuie jamais. Pas son style.

Aujourd’hui, elle ressuscite une passion d’enfance : les chansons en hindoustani. Oui, hindoustani. Une langue qu’elle ne parlait pas à la maison, mais qu’elle a apprise par amour des mots et des mélodies. Et ses vidéos sur TikTok font un carton ! Comme quoi, le talent n’a pas d’âge et l’algorithme non plus.

Mais ne croyez pas qu’elle ne parle que de poésie. Dans cet entretien, Salette Siao partage aussi son regard aiguisé sur les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle à l’école, et le fléau des drogues de synthèse. Elle propose même des pistes concrètes pour lutter contre le harcèlement scolaire.

Une rencontre avec une femme rare, à la fois ancrée dans son temps et libre comme l’air.

Réalisation : Kaleivani Veerapen et Shazea Bhurtun