
Clouée au lit depuis cinq mois, une dame de 83 ans, dépendante et souffrante, ne bénéficie plus de visites médicales à domicile. Sa fille dénonce un blocage administratif et un manque cruel de soutien.
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Saroja vit des jours éprouvants. Depuis que sa mère, âgée de 83 ans, est sortie de l’hôpital il y a cinq mois, elle est clouée au lit. Souffrant de diabète, de problèmes cardiaques et d’Alzheimer, son état s’est aggravé au fil des semaines. Alitée en permanence, elle a développé des escarres et nécessite un suivi médical constant. Pourtant, les visites à domicile dont elle bénéficiait auparavant ont été interrompues, sans explication claire.
Saroja affirme avoir pourtant signalé à la Sécurité sociale le retour de sa mère à la maison, dès sa sortie de l’hôpital. Depuis, elle se heurte à un mur administratif. « Ma mère est totalement dépendante. Elle ne peut ni marcher, ni s’asseoir. Je fais de mon mieux, mais seule, je ne peux pas tout gérer », confie-t-elle avec émotion.
Les choses se compliquent davantage lorsqu’il faut transporter la vieille dame pour un rendez-vous médical. Saroja raconte avoir multiplié les appels pour obtenir une ambulance, en vain. Et lors des rares fois où une ambulance s’est présentée, aucune assistance ne lui a été proposée pour déplacer sa mère, qui reste immobile sur son lit. « On me dit de faire appel aux pompiers ou de trouver des gens pour la soulever. Pourtant, j’habite au rez-de-chaussée. Je ne comprends pas pourquoi on me laisse seule face à cette situation », déplore-t-elle.
Contacté par l’équipe d’Explik Ou Ka de Radio Plus, Ashwin Soodhoo, responsable au ministère de la Santé, affirme : « En règle générale, pour les ambulances non médicalisées, un chauffeur et un assistant sont présents. Ils sont responsables du transport du patient sur un brancard. S’il y a des proches, ceux-ci peuvent aider, mais l’équipe d’ambulance doit faire le nécessaire ».
Face à cette situation, il a sollicité des explications auprès du service concerné. Il insiste : dans ce cas précis, il n’est pas nécessaire d’impliquer les pompiers, d’autant que le logement est situé au rez-de-chaussée. Ashwin Soodhoo annonce également qu’une enquête interne sera menée pour faire la lumière sur les défaillances du service. « Si un suivi médical à domicile s’avère nécessaire, l’hôpital peut en faciliter la mise en place, notamment pour les patients les plus fragiles », ajoute-t-il.
Une situation bloquée au niveau de la Carer’s Allowance
Quant au suivi médical à domicile sous la Sécurité sociale, Ismaël Imrit, ancien commissaire et aujourd’hui consultant en communication au ministère, précise : « Les personnes âgées de plus de 90 ans ont droit automatiquement à un médecin à domicile. Pour celles âgées de moins de 90 ans, il faut passer par la Carer’s Allowance. Dans le cas de la mère de Saroja, deux demandes ont déjà été rejetées. »
Il indique que la dernière demande a nécessité un passage devant le Board médical à domicile, mais qu’il manquait certains documents au dossier. Toutefois, une bonne nouvelle : un médecin est programmé pour une visite à domicile le 12 juillet. « Nous comprenons la détresse de la famille. Toutes les dispositions sont prises pour qu’elle bénéficie du suivi nécessaire », assure-t-il.

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