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Un député inculpé pour avoir accusé le roi du Lesotho d’avoir cédé le pays à l’Afrique du Sud

Le couple royal du Lesotho. Crédit : Lesotho Times

Un député d’opposition du Lesotho, le Dr Tshepo Lipholo, fait face à des accusations criminelles après avoir affirmé que le roi Letsie III et le gouvernement avaient « signé un accord » pour faire du Lesotho la « dixième province de l’Afrique du Sud », son puissant voisin. Le leader du Basotho Covenant Movement (BCM), qui détient un seul siège au parlement, est également accusé d’avoir « porté atteinte à la dignité et à la réputation » de la famille royale en se proclamant « chef suprême » du Basutoland, l’ancien nom colonial du pays. C’est ce que rapporte la BBC sur son site Web, lundi 14 juillet. 

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Lipholo a comparu lundi devant un tribunal pour demander une libération sous caution, mais l’audience a été reportée à une date ultérieure ce mois-ci. Selon l’acte d’accusation consulté par la BBC, l’État lui reproche d’avoir « prononcé des propos séditieux » et d’avoir « incité à la violence publique » entre avril et juin 2025, via des publications sur les réseaux sociaux et des interviews radiophoniques. Il est aussi accusé de s’être autoproclamé chef du Basutoland, défiant ainsi l’autorité du roi.

Le député a par ailleurs revendiqué la restitution de territoires sud-africains, notamment l’État libre (Free State) et des parties du Cap-Nord, du Mpumalanga, du Cap-Oriental et du KwaZulu-Natal, qu’il considère comme appartenant historiquement au Lesotho. Ces régions, où vivent encore de nombreux Basotho, avaient été saisies par les Afrikaners au XIXe siècle. Sa motion, débattue au parlement lesothan, s’appuie sur une résolution de l’ONU de 1962 reconnaissant le droit à l’autodétermination du Basutoland.

Un ancien officier de l’armée, le général de division Samuel Makoro, a également été arrêté vendredi pour avoir prétendument soutenu Lipholo et lui avoir fourni des informations sensibles.

Les autorités sud-africaines estiment que cette revendication territoriale n’a aucune chance d’aboutir, faute de soutien majoritaire au Lesotho. Un obstacle majeur réside dans la Déclaration du Caire de 1964 de l’Organisation de l’unité africaine (aujourd’hui Union africaine), qui consacre l’inviolabilité des frontières héritées de la période coloniale pour éviter les conflits. Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a réaffirmé cette position plus tôt cette année en réponse à une question parlementaire.

Lipholo a déclaré à des médias lesothans vouloir porter sa motion devant le Parlement britannique, arguant que le Royaume-Uni, qui a accordé l’indépendance au Lesotho en 1966, n’a pas corrigé les frontières tracées par les Afrikaners. Selon une source, son équipe juridique dispose jusqu’au 25 juillet 2025 pour plaider sa demande de mise en liberté sous caution. En attendant, il reste en détention.

Source : BBC

 

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