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Trafic de ferraille : des caveaux de nouveau profanés au cimetière de l’Ouest  

Des voleurs ont endommagé des caveaux datant du 19e siècle pour commettre leur forfait.

Vieux de 250 ans, le cimetière de l’Ouest continue de subir les assauts de voleurs de ferraille et autres métaux. Trois caveaux datant de la fin du 19e siècle et du début du 20e ont été éventrés.   

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La reprise du commerce de vieilles ferrailles est synonyme d’une multiplication de vols d’objets en métal à travers le pays. Une fois de plus, le vieux cimetière de Fort-Blanc, qui été créé en 1771 et qui est désormais connu comme le cimetière de l’Ouest, aux Salines, à Port-Louis, n’a pas échappé pas à cette ruée. Trois caveaux datant de la fin du siècle d’avant et du début du siècle dernier ont été profanés la semaine dernière.  

C’est le préposé de l’association à but non-lucratif pour la préservation du site qui a donné l’alerte. Ces caveaux appartenant à trois familles françaises, dont l’une d’elles n’aurait plus de descendance à Maurice, ont été visitées par des voleurs en quête de cercueil en plomb. Ils ont dû partir sans demander leurs restes en visitant un troisième dans lequel un corps a été inhumé il y a 26 ans.  

C’est le même phénomène qui avait été noté il y a 15 ans lorsque le vol de ferraille avait explosé. Des plaques d’égout des faubourgs de Port-Louis ont d’abord été emportées avant que le cimetière de l’Ouest, qui est pourtant classé Patrimoine historique depuis le milieu des années 50, ne soit pillé. Les vols se font de manière sporadique, les derniers ayant été recensés en 2018. 

Abritant des caveaux et des tombes des plus grands tribuns de l’île, le cimetière a vu passer des dizaines de voleurs qui ont emporté des tonnes de plomb, alors que des croix ont été arrachées sur des tombes. Avec la nouvelle tendance décorative du moment, des pierres taillées de l’époque coloniale française sont également volées. Des sculptures de la Vierge Marie, par exemple, ont également été défigurées.  

Les proches de France David Charpentier de Cossigny, gouverneur français de l’île Bourbon, de l’Isle de France et de Pondichéry, devaient certainement avoir des dons divinatoires. Ils ont placé cet épitaphe sur sa tombe : « Veuillez au nom de Dieu ne pas violer leurs cendres ». Parmi les plus vieilles tombes, il y a celle de Jean Pascal du Jonc, premier capitaine et cartographe de Port-Louis inhumé en 1774.  

Une stèle rend également hommage à François Trébuchet, grand-père de l’écrivain Victor Hugo, décédé en 1783. Les gens de couleur, qui ont façonné l’histoire de Maurice, s’y reposent aussi, à l’instar de Jean-Baptiste Lislet Geoffroy. Né à La Réunion des amours d’une princesse asservie de Guinée et d’un officier militaire français, Lislet Geoffroy était un cartographe réputé et l’un des plus grands ingénieurs de la région en son temps.  

Louis Léchelle, premier maire de Port-Louis, y a été enterré en 1856 avec un imposant collier en or que lui avait légué la Loge de la Triple Espérance, l’élite étant majoritairement des francs-maçons à l’époque. Philippe La Hausse de La Louvière a longtemps milité pour que le cimetière soit inclus sur un parcours touristique comme cela se fait au Père Lachaise, à Paris.  

En ce qu’il s’agit des autres cas de vol, Rs 268 000 de barres de ferraille, de plaques d’égout et de tuyaux d’irrigation ont été emportés entre le 14 août et le week-end dernier au préjudice d’un planteur et du propriétaire d’une quincaillerie à Camp-de-Masque-Pavé et à Montagne-Blanche.  

 

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