Teshmi Sing Gutty : une Twitch streamer mauricienne populaire

Teshmi Sing Gutty a été initiée aux jeux vidéo à l’âge de 7 ans par ses frères. Et l’incontournable plateforme de streaming Twitch l’a propulsée au-devant de la scène internationale. Les participants jouent à des jeux vidéo en direct sur cette plateforme. La Twitch streamer mauricienne compte 1 800 abonnées. Parcours.

Plus jeune, Teshmi visionnait des vidéos de jeu en direct diffusées sur YouTube sans particulièrement avoir envie de faire du streaming. Toutefois, elle aspirait de vivre de sa passion. Et elle a côtoyé la communauté des gamers à travers leur monde. Puis, elle a embarqué sur la vague populaire de Twitch en 2019. 

« J’ai toujours été une personne curieuse de découvrir des gens de différentes cultures et Twitch fait exactement ça. Elle permet d’échanger et de socialiser avec des gens de différentes nationalités, qui partagent une passion commune pour les jeux vidéo. Cette plateforme brise le stéréotype du gamer solitaire, antisocial et bizarre. Personnellement, ça m’a permis de prendre plus confiance en moi. Elle m’a préparée à faire face à des situations dans la vie réelle. Et elle agit aussi comme échappatoire », confie-t-elle.   

Deathblooms

Elle a fait ses débuts en solo, puis a été recrutée en tant que streamer. Et elle a évolué aux côtés d’une communauté de joueurs mauriciens. Mais elle s’est séparée d’eux en 2020, afin de se créer une identité individuelle et une communauté fidèle à sa vision : les Deathblooms. 

« J’avais une vision propre. De ce fait, je me suis résolue à me faire connaître individuellement. Pour ce faire, j’ai moi-même conceptualisé et réalisé mes bannières, ma marque et mon logo. J’ai également pris la décision de dédier plus de temps à mes contenus afin d’être plus consistante », dit-elle.

Elle s’est vite fait une réputation auprès des joueurs et a eu une audience internationale. Elle touche l’Europe, les États-Unis et l’Australie. Ses contenus sont osés, décalés et énergétiques, axés sur les jeux d’horreur. « Ce que les gens aiment, c’est voir le gamer prendre son courage à deux mains pour affronter un fantôme ou un monstre en direct », estime-t-elle.

Twitch Affiliate 

En effet, l’appréciation de ses contenus lui a permis d’atteindre le niveau de Twitch Affiliate et de pouvoir monétiser sa chaîne. « En tant qu’affilié Twitch, vous disposez d’un certain nombre d’outils intéressants. Il y a un bouton d’abonnement pour les fans et des émoticônes pour exprimer des réactions et diffuser des informations. En sus, les gamers peuvent se faire de l’argent de différentes manières. Des bits offerts par des abonnés peuvent être échangés en argent réel. On fait la promotion des jeux à venir. Et on vend des objets dans le jeu ou à travers des abonnements, entre autres. »   

Elle veut attirer l’attention des sponsors et veut devenir Twitch Partner. « Je joue un peu de tout, mais j’ai un penchant pour l’horreur. Car les sessions de films d’horreur en compagnie de mes frères ont bercé mon enfance. Je mise sur ce créneau afin de gravir les échelons, lors de mon parcours sur Twitch. Mon objectif premier n’est pas de me faire de l’argent, mais d’alimenter ma passion avec le plus de gens possible et de promouvoir le partage. Je veux pouvoir être Twitch streamer à plein temps et vivre de ma passion. »   

Le quotidien d’un streamer Twitch

La vie d’un streamer Twitch n’est pas toujours évidente. En effet, Teshmi Sing Gutty a des horaires irréguliers en tant que Graphic Designer. Mais elle confie qu’elle passe en moyenne sept heures par jour à jouer en live pour son audience. Et c’est l’organisation qui résume son quotidien. 

« Une journée typique consiste à travailler, à compléter mon shift, à m’occuper de corvées à la maison... Je consacre un petit moment à la relaxation et j’enchaîne avec mon live Twitch. Je joue et discute avec un public en ligne de 22 heures à 5 heures. Mes jours de congé, j’accorde plus de temps à créer du contenu Twitch. J’anime deux sessions, une le matin et l’autre le soir. L’ingrédient pour réussir, c’est de garder une énergie incroyable pendant les streams. Car c’est avant tout du divertissement. »  

Joueuse internationale 

Toutefois, Teshmi Sing Gutty explique que ce n’est pas évident de percer sur le plan international à cause du manque de visibilité. « À Maurice, nous sommes restreints en termes d’audience. Nos contenus sont rarement sur les plateformes internationales ou sur la liste des chaînes recommandées. Pour être visible, il est impératif de se démarquer, d’avoir des abonnées, de faire régulièrement des live streams. Il faut solliciter la collaboration des streamers à l’étranger qui ont plus d’abonnés. C’est difficile, mais pas impossible. Personnellement, mes horaires de streams m’ont permis de me connecter plus facilement à une audience étrangère. »  

Plateforme démocratique  

Elle vante les mérites de la plateforme Twitch qui est plus méritocratique en termes de monétisation. « Sur YouTube, même les meilleurs contenus ne sont pas monétisés, car Maurice ne figure pas dans la liste. Par contre, Twitch donne la possibilité à tout le monde. Si votre contenu est méritant, vous avez la chance de vous faire connaître et d’apparaître parmi les chaînes recommandées. Twitch est plus facile à démarrer et offre davantage de possibilités de monétisation rapide. »    

Communauté interactive

Teshmi Sing Gutty (Deathblooms) a rassemblé une communauté fidèle et engagée. Celle-ci interagit même hors des sessions de streaming sur Twitch. Elle explique que les réseaux sociaux ont joué un grand rôle en faveur de cette interaction. 

« Twitter est la plateforme que j’utilise le plus pour me connecter avec mon audience. Je les informe sur mes horaires de streaming. Par ailleurs, la plateforme Discord permet à ma communauté de se connecter à mon serveur et de se réunir pour discuter entre eux. J’ai également des modérateurs et je partage les nouvelles sur les dernières sorties de jeux vidéo. Ce qui encourage l’interactivité dans ma communauté. »  

Femmes aux manettes  

Teshmi Sing Gutty vise à vulgariser la féminisation de la communauté de l’univers des jeux vidéo, encore majoritairement masculine. « Petit à petit, le nombre de femmes passionnées de jeux vidéo augmente, mais elles ne sont pas toujours accueillies à bras ouverts. » Une chose est sure, c’est qu’elle place la barre très haute et le prouve déjà à travers son beau palmarès sur Twitch. Elle se démarque avec succès et fierté dans une communauté majoritairement masculine.