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Terrains en friche : le laxisme des autorités décrié

Terrains en friche Les terrains en friche et dépotoirs sauvages sont sources de nuisances dans certaines localités.

Il y a un certain laxisme en ce qu’il s’agit du nettoyage de nos villes et villages et des terrains en friche. Tel est le constat d’Amédée Darga, ancien maire de Curepipe, et Jean Claude de L’Estrac, ancien maire de Beau-Bassin/Rose-Hill. Pour eux, la rigueur doit être de mise pour plus de salubrité dans le pays.

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«Le problème d’insalubrité et de terrains en friche ne s’est pas trop posé à Curepipe du temps où j’étais maire ». C’est ce qu’affirme Amédée Darga. Selon lui, les citoyens étaient disciplinés. Ajouté à cela, avec le cadastre, la mairie pouvait retracer les propriétaires de terrain et les sommer de les nettoyer au lieu de les laisser à l’abandon.

Jean Claude de L’Estrac affirme, lui, que durant son mandat, il avait fait de l’hygiène publique et le ramassage des ordures une de ses priorités. Ce qui a fait naître les projets de distribution de sacs-poubelle et de poubelles par la suite pour plus de salubrité. D’autres mesures ont aussi été initiées, comme l’amende à payer pour à ceux qui jetaient leurs saletés n’importe où. L’ancien maire de Beau-Bassin/Rose-Hill  ajoute que la mairie a également procédé au nettoyage des lieux transformés en dépotoirs à ciel ouvert afin de les embellir.

Retrouver les propriétaires des terrains en friche n’est pas aussi simple parfois, reconnaît cependant Amédée Darga, surtout en cas de décès du propriétaire, de succession ou si le propriétaire se trouvent à l’étranger. La mairie procédait alors au nettoyage et réservait une note pour le propriétaire en cas de demande de permis de développement. Il devait alors s’acquitter des frais que la mairie a encourus avant d’avoir le permis de développement.

Navin Ramsoondur, maire de Vacoas/Phœnix, et Ken Fong, maire de Beau-Bassin/Rose-Hill, expliquent que tout est mis en œuvre pour assurer la salubrité des villes qu’ils dirigent. « Un gros travail est fait afin de nous assurer que les terrains en friche soient nettoyés », affirme le maire de Vacoas/Phœnix. Ceux qui ont fait fi de nos avertissements ont été traduits en Cour, dit-il. Même son de cloche du côté du maire de Beau-Bassin/Rose-Hill. « Nous agissons selon les paramètres de la loi pour prendre les sanctions qui s’imposent à l’encontre de ceux qui ne nettoient pas leurs terrains ». Selon lui, il y a une dizaine de cas portés devant la justice.

Amédée Darga et Jean Claude de L’Estrac ne partagent pas le même avis. Le premier nommé considère qu’il y a « un laxisme qui s’est installé parmi certains fonctionnaires ». « Il y a une politisation de la politique qui consiste à fermer les yeux sur les agissements des agents auxquels on ne va pas servir des avertissements en cas de pollution visuelle », dit-il. Pour lui, si une mairie travaille dans la discipline et applique les règlements comme il faut pour que la ville soit saine, il ne devrait pas y avoir de problème. « Avec de la rigueur, le problème de terrain en friche ne se poserait » dit-il.

C’est ce que fait aussi ressortir Jean-Claude de L’Estrac. « Il y a un relâchement alors que cela demande un travail de longue haleine pour garder le pays propre ». Pour lui, l’administration régionale doit connaître ses priorités. « Aujourd’hui, on tolère l’indiscipline » déplore-t-il. L’ancien maire de Beau-Bassin/Rose-Hill affirme que « les éboueurs travaillent sans supervision et finissent leur travail très tôt afin de pouvoir aller à leur deuxième emploi. » Ce qui fait que le ramassage d’ordures est souvent bâclé, selon lui.

Pour Amédée Darga, tout est une question de volonté de la part de la mairie pour veiller à ce que les terrains ne soient pas laissés à l’abandon. Les deux anciens maires plaident aussi en faveur de « l’éducation des citadins ».


Ramassage d’ordures plus régulier

Face à l’épidémie de la dengue qui sévit à Vallées-des-Prêtres, toutes les collectivités locales ont été sommées de procéder à un nettoyage plus régulier des terrains en friche, des drains et des rivières. Elles doivent aussi mettre en place une cellule pour assurer un monitoring de la situation en ce qu’il s’agit des cas de dengue. C’est ce qui ressort de la réunion que la vice-Premier ministre Fazila Jeewa-Daureeawoo, et les représentants des 12 collectivités locales, le mercredi 20 mars.

Un appel a été lancé aux propriétaires des terrains. Le ministère des Collectivités locales rappelle à ce propos que la Local Government Act avait été amendée l’année dernière. C’est un délit pour ceux qui ne nettoient pas leurs terrains et qui ne se conforment pas à la notification servie par une des collectivités locales leur demandant de nettoyer leurs terrains. L’amende est d’un minimum de Rs 10 000 et d’un maximum de Rs 50 000.


La police de l’Environnement aux aguets

Les propriétaires de terrain ne devraient pas les laisser à l’abandon. Des amendes et des peines d’emprisonnement sont prévus à l’intention des récalcitrants. La police de l’Environnement est là pour sévir selon l’inspecter Jean Nobin Brasse. Cela sous la Local Government Act 2011 et l’Environment Protection Act 2002. Dans les deux cas, des amendes sont prévues à l’encontre des propriétaires qui laissent leurs terrains en friche et des peines d’emprisonnement sont aussi prévues.

Mais il soutient aussi que les collectivités locales et les mairies doivent s’assurer que les propriétaires des terrains les gardent propres. La police de l’Environnement elle peut intervenir sous la section 89 de l’Environment Protection Act 2002.

Selon l’inspecteur Brasse, trois personnes ont été prises en contravention et ont dû payer Rs 10 000. Il lance un appel aux propriétaires de s’occuper de leurs terres afin d’éviter d’éventuelles poursuites. Sous la Local Government Act 2011, les autorités peuvent s’occuper du nettoyage du terrain et réclamer les frais au propriétaire par la suite.  


La dengue progresse toujours

Le nombre de cas de dengue est passé à 52, dont 45 rien qu’à Vallée-des-Prêtres selon le responsable de la Communicable Diseases Control Unit, le Dr Vasantroa Gujadhur. Il explique que malgré toutes les mesures prises afin d’enrayer la prolifération des moustiques, cela prendra encore un peu de temps afin de mettre fin à l’épidémie.  Une campagne de sensibilisation a lieu en parallèle afin que les habitants gardent leur environnement propre et évitent toutes les accumulations d’eau. Des produits répulsifs ont aussi été distribués. Au mercredi 20 mars, une quinzaine de patients étaient encore hospitalisés en raison de la dengue.

 

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