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Téléphonie et santé : faut-il s’inquiéter des ondes qui seront émises par la 5G ?

Téléphonie et santé

Alors que le déploiement de la 5G débute dans le monde, des citoyens montent au créneau et s’inquiètent pour leur santé avec ces nouvelles ondes. Les professionnels, et spécialement l’équipementier Huawei, se veulent rassurants. Le point au niveau local.

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« Les radiations de la 5G sont conformes aux normes internationales, notamment de l’Europe et des États-Unis »

Faut-il s’inquiéter des ondes qui seront propagées par le futur réseau 5G ? C’est la question qui se pose actuellement à travers le monde sachant que la cinquième génération de réseau de téléphonie mobile commence à être déployée. On trouve déjà cette technologie en Corée du Sud et même en Afrique du Sud par exemple. En Suisse, des citoyens et des associations demandent que la 5G ne soit pas déployée craignant des conséquences sur la santé. Mais qu’en est-il vraiment, notamment ici à Maurice ?

Pour fonctionner, nos téléphones portables et tous les objets connectés à travers les réseaux de téléphonie mobile, ont besoin d’antennes relais. Celles-ci émettent des ondes qui sont plus ou moins absorbées par les corps humains. Contacté par Le Dimanche/L’Hebdo, le bureau local de l’équipementier Huawei qui fournit le matériel aux opérateurs de télécommunications locaux, se veut rassurant. Huawei estime que le déploiement de la 5G n’augmentera pas l’exposition des Mauriciens aux ondes. « En fait, la vitesse importante de la 5G augmente grâce à un spectre cinq fois plus large et 1,3 fois plus efficace que celui de la 4G, mais pas par la puissance du signal. Les radiations de la 5G sont conformes aux normes internationales, notamment de l’Europe et des États-Unis. Huawei s’aligne sur les normes de sécurité liées aux radiations. À ce jour, Huawei  a signé plus de 50 contrats commerciaux avec des opérateurs dont 28 en Europe. Huawei a expédié plus de 200 000 stations dans le monde. La population ne devrait pas s’inquiéter des impacts des radiations », commente le bureau mauricien de Huawei.

La firme précise même que les radiations des antennes relais de la 5G dans un rayon de 10 mètres sont de 0,16 Watts par mètre carré (W/m2). En comparaison, toujours selon Huawei, un téléphone portable émets des radiations de 0,2 W/m2, un sèche-cheveux 1 W/m2 et un four à micro-ondes atteint même 3 W/m2. Nos appareils électroménagers seraient donc plus nocifs que la 5G. Ce discours est également relayé par un observateur avisé du secteur des télécommunications qui souhaite garder l’anonymat. « Il y a toujours eu des craintes à chaque nouvelle technologie. Mais jusqu’à l’heure, aucune étude n’a démontré que les ondes des antennes relais ont des effets négatifs sur la santé. Les fours à micro-ondes et les téléviseurs qui sont proches des utilisateurs sont bien plus à risque que les antennes relais », affirme cet expert.

Huawei souligne qu’il existe deux options pour le déploiement du réseau. Dans le premier cas, comme le font les principaux opérateurs à travers le monde, il faut installer de nouvelles antennes relais. Mais, il est aussi possible dans la seconde option d’adapter les antennes existantes.

Mais alors pourquoi des citoyens à travers le monde, notamment en Suisse, sont si inquiets ? L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classé dès 2011 les ondes, dont celles des réseaux de téléphonie mobile, comme « peut-être cancérogènes pour l’homme ». Néanmoins, l’OMS précise que ce sont surtout les gros utilisateurs de téléphones portables qui sont réellement exposés. Selon l’organisation, le risque de développer un cancer du cerveau augmente de 40 % chez les personnes qui téléphonent avec un mobile pendant 30 minutes par jour sur une période de 10 ans.

« L’OMS émet des recommandations aux 193 États membres, dont Maurice, sur les normes à adopter. Mais les pays restent libres de les appliquer ou pas. Dans la plupart des cas, les recommandations sont suivies car des experts ont prouvé les effets néfastes ou positives (des phénomènes ou des substances étudiés) », déclare le Dr Laurent Musango, directeur du bureau mauricien de l’OMS dans une déclaration à Le Dimanche/L’Hebdo.

Le neurologue Dr Mohamed Afzal Curimbacus n’est pas inquiet. « Certaines personnes font la corrélation entre les ondes des antennes relais et les cancers du cerveau, mais cela n’a jamais été prouvé. Il faut des études pour confirmer cette hypothèse. Personnellement, je suis pour la technologie. Moi-même j’utiliserai la 5G. On pourra avoir de meilleures connexions à internet et faire des vidéoconférences plus facilement. Dans la pratique je n’ai jamais eu de cas de maladies dues aux ondes et je n’ai jamais été confronté à des cas d’hyper-sensibilité aux ondes à Maurice. Il y aura toujours des appréhensions avec de nouvelles technologies », confie le Dr Mohamed Afzal Curimbacus à Le Dimanche/L’Hebdo.

Le Dimanche/L’Hebdo a contacté les deux principaux opérateurs téléphoniques du pays, Mauritius Telecom et Emtel. Les deux firmes n’ont pas souhaité témoigner. Cependant, le 24 avril 2019 lors de l’ouverture de la 39e conférence annuelle de la Southern Africa Telecommunications Association à Flic-en-Flac, Sherry Singh, Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom, s’était exprimé sur l’éventuel déploiement de la 5G à Maurice.

« Il faut bien réfléchir à quand et comment nous tourner vers le réseau 5G. Pour le moment, il y a très peu d’appareils qui sont compatibles. Même si nous déployons la 5G, il sera très difficile pour les consommateurs d’en bénéficier (actuellement). Le challenge, c’est d’acquérir la 5G mais en termes de retour sur investissement ce n’est pas évident. Raison pour laquelle, pour tous les opérateurs de l’île Maurice, il faut bien réfléchir à quand et comment entrer dans la 5G. Mauritius Telecom ira définitivement vers la 5G, mais ce sera une surprise en temps et lieu », a affirmé Sherry Singh.

À Maurice, c’est l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) qui contrôle que les antennes relais respectent les normes en vigueur. Malheureusement, l’agence n’a pas été en mesure de répondre aux questions du Le Dimanche/L’Hebdo

 

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