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Suhail Lidialam : donner une voix moderne à la police

Le jeune policier dit vouloir miser sur les réseaux sociaux pour sa communication.

À seulement 29 ans, Suhail Lidialam fait déjà figure de pionnier au sein de la force policière. Nommé Deputy Assistant Superintendent of Police (DASP), il vient de prendre la tête du Police Public Relations Office (PPRO) aux casernes centrales. Jeune, marié, diplômé et passionné de communication, il incarne une nouvelle génération d’officiers, déterminée à dépoussiérer l’image de la police. Son credo : miser sur les réseaux sociaux et les outils numériques pour établir un lien plus direct avec le public.

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Le mardi 16 septembre marque un tournant dans sa carrière. Celui qui avait intégré la force comme simple « Cadet Officer » se retrouve désormais à la barre du département de communication. « Les communications sur les réseaux sociaux seront ma fer-de-lance », affirme-t-il sans détour. Ce poste, il le considère comme son domaine de prédilection. Détenteur d’une licence en langue française, il entend bien y apporter sa « Personal Touch », dans un contexte où l’Intelligence artificielle transforme la manière de communiquer.

Derrière l’uniforme se cache aussi un jeune homme ancré dans ses valeurs. Aîné d’une fratrie de deux enfants, il a grandi à Cité Martial, à Port-Louis, dans une famille modeste. Son père, aujourd’hui retraité, et sa mère, femme au foyer, représentent pour lui ses premiers modèles. Son frère cadet, quant à lui, s’est orienté vers le marketing, dans le même univers de la communication.

Récemment marié, Suhail partage désormais son temps entre sa vie familiale et sa passion : ce nouveau rôle stratégique au cœur de la police. « Mo gratitude aler ver mo fami ek mo paran », confie-t-il, conscient que ses réussites sont le fruit d’un soutien constant.

Du collège Sir Abdool Razack Mohamed à l’Indian Police Academy

Le parcours de Suhail est celui d’un jeune homme ambitieux, qui a su saisir les opportunités. Après ses études secondaires au collège Sir Abdool Razack Mohamed, il décroche une licence en langue française à l’Université de Maurice. Mais son destin prend un virage décisif lorsqu’il répond à un appel à candidatures. « Ti ena ban annonce de Vacancy pour poste Cadet Officer, monn apply monne ressi gagner », se souvient-il.

La formation de recrue à la Special Mobile Force et à la Police Training School marque son entrée officielle dans le métier. Peu après, il s’envole pour l’Inde afin de suivre un prestigieux « Commissioning Course » à l’Indian Police Academy d’Hyderabad. Une expérience exigeante, loin de ses proches. « Ou loin avec ou la famille, communication zis lors téléphone, avec décalage horaire et obligations, li pas facile tout le temps pu maintenir ene communication permanente », raconte-t-il. Un sacrifice qu’il ne regrette pas : « Vrementsa ban formasion la, aider pour aporte valer azoute a mo parcours. »

De la pratique sur le terrain à la communication de crise

De retour à Maurice, Suhail enchaîne les affectations dans plusieurs postes de police de l’île, de Terre-Rouge à Abercrombie. À plusieurs reprises, il assure même la fonction d’Officer in Charge. « Ti ene bon l’experians travay pliss koter pratiq lor terin », dit-il avec une certaine fierté.

Cette expérience de terrain lui sera précieuse lorsqu’il intègre pour la première fois le PPRO, en pleine pandémie de Covid-19. « Mo finne gagn soutien de ban kolek et li importan », souligne-t-il. C’est là qu’il découvre les coulisses de la communication institutionnelle, dans un contexte de crise.

Redonner ses lettres de noblesse au PPRO

Aujourd’hui, il revient au PPRO, mais cette fois-ci en tant que responsable. Sa vision est claire : « Le but de komunike lors ene l’enket, c’est uniquement si pou ena kit profit pour sa l’enket la. » Pour lui, la communication policière doit être transparente, mais toujours respectueuse des enquêtes en cours. Appels à témoins, précisions pour le public : autant d’exemples où l’information peut servir l’intérêt général.
Avec deux collègues à ses côtés, dont une WPC, Suhail Lidialam veut moderniser le fonctionnement du PPRO. Il parle de « revamping » du système et prévoit d’en discuter directement avec le commissaire de police, Rampersad Sooroojebally. « Tout se fera après discussion et uniquement avec son aval », précise-t-il.

À travers son parcours et sa détermination, Suhail Lidialam incarne un souffle nouveau au sein de la force. Entre rigueur policière et sens de la communication, il ambitionne de redonner au PPRO ses lettres de noblesse — et, pourquoi pas, de transformer la manière dont la police parle à la population.

 

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