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Soomilduth Bholah : «Le nouveau rapport d’Hindenburg Research est erroné»

De retour de sa mission en Inde, Soomilduth Bholah explique dans cet entretien que la stratégie est de consolider la visibilité du centre financier mauricien. Par ailleurs, le ministre des Services financiers réfute avec véhémence les allégations que Maurice est un paradis fiscal eu égard à l’affaire Adani. 

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Quel était l’objectif de la récente mission menée en Inde ?
Il s’agit d’une mission que j’ai dirigée dans le cadre d’une campagne promotionnelle des services financiers par l’Economic Development Board (EDB) à Mumbai, Ahmedabad – GIFT City, Coimbatore et Chennai. La délégation comprenait les cadres du ministère des Services financiers, de l’EDB et de la Financial Services Commission (FSC). Le but était de renouer les liens avec les partenaires des services financiers, promouvoir Maurice comme une plateforme idéale pour les investissements en Afrique, renouveler la confiance des investisseurs indiens et explorer d’autres avenues de collaboration. On a mis un accent particulier sur la partie sud de l’Inde, où on a été toujours absent et j’estime qu’il faut y intensifier notre campagne, car cette région regorge d’énormes opportunités. 

Des séances de mise en réseau et des rencontres individuelles avec des investisseurs potentiels, notamment des cabinets d'avocats, des gestionnaires de fonds et d'actifs et des gestionnaires de patrimoine, étaient prévues. À quoi peut-on s’attendre après ces rencontres ?
Le but de notre mission était de rendre le centre financier mauricien visible parmi les investisseurs indiens et surtout de mettre en avant les avantages que Maurice représente pour ces investisseurs qui souhaitent avoir accès au marché africain. Aujourd’hui, avec la croissance de GIFT City qui est un centre financier indien, nous devons absolument changer vers le « outbound » au lieu de se focaliser sur le « inbound ». C’est-à-dire, qu’il y a un marché énorme pour les investisseurs indiens qui souhaitent investir sur le continent africain et c’est là où le centre mauricien a une offre unique avec nos accords bilatéraux avec les pays africains, l’African Free Trade Continental Agreement ainsi que notre présence au sein des blocs régionaux. Notre attente, de ce fait, c’est que ces investisseurs indiens qui souhaitent pénétrer le marché africain perçoivent le centre financier mauricien comme un allié naturel. 

Ce n’est pas votre première mission en Inde en tant que ministre des Services financiers. Vous étiez en Inde du 14 au 23 mars 2024 pour une autre mission. Vous aviez déclaré : « Nous avons constaté qu’il y a un engouement pour venir investir à Maurice. Il y a eu de nombreuses demandes d’informations. Les investisseurs ont apprécié les renseignements qui ont été fournis. On peut s’attendre à des retombées positives de Chennai. » Où en est-on aujourd’hui concernant les potentiels investisseurs ?
Les retombées de ma première visite en Inde ont été très positives. Vous aviez peut-être déjà pu constater que la compagnie Zoho que j’avais rencontrée lors de ma visite en mars a déjà entamé les démarches nécessaires pour une étroite collaboration avec Maurice et elle a déjà signé un accord de collaboration avec Mauritius Telecom. Nous avons quelques dizaines de fonds qui ont déjà entamé les procédures pour s’implanter à Maurice. C’est la raison pour laquelle nous avons renouvelé notre mission dans le Sud de l’Inde au mois d’août et nous avons aussi étendu notre visite à Coimbatore. Et puis il y a aussi la nécessité de ventiler les nouveaux produits financiers. Et justement, lors de notre campagne, nous avons mis en avant la Variable Capital Company, le Virtual Asset and Initial Token Offering Services (VAITOS). Nous pouvons nous vanter d’être parmi les pionniers à avoir mis en place un cadre juridique clair et complet pour les actifs financiers virtuels.

Nous pouvons nous vanter d’être parmi les pionniers à avoir mis en place un cadre juridique clair et complet pour les actifs financiers virtuels.»

Y a-t-il une stratégie du centre financier mauricien concernant le marché indien ? Qu’est-ce qui explique l’emphase mise sur ce marché avec deux missions menées en l’espace de quelques mois ?
Notre stratégie est de positionner le centre financier mauricien comme une plateforme incontournable pour pénétrer le marché africain. C’est le fil conducteur de nos rencontres individuelles ainsi que nos business meets avec les investisseurs indiens. D’autre part, il faut aussi souligner que Maurice a un cadre légal très propice pour les produits fintech ainsi que les « virtual assets », nous représentons une opportunité pour les start-ups indiennes. Je dois aussi souligner que Singapour dispose d’une présence quasi permanente en Inde afin de promouvoir son centre financier. Nous devons donc accentuer nos efforts et actions en vue de consolider la visibilité du centre financier mauricien.

Le rapport d’Hindenburg Research sur l’affaire Adani a pointé Maurice comme étant un paradis fiscal. Le sujet a-t-il été évoqué lors de la récente mission en Inde ?
J’ai été interviewé par la presse indienne lors de ma visite et à chaque fois que cette question m’a été posée, j’ai réfuté avec force les allégations en leur expliquant que Maurice bénéficie d’une réputation de centre financier robuste et propre. De surcroît, j’ai aussi mentionné qu’à ce jour, c’est l’OCDE qui détermine les quatre conditions qui définissent un paradis fiscal. Les points sont : pas d’impôt sur les revenues ou un impôt nominal, l’absence d’échange d’informations, le manque de transparence et l’absence de substance quant aux opérations. Il est clair que Maurice ne présente aucune de ces conditions. De ce fait, les allégations que Maurice est un paradis fiscal sont non fondées.  Le nouveau rapport d’Hindenburg a été publié le jour de mon départ de l’Inde, du coup la question n’a pas été soulevée. En revanche, le communiqué qui a été émis par la Financial Services Commission réfute les allégations du rapport. 

Quelle est la marche à suivre du côté du ministère des Services financiers concernant les nouveaux développements dans le rapport d’Hindenburg Research qui présente IPE Plus Fund 1 comme « a fund registered in Mauritius » ? 
Je pense que le communiqué de la Financial Services Commission datant du 13 août 2024, est venu clarifier que ces fonds ne sont pas domiciliés à Maurice, mais aux Bermudes. Ce qui prouve que le rapport est erroné. Encore une fois, cela démontre l’acharnement de ceux qui sont à l’origine du rapport à porter atteinte à la réputation du centre financier mauricien. Il est nécessaire de mettre fin à ce genre de propos qui sont non fondés. Au sein de mon ministère, nous sommes en discussion avec les autorités concernées afin de décider sur la marche à suivre surtout concernant les propos erronés du rapport Hindenberg.

 

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