Shreeji Association : cette chance offerte aux familles vulnérables de se relever

Entre un meilleur accès à l’éducation, la prise en charge et un soutien psychologique ou encore la mise sur pied d’un programme entrepreneurial pour les femmes, la Shreeji Association, fondée en 2017, foisonne de projets. Celle-ci veut participer à l’autonomisation des personnes vulnérables.

Elle intervient à Cité Longères, Cité Tôle ou encore Nouvelle Résidence Tulipe. Depuis 2017, la Shreeji Association oeuvre pour aider les familles des quartiers défavorisés de Baie-du-Tombeau à sortir de la misère. 

L’ONG se compose aujourd’hui de 22 membres âgés entre 24 et 40 ans. « Nous avons de nombreux membres qui travaillent dur sur le terrain afin de créer un réel changement dans la vie des enfants et des femmes avec qui nous travaillons », explique Preetila Jumungall, coordinatrice de projet et fondatrice de l’association, dont l’ambassadeur est Shameer Abdul Raman, mannequin local et international. Elle cite pêle-mêle Marguerite Marie, Priscilla Leopold ou encore Laila Fultloo. « Et surtout notre président, Rakesh Rothianaiko, qui est un thérapeute professionnel formé aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Inde », ajoute-t-elle. 

Des initiatives pour la communauté 

La Shreeji Association fourmille de projets. En matière d’éducation notamment. D’autant qu’une éducation de qualité pour tous les enfants est au cœur du développement social et économique. C’est ainsi qu’un programme d’éducation inclusive, de découverte de la musique et des talents, une expansion des programmes d’apprentissage précoce de même qu’une formation professionnelle sont offerts à ces familles vulnérables. 

L’association a également prise en charge les familles nécessiteuses en période de pandémie. Des denrées alimentaires de base leur ont notamment été offertes, ainsi qu’un accompagnement à travers des conseils et un soutien psychologique des femmes face à l’impact de la Covid-19 sur leurs familles. 

« La pauvreté engendre le risque de maladies mentales. De plus, pendant la petite enfance, elle est associée à l’adaptation génétique. Nous développons une stratégie à court terme pour faire face à l’environnement stressant dans lesquels vivent ces bénéficiaires. » Une équipe présente sur le terrain s’occupe de la prise en charge régulière des familles et des enfants qui sont émotionnellement et psychologiquement affectés par les traumatismes, la détresse et les abus de la vie passée.

La prévention de la violence à l’égard des femmes figure parmi les missions de la Shreeji Association. L’ONG a mis en place une campagne communautaire afin de tenter d’y mettre fin. Des ateliers de sensibilisation sont également organisés.

Promouvoir les femmes entrepreneurs 

Plus de 80 femmes se sont enregistrées à divers cours : maquillage, nail art, confection de sacs, de vêtements, bijoux, pâtisserie. Ce programme d’autonomisation des femmes est financé par l’ambassade du Canada en Afrique du Sud pendant deux ans. L’objectif est que d’ici fin décembre, ces femmes puissent se lancer dans l’entrepreneuriat. « Ces cours sont  d’une durée de six mois. La prochaine étape consistera à leur offrir des subventions afin qu’elles puissent démarrer leur entreprise. Le projet a débuté l’année dernière après le confinement. »

Les projets à venir 

L’association Shreeji a pas mal de projets dans son escarcelle pour les prochains mois, dont l’utilisation de la technologie, soit tablettes et ordinateurs portables, à des fins éducatives. « Nous prévoyons des cours de rattrapage respectant les normes sanitaires avec 
15 enfants par classe», explique la fondatrice de l’association. 

Les membres travaillent, en sus, sur la réalisation d’un film sur la violence basée sur le genre, en étroite collaboration avec d’autres partenaires. 
« Les cas d’abus ont augmenté depuis ces deux derniers confinement », rappelle Preetila Jumungall. « L’objectif de ce film est de sensibiliser un maximum de jeunes sur toutes les formes de violence à l’égard des femmes », indique-t-elle.

Preetila Jumungall : le social dans la peau 

Dans son cœur, elle a toujours eu le sentiment d’être née pour faire du travail social. Mais dans son entourage, ce choix est vu d’un mauvais oeil. « J’ai essayé de changer de carrière parce que, plus jeune, j’ai été beaucoup critiquée par mes parents, des proches et des amis qui s’attendaient à ce que j’aie une carrière stable et que je sois indépendante financièrement comme les autres. Mais ce n’est pas ce que je voulais », raconte Preetila Jumungall, 29 ans.

Elle a écouté son coeur et se retrouve aujourd’hui coordinatrice de projet et fondatrice de la Shreeji Association. La jeune femme consacre la plupart de son temps libre au bénévolat. «Je suis toujours heureuse de donner des cours aux enfants et d’être présente pour  les plus vulnérables. »
Adolescente, elle exerçait bénévolement comme enseignante auprès de plusieurs ONG et offrait des cours de rattrapage à Will Fly. Après avoir terminé ses études, Preetila rejoint des ONG comme Chrysalide, PILS, Etoile D’Espérance, Future Hope. Elle y rencontre différentes femmes qui  deviennent pour elle des exemples et qui l’influencent. « Lorsque j’ai visité Cité Longères la première fois, j’ai été bouleversée par les conditions de vie des enfants livrés à eux-mêmes. »

La jeune femme met en place des cours de rattrapage et passe de 18 à 40 enfants après deux semaines et à 80 au bout d’un mois. Preetila  Jumungall ressent alors l’importance de mettre en place une structure au bout d’un an et décide de fonder une association. 

« C’est une vraie satisfaction pour moi de voir des enfants qui ne savaient ni lire ni écrire obtenir de bons résultats. » Idem pour les femmes qui parviennent à développent leurs compétences. 

« Ce sont des femmes qui avant n’avaient pas confiance en elles et qui avaient une faible estime d’elles-mêmes. » L’épanouissement de ces femmes conforte Preetila Jumungall dans son choix de s’engager socialement.