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Sécurité routière : Alain Jeannot plaide pour des campagnes de sensibilisation plus agressives et plus ciblées

Le dernier rapport de Statistics Mauritius révèle une hausse du nombre d’infractions routières entre 2022 et 2023. Toutefois, en parallèle, des baisses ont aussi été enregistrées par rapport au nombre d’infractions pour excès de vitesse et non-respect des conditions, entre autres. 

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Des données qui doivent être prises avec des pincettes, prévient Alain Jeannot, président de Prévention Routière Avant Tout (PRAT). Il s’appuie sur le fait que de 2020 à 2022, il y avait des restrictions à cause de la pandémie de COVID-19. « En 2022, il n’y avait pas autant de véhicules ni de personnes sur les routes. La situation aurait pu être pire si les tests de drogue n’avaient pas été mis en place en 2023. Lorsqu’on calcule, il y a des raisons qui expliquent la disproportion entre 2022 et 2023. Cela aurait pu être différent si la campagne de sensibilisation avait été plus agressive et plus ciblée », estime-t-il. 

Il ajoute que quand on parle de campagnes de sensibilisation, il faut un système visible sur toutes les plateformes, pas seulement dans les médias traditionnels. « Il y a un manquement au niveau de la communication des campagnes de sensibilisation par les autorités. La dernière en date à l’intention des piétons remonte à l’année dernière », fait-il ressortir. 

Autre élément que déplore Alain Jeannot : le site Web respe.mu n’est pas mis à jour. « C’est regrettable qu’il ne soit pas mieux exploité. J’ai écrit une lettre au secrétaire permanent du ministère à ce sujet, mais je n’ai pas reçu de réponse », se désole-t-il. 

Il reste convaincu que si la communication avait été mieux faite, il y aurait eu plus d’adhésion. « Il y a un travail à faire en matière de sensibilisation. Toutes ces mesures de répression seront beaucoup plus intégrées et acceptées si elles sont expliquées. Il faut de la discipline mais aussi des explications. Il faut une sensibilisation plus soutenue », insiste-t-il. 

Il plaide aussi pour que la sensibilisation réponde aux profils actuels de la population. « Tout le monde a un téléphone portable. Utilisons Mauritius Telecom pour envoyer des messages. Les gens doivent être informés. Il faut un petit rappel de temps en temps », suggère-t-il. 

Un autre problème qui mériterait une campagne plus proactive, selon lui, est le danger des dépassements intempestifs mal gérés – sur la ligne blanche, sur la voie rapide et sur la gauche. Il cite une étude du Mauritius Research Council qui a démontré que 75 % des accidents surviennent lors des dépassements. Une menace identifiée depuis quelques années, dit-il. 

Quid du rallongement de la liste des Cumulative Road Traffic Offences et la révision à la hausse du montant des amendes ? « Au début, cela aura un effet dissuasif, mais peu à peu, les failles surgiront et l’effet s’estompera. La sécurité routière repose sur la répression, l’éducation et les infrastructures. D’un côté, c’est une bonne chose de renforcer la répression, mais de l’autre, l’éducation et les infrastructures laissent encore à désirer. Il faut des points de presse réguliers pour faire le point sur la sécurité routière », recommande le président de PRAT. 

 

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