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Salmonelle - Diffusion de fausses nouvelles : les internautes exhortés à distinguer l’info de l’intox

Un message faisant état de la présence de salmonelle dans du poulet a fait le tour des réseaux sociaux ce week-end. Selon l’auteur, 350 personnes avaient été hospitalisées, alors que ni la radio ni la télé n’a diffusé cette information. Au final, ce n’était que de l’intox. Le plaisantin risque, lui, d’écoper d’une amende et de faire de la prison.

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« Arrete consomme poulet pour le moment. Ena ene gros problem salmonelle (…) 350 personnes fini admettre l’hopital en 2 jours. Passe sa msg la parceki ou pas pou gagne sa nouvel la ni lor radio ni lor television, bane la pe cachiet, ou la santé en danger. » C’est le message circulé durant le week-end sur le Net. Si certains se sont laissé avoir, d’autres n’y ont pas prêté foi.

Mais ce type de réflexe n’est pas systématique, explique Christina Chan-Meetoo, chargée de cours en communication à l’Université de Maurice (UoM). « Il y a une éducation des effets des réseaux sociaux à faire. Elle devrait se faire à l’école et à la maison. Tout le monde doit se sentir concerné », précise-t-elle. 

Ibrahim Koodoruth, sociologue et chargé de cours à l’UoM, abonde dans son sens : « Si les gens étaient informés, ils n’auraient pas répandu de telles nouvelles. Certains n’ont pas conscience des conséquences de la diffusion de fausses nouvelles. Nous avons un outil, certes, mais nous n’avons pas éduqué la population sur son utilisation. »

La diffusion de fausses nouvelles est passible de sanctions sous l’Information and Communication Technologies Act (Icta), rappelle Me Ashock Radhakissoon. « Toute personne reconnue coupable risque une amende de Rs 1 000 et une peine de cinq ans de prison. Mais l’envoi d’une fausse nouvelle n’est pas un délit en lui-même, sauf s’il porte préjudice à celui qui l’a reçu sous l’article 46 de l’Icta », explique l’avocat.

La diffusion de fausses nouvelles peut survenir dans différents scénarios. Cela peut venir de compétiteurs qui veulent nuire à une autre entité afin de la décrédibiliser aux yeux du public. Les deux chargés de cours recommandent la plus grande prudence par rapport aux informations distillées sur les réseaux sociaux.

Calomnies et poursuites

Mais, concèdent-ils, ce n’est pas dans les mœurs de vérifier les informations. « Les gens n’en ont pas le temps, ni l’envie. » Du coup, certains s’exposent aux calomnies ou aux poursuites pour diffamation sans le réaliser, souligne Christina Chan-Meetoo. « Il ne faut pas croire bêtement tout ce qui se dit sur le Net », insiste Ibrahim Koodooruth. Pour lui, les Mauriciens sont trop crédules.

Christina Chan-Meetoo estime que la culture de la communication n’est pas satisfaisante à Maurice. « Il y a beaucoup de non-dits, de tabous et de choses mises sous tapis qui remontent parfois à la surface. » Pour elle, la diffusion de fausses nouvelles est un moyen pour l’expéditeur « d’attirer l’attention. Cela peut aussi partir d’une bonne intention ou pour passer pour un petit héros ».


Aucun cas de salmonelle actuellement

Le ministère de la Santé déplore une mauvaise utilisation des réseaux sociaux pour véhiculer de telles fausses nouvelles pour induire la population en erreur. L’information a été démentie catégoriquement par le service de presse du ministère : « Il n’y a aucun problème de salmonelle. » Un exercice sur les admissions dans les hôpitaux est venu confirmer qu’il n’y avait aucun cas de salmonelle enregistré dans les établissements de santé publique.

 

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