Son labeur aide à nourrir la population. Saïd Bundhoo cultive des légumes depuis plus de trois décennies. Un métier qui le passionne en dépit des difficultés. Nous l’avons rencontré sur ses terres, à Solitude.
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Nous sommes à Solitude. Devant nous s’étend une grande superficie de terrain agricole. La plus grande partie est sous culture des piments (un arpent pour les petits piments et deux arpents pour les gros piments). Sur l’autre partie on y trouve des bringelles, pomme d’amour et autres légumes.
Saïd explique qu’il cultive principalement les piments pour une raison pratique. « Les plantes ont une survie d’au moins une année. Ce qui explique qu’il y a toujours du travail pour mes employés et c’est aussi une source de revenus qui me permet de nourrir ma famille », dit-il.
Les Bundhoo sont dans la culture des légumes depuis des générations. Saïd explique qu’après ses études, il a cherché du travail en vain et finalement, il a été contraint de suivre la voie tracée par ses grand-parents. Il n’écarte pas la possibilité que ses fils lui emboîtent le pas, s’ils ne trouvent pas un travail plus prometteur.
Parlant de ses piments, il explique qu’il cultive la variété dite « locale » et l’hybride F1. Certes la variété locale présente l’avantage que les planteurs peuventproduire leurs propres semences. Toutefois, elle est moins résistante aux maladies, selon notre interlocuteur.
Le piment hybride est, lui, plus résistant aux maladies, sa production est plus rapide (70 à 80 jours). Il est plus apprécié des consommateurs. Toutefois, contrairement à la variété locale, on ne peut produire des semences et après la récolte, les planteurs doivent renouveler leurs plantations. Ce qui leur coûte une petite fortune car une graine de ce piment leur coûte Rs 1.
Saïd explique que la culture du piment exige le plus grand soin. La terre doit être profonde pour assurer un bon développement des racines. Elle doit être enrichie de compost. À mesure que les plantes se développent, il faut veiller à ce qu’elles ne soient pas affectées par des parasites. Il parle aussi de l’importance d’une bonne irrigation et un sarclage régulier dans les champs car les herbes peuvent affecter les plantes.
Il explique que si les conditions sont idéales, la récolte peut se faire dans les trois mois après la semence. Commence alors une véritable course contre la montre, car il faut les récolter rapidement avant que les piments ne deviennent rouges car ils risqueraient de perdre de la valeur sur le marché.
Saïd se plaint d’un manque de main-d’œuvre locale pour travailler dans les champs. Ce qui fait que des planteurs n’arrivent pas à faire un plein de récolte ou augmenter leur production. Il aurait souhaité que les autorités leur accordent l’autorisation d’importer de la main-d’œuvre étrangère. Il affirme aussi avoir le sentiment que les autorités ont peu d’égard pour les petits planteurs.
Il explique que contrairement à ce qu’on pense, les planteurs ne s’enrichissent pas sur le dos des consommateurs et vendent leurs produits nettement moins cher que ce qui est pratiqué sur le marché. À titre d’exemple, il vend le gros piment à Rs 5 le demi-kilo aux encanteurs et ce même produit est vendu à Rs 60 le demi-kilo au marché.
Saïd Bundhoo souhaite que les petits planteurs bénéficient de plus de facilités, notamment au niveau de l’irrigation, des pesticides, insecticides et du marketing de leurs produits.
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