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Rs 6,7 milliards pour ramener le dodo à la vie 

Beth Shapiro (à gauche) de l’université de Californie et membre du conseil scientifique de Colossal Biosciences, dirigera les efforts scientifiques visant à ramener le dodo à la vie. Colossal Biosciences a été fondée par l'entrepreneur technologique Ben Lamm, à droite. Crédit photo : Colossal Biosciences
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« As dead as a dodo ». Cette expression pourrait un jour être revue et corrigée. C’est du moins ce que souhaite Colossal Biosciences, une compagnie génomique américaine. 

Selon Sky News, cette société, dont le siège se trouve à Dallas, au Texas, affirme avoir obtenu un financement de 150 millions de dollars (environ Rs 6,7 milliards) pour soutenir un projet. Projet visant à modifier l'ADN du plus proche parent vivant du dodo afin de recréer cet oiseau emblématique de l’île Maurice.
Cet oiseau de la taille d’un dindon vivait uniquement sur notre pays. Le dernier dodo a disparu de la planète depuis déjà quatre siècles.

L'entreprise américaine Colossal Biosciences, qui a annoncé il y a deux ans son intention de faire revivre le mammouth laineux, a déclaré qu'elle souhaitait désormais faire revenir le dodo.

Cette annonce a vite fait le tour du monde. Plusieurs médias de renom comme The Guardian, CNN et Sky News en parlent ce mercredi 1ᵉʳ février.

« Could the dodo be revived? US-based firm Colossal Biosciences announces project to bring back extinct flightless bird », a titré Sky News sur son site Web.

« Scientists plot the resurrection of a bird that’s been extinct since the 17th century », peut-on lire sur le site de CNN. « Gene editing company hopes to bring dodo ‘back to life’ », a écrit, pour sa part, The Guardian.

dodo
Un squelette de dodo reconstitué à partir des ossements en 2016

Il se pourrait que le dodo soit ramené à la vie après que le génome entier de cet oiseau disparu a été séquencé pour la première fois en mars 2022. Cette avancée signifie que les scientifiques pourraient, en théorie, modifier l’ADN d’un autre oiseau, comme un pigeon, pour y inclure celui du dodo et recréer l’espèce. 

Son code génétique complet a été découvert à partir d’un « fantastic specimen » de restes de dodos trouvés et entreposés au Danemark. La professeure Beth Shapiro, de l’université de Californie à Santa Cruz et membre du conseil scientifique de Colossal Biosciences, avait révélé que son équipe avait identifié le code génétique complet de l’oiseau dans un webinaire de la Royal Society of Medicine.

Beth Shapiro, qui étudie le dodo depuis vingt ans, explique qu’il pourrait être possible de placer des cellules modifiées dans des œufs en développement d'autres oiseaux, tels que des pigeons, afin de créer une descendance qui pourrait à son tour produire naturellement des œufs de dodo. Cependant, elle prévient qu’il « n'est pas possible de recréer une copie 100% identique de quelque chose qui a disparu ».

À propos du dodo : voici ce qu'on peut lire sur le site du gouvernement (gov.mu)

Les dodos descendaient d’un type de pigeons qui s’était établi à Maurice, il y a plus de 4 millions d’années. En l’absence de prédateurs pour les attaquer, ils perdaient leur besoin et leur capacité de s’envoler. Ils vivaient et nichaient à même le sol, se nourrissant de fruits tombés des arbres. Il n’y avait pas de mammifères sur l’île à cette époque, ce qui permit à une grande diversité d’oiseaux de vivre dans les denses forêts tropicales.

En 1505, les Portugais furent les premiers humains à faire escale à Maurice. L’île devint rapidement une escale pour les navires engagés dans le commerce des épices. Pesant jusqu’à 50 kilos, le dodo représentait ainsi une source bienveillante de viande fraîche pour les marins. Les dodos furent ainsi tués en grands nombres en guise de nourriture.

Plus tard, lorsque les Hollandais utilisèrent l’île comme colonie pénitencière, les porcs et les singes y furent introduits en même temps que les prisonniers. Plusieurs navires qui débarquèrent à Maurice transportaient aussi des rats à leur insu, dont certains s’enfuirent sur l’île. Avant l’arrivée des humains et d’autres mammifères dans l’île, le dodo n’avait pas à craindre les prédateurs. Bien vite, les rats, porcs et singes commencèrent à manger les œufs de dodos dans leurs nids situés à même le sol.

De pair avec l’exploitation humaine, les espèces de mammifères introduites contribuèrent énormément à réduire la population de dodos. Moins de 100 ans après l’arrivée des premiers hommes sur le sol mauricien, le dodo autrefois abondant était devenu un oiseau rare. Le dernier fut tué en 1681.

 

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