La présence du variant Delta fait, certes, craindre le pire pour les commerçants, toutefois, ils sont contre l’idée d’un nouveau confinement et de la fermeture des frontières.
Au marché central de Port-Louis, des marchands de légumes disent avoir noté une baisse de la clientèle depuis samedi dernier. Dannysen Coopoosamy, le représentant du Front commun des commerçants de l’île Maurice, parle d’une baisse conséquente de la vente. « Les gens ont peur de sortir et je les comprends », dit-il.
S’il estime que la solution serait que le pays entre en confinement pendant au moins deux semaines, toutefois, il avance que cela aurait des conséquences néfastes sur l’économie nationale. Il trouve que la seule façon de combattre ce virus est le respect strict des normes sanitaires. « Malheureusement, certaines personnes sont insouciantes et j’apprécie le fait que la police se montre intransigeante à leur égard. Cela dit, elle doit aussi ramener à l’ordre des touristes qui viennent au marché sans masque », dit-il. Idem pour Issop Soobadar, le porte-parole de la Market Traders Association. « Les ventes ont chuté depuis l’annonce du variant Delta à Maurice. » Il plaide pour un contrôle plus strict à l’entrée du marché central.
De son côté, Varouna Renghen, qui vend des produits artisanaux, ne cache pas son inquiétude face à l’invasion du variant Delta, les autorités se voient contraintes de fermer de nouveau les frontières. « On se dirigera alors vers un crash violent de notre économie déjà fragilisée par deux confinements ». Il attire l’attention sur le fait que même les plus grandes économies comme les États-Unis et la Grande-Bretagne, entre autres, ont été contraintes de rouvrir leurs frontières. « Qu’on le veuille ou non, le Delta est déjà à Maurice, fermer ou ne pas fermer les frontières ne servira à grand-chose », affirme-t-il. Il note une amélioration graduelle des ventes depuis la réouverture des frontières. « Une nouvelle fermeture des frontières signifierait la mort de l’artisanat, et autres commerces et le pays prendrait longtemps pour se relever », dit-il. Il se dit favorable à un strict respect des normes sanitaires.
Gouvernement et opposition
Le président du Front commun des commerçants de l’île Maurice, Raj Appadu, estime que le gouvernement et l’opposition doivent unir leurs compétences pour faire face à « l’ennemi commun ». A cet effet, il lance un appel au gouvernement pour qu’il parle toujours un langage de vérité à la population et à l’opposition pour qu’elle ne sombre pas dans la démagogie. Tout comme les autres interlocuteurs, il n’est pas en faveur d’un nouveau confinement.
« Tous les secteurs d’activités doivent fonctionner pour sauver l’économie », dit-il. Il lance un appel pour que des mesures soient prises pour limiter le nombre de passagers dans les autobus, métro et les taxis pour contenir la propagation du virus.
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