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Produits pharmaceutiques : les officines reçoivent leurs médicaments par rationnement

Il y a toute une gamme de paracétamol vers laquelle les consommateurs peuvent se tourner quand il y a un manque spécifique, selon les pharmaciens.

Mois après mois, les pharmaciens font face au même problème : le manque de certains médicaments. En cause, le rationnement des produits vu la difficulté que rencontrent les importateurs eux-mêmes. Les consommateurs peuvent toujours se rabattre sur les médicaments génériques affirme un importateur.

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Plusieurs médicaments sont délivrés par contingent dans les pharmacies. Ce qui entraîne une pénurie artificielle par moment. Cette situation récurrente n’est pas sans conséquences tant pour les pharmaciens que pour les patients qui sont privés de leurs médicaments habituels ou qui doivent se tourner vers des produits génériques. Mais ces produits alternatifs connaissent, eux aussi, leurs limites, selon Rambans Chetan Dookun, président de la Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM). « Il y a des génériques pour certains médicaments, mais pas pour d’autres. Ces produits sont aussi au stade d’épuisement », dit-il. 

Cette « pénurie » de médicaments s’explique par la difficulté des fournisseurs de s’approvisionner sur le marché international, affirment plusieurs pharmaciens. Maurice étant un petit marché, le pays ne dispose qu’un nombre limité de produits, car les fournisseurs donnent souvent priorité aux gros marchés, disent-ils. « Nous n’avons pas le volume de médicaments que nous demandons et nous devons, à chaque fois, renouveler nos requêtes », explique un importateur sous le couvert de l’anonymat. 

Étant eux-mêmes rationnés, les importateurs n’ont alors d’autres choix que fragmenter la quantité de médicaments qu’ils livrent dans les pharmacies afin que les produits puissent profiter à un plus grand nombre et avoir une meilleure répartition à travers le pays, ajoute l’intervenant.

Que faire ? « Il faut autoriser l’importation parallèle », retorque Siddique Khodabocus, président de l’Association des petits et moyens importateurs. Cet argument, il le répète inlassablement, mais il ne trouve pas adhésion auprès du ministère de la Santé. Il soutient qu’implicitement, l’importation parallèle a été « autorisée », quand des représentants de certains médicaments ont pu les importer d’un autre pays que celui de leur marché habituel. « C’est une forme d’importation parallèle et c’est ce que nous demandons : donner la possibilité à d’autres importateurs de faire venir les mêmes produits du même laboratoire mais d’un pays différent », fait-il ressortir. Pour lui, les patients ne devraient pas être privés de leur droit fondamental d’avoir leurs médicaments. 

Les patients ne sont pas les seuls à subir cet approvisionnement par quota des pharmacies. Les pharmaciens font aussi face à une situation financière difficile en raison de la baisse de leurs chiffres d’affaires. « Avec le manque de médicaments et le rationnement que nous subissons, nous vendons moins de produits. Ce qui représente un gros manque à gagner », explique Rambans Chetan Dookun. Avec la compensation salariale à venir, il est d’avis que plusieurs propriétaires de pharmacies feront face à une situation plus difficiles à partir de janvier d’autant plus que la marge pour la vente de produits pharmaceutique est fixe.  

Permis d’opération

Le Pharmacy Board devrait revoir les critères pour l’octroi du permis d’opération. C’est ce que soutien Siddique Khodabocus. Le permis pour ouvrir une officine devrait être donné uniquement aux pharmaciens, dit-il. Il note également qu’il y a trop de pharmacies dans un petit pays comme Maurice avec plusieurs qui opèrent à proximité dans une même localité.  Environs 550 pharmaciens sont enregistrés auprès du Pharmacy Council et le pays compte environ 400 officines. 

Pas de pénurie

Ashwin Bundhun, Managing Director d’Hyperpharm est catégorique : il n’y a pas de pénurie de médicaments. 

« Pratiquement, toutes les molécules sont disponibles. C’est aux patients d’accepter de se tourner vers les médicaments génériques. Il y a des génériques pour la plupart des médicaments. Les consommateurs doivent changer leurs habitudes », dit-il.  Pour lui, la pénurie de médicaments est « un débat stérile », d’autant plus que certains vont jusqu’à se constituer un stock de produits à domicile par crainte d’une pénurie. Cela qui fausse alors les données avec la pénurie artificielle que cela engendre, tout en perturbant la chaîne de distribution. Il maintient ainsi qu’il n’y a pas de véritable rupture d’approvisionnement de médicaments sur le marché, car des alternatifs sont disponibles. 

Ashwin Bundhun cite en exemple le paracétamol. Il invite ainsi les consommateurs de chercher conseil auprès de leur pharmacien ou « pharmacy dispenser ».  

 

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