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Prêt bancaire en euros - Lutchmeenaraidoo : «L’argent ne peut pas acheter certaines choses»

Vishnu Lutchmeenaraidoo à sa sortie de la Cour suprême mardi.

En 2015, un prêt en euros contracté par l’ancien ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo avait été divulgué dans la presse. Il avait réclamé Rs 50 millions de dommages à la SBM Bank, qu’il accuse d’avoir laissé fuiter ces informations confidentielles. L’affaire a été entendue ce mardi devant la Cour suprême. Il évoque un complot visant à l’évincer du ministère.

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«Aucun chiffre ne pourra réparer le tort causé à ma famille. L’argent ne peut pas acheter certaines choses. » Cette déclaration de Vishnu Lutchmeenaraidoo a marqué l’audience du mardi 15 juillet 2025 devant la Cour suprême. L’ancien ministre des Finances réclame Rs 50 millions de dommages à la SBM Bank (Mauritius) Ltd, qu’il accuse d’avoir laissé fuiter des informations confidentielles sur un prêt en euros, contracté en 2015. Le procès a été entendu sur le fond par le juge Patrick Kam Sing. 

À la barre, Vishnu Lutchmeenaraidoo a déclaré que cette fuite, rendue publique par la presse, a eu de lourdes conséquences sur sa vie familiale et politique. « C’était une campagne visant à me nuire et motivée politiquement. Quelqu’un voulait prendre ma place au ministère des Finances », a-t-il soutenu. 

Il a insisté sur le fait que la divulgation de l’existence d’un prêt de 1,1 million d’euros, ramené ensuite à 400 000 euros, a été instrumentalisée à des fins politiques. « Il y a eu une manipulation de l’information au niveau de la presse. D’où elle vient, je ne sais pas. » Il a ensuite ajouté : « Quelqu’un au sein de la banque a agi de concert avec quelqu’un à l’extérieur. » 

Représenté par Mes Maxime Sauzier, Senior Counsel, et Jaykar Gujadhur, Senior Attorney, l’ancien ministre a soutenu que la banque a manqué à son devoir de confidentialité, alors qu’il en était client depuis plus de 30 ans. En ce qui concerne la somme réclamée, il a précisé qu’il est difficile de quantifier un préjudice. 

Contre-interrogé par Me Arvind Hemant Sookhoo, qui représente la SBM avec Me Rishi Pursem, Senior Counsel, il n’a pas pu identifier la personne responsable de la fuite, ni fournir de date précise. Il a toutefois rejeté l’idée selon laquelle ces accusations relèveraient de la « spéculation ».

Premnans Allear, Acting Director of Investigation à la Financial Crimes Commission (FCC), a confirmé que Vishnu Lutchmeenaraidoo avait été interrogé à deux reprises par la défunte Independent Commission against Corruption (Icac) les 6 et 14 avril 2016. Le dossier avait ensuite été remis au Directeur des poursuites publiques (DPP), qui avait décidé de ne pas poursuivre, faute de preuves de malversation.

Nundoochan Bissessur Hemlata, Chief Supervision Officer à la Banque de Maurice, a, pour sa part, confirmé qu’aucune enquête n’avait été ouverte par le régulateur bancaire malgré la publication de documents confidentiels. Sanjai Ramessur, responsable du service « Customer Onboarding (Advisory) » à la SBM, a déclaré qu’une enquête interne a conclu que la fuite ne provenait pas de la banque. 

Il a précisé que la SBM avait introduit une demande d’injonction après la parution des documents dans un quotidien le 6 avril 2017. Cette demande avait été rejetée, mais le média avait finalement accepté de retirer les documents litigieux de son site web à la suite d’une audience tenue le 10 avril 2017. La banque nie devoir quelconque roupie à Vishnu Lutchmeenaraidoo. L’affaire a été ajournée au 17 septembre 2025 pour les plaidoiries. 

 

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