Economie

Pour une commission d’enquête sur l’affaire Sobrinho

Alvaro Sobrinho

La plupart inquiets des retombées sur la réputation de Maurice, quasiment tous les analystes demandent au gouvernement de faire toute la lumière sur l’affaire Sobrinho.

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1. Pour vous, la résilience de l'économie mauricienne est actuellement d'un niveau...

Résilience modérée de l’économie

Le 27 mars dernier, Moody's Investors Service qualifia Maurice de « moderate level of economic resilience », ni bas ni élevé. La très grande majorité des sondés en sont d’accord. C’est que « Mauritius has managed to diversify its economy and markets to a certain extent ». Toutefois, « the so-called big projects will not generate the 4.0 per cent economic growth bragged about by the government. If consumer spending is driving economic growth, it is not a driver that is sustainable in the long run. » Et un économiste d’ajouter que « while Mauritius has, over time, made headway in reinforcing its internal capabilities and boosting its intrinsic resistence to external shocks, the country's vulnerability to exogenous developments continues to warrant attention with underlying fundamentals remaining relatively delicate in some areas ».

2. Dans quelle mesure l'affaire Alvaro Sobrinho affecte-t-elle la réputation du centre financier mauricien ?

Grandement 30%
Assez sensiblement 40%
Peu 30%

La réputation de Maurice entachée  

Sept analystes sur dix estiment que l'affaire Alvaro Sobrinho affecte assez sensiblement, voire grandement, la réputation du secteur financier de Maurice. « After Sobrinho, don't count on any credible investment bank coming here », persifle un analyste. Heureusement, « Sobrinho is not involved in the fund management business, which is the mainstay of the Mauritian global business sector ». Les acteurs de celui-ci « do not care and come here for one reason only: tax planning ». Aux dires d'un économiste, «  it can be argued that the Mauritius financial centre continues to be seen in a noticeably positive light, in view of the soundness of its financial and strategic positioning. This can notably be attributable to the sustained efforts deployed by both public and private stakeholders to preserve and strengthen the repute, credibility and competitiveness of the Mauritian jurisdiction. »

3. Faut-il une commission d'enquête séparée sur toute l'affaire Alvaro Sobrinho ?

Une commission d’enquête impérative  

Au nom de la transparence, 93 % des sondés demandent une commission d'enquête séparée pour faire la lumière sur toute l'affaire Alvaro Sobrinho. Il convient de savoir « whether our country could have been hostage to particular interests ». Cette commission « would help to take actions that will guard against such situations in future ». Donner et annuler des permis ne saurait être « le fait du Prince », et « this seems to have been the case as institutions appear to follow a political agenda ». Mais personne n’est dupe : « They won’t open this can of worms as it seems the top brass of government is involved with it. A commission will destroy the government. »

4. Pensez-vous que le secteur immobilier à Maurice attire le blanchiment d'argent ?

OUI, largement 47%
OUI, de faible ampleur 53%
NON 0%

De l’argent sale dans l’immobilier 

S’ils sont partagés sur l’étendue de son ampleur, tous ceux interrogés affirment que le blanchiment d’argent s’opère dans le secteur immobilier à Maurice. Le fait est que « most foreign residents are genuine investors. There will always be a few crooks. The real issue is the property developers operating here. They borrow to the hilt and must sell fast. They do not care to whom as long as they get their money back. » Les suspects seraient « people who want to have some holidays in a low tax jurisdiction and to avoid exorbitant costs of holding to a property ». Si l’on pense que le blanchiment est de grande ampleur, c’est parce que « the liquidity and resale value of these properties is questionable ».

5. Quelle est votre perception de la corruption à Maurice ?

La corruption en hausse  

La perception de la corruption à Maurice s’accroît chez sept analystes sur dix. Certains voient « la corruption surtout dans les plus hautes sphères de l'Etat ». D’autres disent que « corruption seems to be as high as it has been over the last decade ». Une explication à cela est que « the various financial institutions that are supposed to work against the proliferation of corruption are not functioning independently but under the diktat of the government of the day ». La hausse de la perception « may be also due to the power of the social media ».

6. Selon vous, le désengagement de l'Etat de l'actionnariat de la MauBank doit être...

 

Total (100%) 77%
Plus de 50% 23%
Moins de 50% 0%

L’Etat doit tout vendre de la MauBank 

Pour 77% des répondants, l'Etat doit céder la totalité du capital de la MauBank. Car « the state has nothing to do more in banking. There is already SBM. » Le gouvernement peut toujours « sell a majority of shares to a strategic investor and get the company listed ». Dans ce cas, « it must start with a minimal holding to guarantee some measure of stability for clients, and the government should gradually decrease its stake to nil to let the market forces drive efficiency in that bank ». Pour d’autres, « while the involvement of the private sector can be regarded as a positive step to strengthen productivity and efficiency levels for enhanced customer service performances, a reasonable amount of Government partaking might be appropriate in view of the strategic role of the bank in supporting small and medium enterprises ».

7. Qui serait le plus responsable des gaspillages des fonds publics ?

Le Gouvernement 43%
Les Fonctionnaires 10%
Le Système 47%

Le système et le gouvernement fautifs

Les deux grands responsables des gaspillages des fonds publics seraient le système et le gouvernement. On déplore que « the system allows both the government and civil servants to indulge in wasting of public funds. Imposing punitive measures or tying up funding of public institutions to key performance indicators that take into account public funds usage could be a start. » En d’autres mots, « there must be strict financial discipline and accountability relating to all transactions involving public funds, just like in a private enterprise. Prompt action needs to be taken against all those found responsible of wastage of public funds from the top to the bottom of the hierarchy. » Sinon, « civil servants have too much freedom with limited accountability ».

8. Selon vous, les activités de la National Empowerment Foundation ont été jusqu’ici…

Rien de probant de la NEF

De janvier 2011 à juin 2017, des subventions de près de Rs 2 milliards ont été accordées à la National Empowerment Foundation. Les analystes sont unanimes à dire qu’elles n’ont pas été cost-effective. Pour 83% d’entre eux, elles ont été improductives. Ils voient « no visible results » en termes de « empowerment of the people for whom the funds have been spent », et aussi « not enough feedback on the outcome of expenses », ainsi que « not enough transparency, resulting in inadequate control ». Ce qui « avait bien débuté comme un partenariat public-privé » est devenu « another white elephant », pour ne pas dire « un outil de propagande politique ».

Enquête d’opinion réalisée par PluriConseil du 2 au 4 avril 2018 auprès d’un échantillon représentatif de 30 analystes économiques et financiers.

 

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