Qui a réellement besoin d’aide ? Qui sont ceux qui profitent de la situation pour s’en mettre plein les poches ?
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L’Hôtel du gouvernement va aller de l’avant avec la numérisation des données concernant des sinistrés qui se manifestent auprès de la Sécurité sociale après chaque précipitation de ces derniers temps, notamment dans les faubourgs de Port-Louis, pour déterminer une fois pour toute à qui il doit accorder son attention en priorité.
« Aster sak kou pou ena la pli enn bann lezot pe vinn demann kass. Et le nombre ne cesse d’augmenter », glisse un proche du dossier. « Si une personne squatte un terrain dans une zone marécageuse ou au flanc d’une montagne, c’est clair que sa case va être inondée en cas de fortes pluies, car elle se trouve sur une voie d’eau naturelle », fait-il ressortir.
L’Hôtel du gouvernement va également se mettre en contact avec l’Assemblée régionale de Rodrigues pour vérifier qui sont ces natifs de l’île en quête d’un logement social à Maurice qui sont « propriétaires » terriens à Rodrigues. Ce n’est un secret pour personne que certains squatters ont bénéficié des terrains à bail à Rodrigues et espèrent un coup double à Maurice.
Un plan de travail sera aussi mis en place avec l’aide de travailleurs sociaux dans chaque quartier habituellement sujet aux accumulations d’eau et aux glissements de terrain. Ils auront pour tâche d’identifier les personnes vulnérables qui nécessitent un coup de pouce de la part des autorités en cas de catastrophes naturelles. Quant au ravitaillement des réfugiés, l’État appréhende une ruée si jamais des restaurants ou des hôtels sont mis à contribution.
« Une bonne partie des sinistrés recensés lors du passage de Berguitta, soit près de 50 %, n’avaient pas vraiment besoin d’une aide de l’État. Zot pe vinn batt bis », indique notre interlocuteur sous le couvert de l’anonymat. D’autres à l’Hôtel du gouvernement refusent également de parler à visage découvert, par crainte d’être taxés de « racistes ». Ce, même si les sinistrés sont issus de différents groupes ethniques.
« Nous sommes en présence de renseignements quant aux agissements de certaines personnes. L’une d’elle a été très volubile contre l’État alors qu’elle a bénéficié d’un logement social. Fichée pour des délits allant du trafic de drogue au proxénétisme, elle semble avoir trouvé moyen pour profiter du système », lâche un autre technicien. « Seki ti bizin vini pann vini… Nombre de vieilles personnes dans le besoin ou souffrant d’un handicap n’ont pas voulu quitter leurs cases en tôle », se désole-t-il.
Face à cette situation, un protocole a été adopté sur une base pilote depuis le début de la semaine pour l’accompagnement des sinistrés se trouvant encore dans les centres de refuge de Baie-du-Tombeau et de Résidences Vallijee afin qu’ils puissent réintégrer leurs domiciles au plus vite. L’Hôtel du gouvernement refuse de donner des détails, de peur que certains « roder boutt » ne profitent de la situation.
Cette absence de communication explique aussi le dérapage langagier du ministre Etienne Sinatambou et l’inquiétude que certains juxtaposent les aides aux sinistrés avec celles destinées aux planteurs. Bon gré, mal gré, le gouvernement espère pouvoir construire 10 000 logements sociaux d’ici la fin de son mandat.
Le ministère du Logement et des Terres va dépasser la barre des 3 000 logements sociaux et des appels d’offres seront bientôt lancés pour 6 600 autres dans différentes régions de Maurice à l’horizon 2019. La construction d’une partie de ces logements sera financée grâce à une aide indienne négociée du temps où Showkutally Soodhun occupait ce portefeuille.
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