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Populisme et promesses politiques : entre espoir et déception...

En cette année électorale à Maurice, le paysage politique est marqué par un populisme croissant, suscitant des inquiétudes quant à l'intégrité démocratique. Les promesses électoralistes, souvent déconnectées des défis réels, dominent le discours, éclipsant les véritables enjeux sociaux et économiques.

Dans cette année électorale à Maurice, le paysage politique se teinte à nouveau de promesses. Dharam Gokhool, ancien ministre et observateur politique, exprime ses préoccupations suite au récent jugement du Privy Council, daté du 16 octobre, concernant la contestation électorale de Suren Dayal. Il redoute que cette décision n'accentue davantage le populisme ambiant. « Ce verdict établit que les promesses électorales font intrinsèquement partie des campagnes. Désormais, toutes les promesses semblent permises, et les manifestations de ce jugement sont déjà palpables : chaque intervention du Premier ministre s'accompagne de nouvelles promesses », dit-il.

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Dharam Gokhool souligne donc que durant cette campagne électorale, « on peut anticiper une escalade des promesses et des surenchères. Cette dynamique risque d'influencer négativement les choix des électeurs, menaçant l'intégrité de notre processus électoral et démocratique. C'est à la fois préoccupant et risqué. J'espère que la classe politique en prendra conscience. Il me semble que la population s'interroge désormais sur la viabilité financière de ces promesses et sur les répercussions futures pour notre nation. »

Selon l'historien et observateur Jocelyn Chan Low, « l'essor du populisme dans les discours politiques était prévisible, les citoyens attendant beaucoup de l'État. Cette tendance n'est pas récente et se manifeste souvent dans les pays où le socialisme prédomine. Il est pertinent de rappeler qu'en 1982/83, le Fonds monétaire international avait suggéré à Maurice de réexaminer son modèle de Welfare State. Maurice ne l'a pas fait, et la stabilité actuelle du pays est largement attribuée à ce modèle. Récemment, l'intervention étatique s'est intensifiée dans toutes les dimensions de la vie nationale. »

Jocelyn Chan Low met en évidence le schéma récurrent des grandes promesses électorales à chaque scrutin. Il évoque l'exemple de la gratuité de l'éducation secondaire, promesse faite à la veille des élections du 20 décembre 1976 par le Premier ministre de l'époque, sir Seewoosagur Ramgoolam. De même, en 2005, la gratuité du transport pour les étudiants et les retraités était au cœur de la campagne de Navin Ramgoolam.

« La démagogie a toujours été présente dans notre paysage politique. Les citoyens cherchent souvent des faveurs de l'État, préférant les discours séduisants à la transparence essentielle », déclare Jocelyn Chan Low. Face à ce populisme gouvernemental, l'opposition risque de s'engouffrer dans la même spirale. Il note que contrairement aux élections précédentes où une grande promesse suffisait, cette fois-ci, « nous sommes témoins d'une surenchère de cadeaux et de promesses variées ». 

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