Poochandsing Parmessur a été amputé à partir du fémur droit. Il a passé neuf mois sur un lit d’hôpital et quand il est rentré chez lui, sa femme l’a abandonné.
En 2012, Poochandsing Parmessur ne sent pas bien. Le sang ne circule plus dans sa jambe droite. Il se rend à l’hôpital Victoria où il sera mis en observation pendant neuf mois. D’abord, il est amputé du gros orteil, puis d’un autre. La plaie ne guérit pas et après six mois, en novembre, il subit une amputation au-dessus du genou.
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C’est un coup dur pour cet homme de 45 ans, marié et père de trois enfants. Il a été chauffeur pendant vingt-cinq ans pour la Corporation nationale de transport (CNT).
À cause de la Covid-19, les frontières ont été fermées et il n’y avait plus de travail "
Il a été opéré en novembre 2012 et il est rentré chez lui le 15 décembre. Anéanti après cette amputation, il ne sait pas qu’une deuxième fatalité l’attend. Sa femme, avec qui il a partagé vingt ans de sa vie, l’abandonne. Elle émigre avec deux de leurs trois enfants, qui ont alors 21 et 17 ans. Elle laisse le benjamin, âgé de 14 ans, avec son mari.
Mais Poochandsing surmonte ces difficultés. Son jeune fils se rapproche de lui. Il veut être présent pour son père. Il a étudié jusqu’au School Certificate et cherche un emploi.
« Il souhaite être chauffeur comme moi. Vu que j’ai déjà travaillé à la CNT, j’ai entamé des démarches pour qu’il y trouve un poste. Mais il devra patienter un peu, puisqu’il n’a pas encore l’âge pour conduire un bus », explique Poochandsing Parmessur. C’est à partir de 25 ans qu’il pourra postuler pour le poste.
Deux hommes à la maison, ce n’est pas très évident. L’absence d’une femme se fait sentir au niveau de la cuisine et de l’entretien de la maison (lavage, repassage, etc.).
Il y a une femme qui s’occupe de l’entretien tous les matins et qui prépare aussi les repas de temps en temps. Poochandsing Parmessur la paie avec sa Carer’s Allowance. Sinon, il se débrouille autant qu’il peut par lui-même.
Pour un peu plus de mobilité, il a fait une demande pour une prothèse et l’a obtenue. Mais il aurait souhaité pouvoir s’offrir une prothèse aux normes internationales, qui serait comme une deuxième jambe pour lui.
Il a rassemblé des informations à ce sujet auprès d’une agence dont la maison-mère est basée en Afrique du Sud. « Elle coûte environ Rs 285 000. Malheureusement, il n’y a pas de facilités de paiement et ils n’acceptent pas de paiement partiel », explique-t-il.
Il ajoute qu’il a écrit au précédent commissaire de police pour avoir l’autorisation d’effectuer une collecte publique. Mais sa démarche n’a pas abouti.
Il vient d’une famille qui compte trois enfants. Sa sœur est décédée d’un cancer du sein en 2014. Et il ne fréquente pas son frère.
Poochandsing est détenteur d’un permis de conduire pour tous les véhicules. Il cherche depuis quelque temps du travail comme chauffeur, puisqu’il est en mesure de conduire un véhicule doté de vitesse automatique.
« L’an dernier, j’ai pu lancer un appel en ce sens sur Radio Plus et j’ai obtenu un poste auprès de quelqu’un qui travaille à l’aéroport. Malheureusement, à cause de la Covid-19, les frontières ont été fermées et il n’y avait plus de travail », explique-t-il.
Avec la réouverture prochaine des frontières, il se pourrait que le business de cet entrepreneur redémarre et qu’il fasse de nouveau appel à Poochandsing.
L’aval du ministère de la Santé nécessaire
Une personne ne peut écrire au commissaire de police pour demander l’autorisation d’effectuer une collecte publique, si elle ne reçoit pas d’abord l’aval du ministère de la Santé. En général, le ministère donne le feu vert à un patient, si les médecins estiment qu’il doit se faire soigner à l’étranger et qu’il n’a pas les moyens financiers.
La prothèse est offerte gratuitement
« Pour ce qui est des prothèses, le ministère de la Santé dispose d’un centre à Beau-Bassin et offre ce service. De plus, la prothèse est offerte gratuitement. Si le patient souhaite avoir une prothèse de meilleure qualité et qu’il se tourne vers le privé, il l’achète à ses propres frais », explique Geerish Soodhoo, du ministère de la Santé.
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