Les nouveaux règlements de la Quarantine Act sont entrés en vigueur le lundi 21 juin. Ils autorisent l’accès des écoles, des hôpitaux et des centres de santé uniquement aux personnes qui ont reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid-19.
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Désormais, la carte de vaccination est obligatoire pour avoir accès aux écoles, hôpitaux et centres de santé publique. Et les personnes qui n’ont pas encore fait le vaccin devront produire les résultats d’un test PCR qui ne date pas de plus de sept jours. Le point sur la situation.
Le spectre de cette mesure a permis de faire en deux semaines ce qui n’a pas été possible en six mois de campagne de vaccination. Le nombre d’employés vaccinés dans ces deux secteurs était d’environ 60 %. Il est passé à plus de 90 % en peu de temps.
Vinesh Sewsurn, président de la Mauritius Health Officers Association, estime que le bilan est positif. Selon lui, les médecins ne se sentent pas particulièrement concernés par la mise en application de ces nouvelles mesures. Car la majorité est vaccinée.
« Il y avait la perception que les médecins ne voulaient pas faire de vaccin, mais c’est complément faux. Les médecins doivent tout simplement bien planifier leur jour de vaccination selon leur emploi du temps. Ils évitent de faire face à des effets secondaires lors de leur jour de travail. Il n’y a pas eu de problèmes majeurs depuis l’entrée en vigueur des nouvelles mesures de la Quarantine Act », dit-il.
Par ailleurs, il fait observer que les patients, les personnes qui ont un rendez-vous et celles qui viennent chercher leurs médicaments ont accès aux centres de santé, même s’ils ne sont pas vaccinés.
Toutefois, il y a quelques exceptions. « La première personne qui accompagne le patient n’a pas l’obligation de se faire vacciner. Cette mesure est applicable uniquement lorsqu’une deuxième personne accompagne un patient. Ces mesures ont été mûrement réfléchies pour briser la chaîne de transmission et éviter une grande foule dans les hôpitaux. Toutefois, au niveau de son application, il faudra un déploiement de policiers pour la vérification des cartes de vaccination à l’entrée des hôpitaux. »
Nasser Ibrahim Essa, de la Nurses Association, souligne que cette mesure a contribué à accélérer la campagne de vaccination auprès des infirmiers. « La plupart des infirmiers se sont fait vacciner, afin de pouvoir travailler. Maintenant que la loi est en vigueur, même ceux qui étaient réticents au début se prêtent au jeu, afin de pouvoir avoir accès à leur lieu de travail. Le taux de vaccination dans le secteur médical est plus ou moins élevé. »
Pas de parents dans l’enceinte de la crèche
Les petits d’une dizaine de garderies qui ont eu l’autorisation d’opérer ont repris le chemin de l’école depuis le lundi 21 juin.
Amreeta Deschamps est la directrice de la crèche et de l’école maternelle Les Petits Loups. Elle explique que la plupart des crèches ont procédé à la rentrée avec un protocole sanitaire strict. Les parents restent devant le portail et confient leur enfant à un membre du personnel.
C’est une recommandation que tous les parents ont suivie à la lettre avec beaucoup de compréhension, dit-elle. « Chez nous, ça se passe très bien. Au lieu de demander à chaque parent s’il est vacciné ou pas, je récupère les enfants à l’entrée. Les parents n’ont pas le droit d’entrer dans l’enceinte de l’école. Et ils sont très compréhensifs, coopératifs et plutôt rassurés pour la protection de leurs enfants. Car ils savent qu’aucune personne, sauf le personnel de la crèche, ne franchit la porte », explique-t-elle.
Du côté du primaire et du secondaire, le bilan est mitigé. Le syndicaliste Vinod Seegum, de la Government Teachers’ Union (GTU), pointe du doigt le manque de communication entre les responsables des établissements scolaires et les parents. Par conséquent, la collecte des résultats du PSAC et des Modular Exams de la Grade 5 s’est faite avec quelques difficultés dans certaines écoles. Car il y avait l’obligation de présenter la carte de vaccination à l’entrée des écoles.
« Au niveau des enseignants, il n’y avait pas eu de problèmes, car ils étaient tous vaccinés. Mais les parents disaient n’avoir pas été mis au courant de cette restriction d’accès dans les écoles. Certaines écoles ont laissé l’accès uniquement aux enfants pour aller prendre leurs résultats. Tandis que d’autres ont distribué les résultats à l’entrée de l’école », relate-t-il.
Toutefois, il estime que la situation s’améliorera avec une meilleure organisation et communication avec les parents à la rentrée des écoles. « Selon moi, cet incident poussera les parents à se faire vacciner. Toutefois, je ne pense pas que la restriction d’accès dans les écoles pour les parents non vaccinés posera problème. Car les enseignants, surtout pour les petites classes, seront sûrement appelés à assurer que tout se passe bien pour ceux qui s’adaptent encore. En ce qu’il s’agit des plus grands, ils sont généralement plus débrouillards. En cas de problème, les parents pourront toujours communiquer avec les enseignants par téléphone », suggère-t-il.
Bhojeparsad Jugdamby, président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), quant à lui, estime que les nouvelles mesures sont contraignantes. Il déplore leur entrée en vigueur soudaine à une semaine de la rentrée scolaire.
« En premier lieu, cette loi a été mise en application de manière assez répressive. Et deuxième, on n’a pas informé les personnes concernées de la date à laquelle cette loi prendrait effet. Le gouvernement aurait pu faire une exception. Car il est évident que toutes les personnes dans le domaine éducatif n’auraient pas pu se faire vacciner. Un moratoire aurait pu être accordé. C’est aussi le cas pour les parents d’élèves. En sus, on dit que ceux qui ne pourront se présenter à leur lieu de travail pour raison de non-vaccination ne percevront pas de salaire. Personne ne conteste la nécessité du vaccin. Mais la manière dont cette loi est entrée en vigueur équivaut à mettre un couteau sous la gorge des gens. Par conséquent, il y a eu une pagaille et une psychose. Dans une situation de pandémie, il n’y a pas de place pour des mesures répressives. »
Il prévoit une situation embarrassante et semée d’embûches pour les enseignants et les parents non vaccinés à la rentrée scolaire. « Il reste à voir la disponibilité de vaccins et la planification pour cette masse de personnes non vaccinées. Il faudra tirer à la courte paille pour satisfaire toutes ces personnes. C’est une situation embarrassante. »
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