L'accueil de Barack Obama à La Havane a été terni dimanche par de fortes averses et un important dispositif de sécurité qui ont dissuadé de nombreux Cubains de venir à la rencontre du président américain.
Dans la matinée, un soleil radieux avait placé cette journée historique sous les meilleurs auspices, mais les averses qui se sont soudainement abattues sur la capitale cubaine peu après l'atterrissage d'Air Force One ont empêché de nombreux habitants d'aller saluer le cortège de Barack Obama, en chemin vers la vieille ville.
Obama est le premier dirigeant américain en exercice à venir à Cuba depuis la révolution castriste de 1959. Malgré l'engouement autour de ce déplacement longtemps impensable, l'embargo imposé à l'île depuis 1962 reste en place et les changements espérés par Washington pourraient tarder à se concrétiser.
Dimanche, quelques courageux se sont risqués à venir l'observer malgré la pluie.
"Mais par où va arriver Obama ?", s’interrogent certains devant l'ambassade américaine qui fait face à la mer. Si aucun n'a prévu de pancarte ni de drapeau, tous sont prêts à dégainer leur téléphone pour immortaliser l'évènement.
"Au moins on a vu ‘la bête’", sourit peu après Mirta Morera, 67 ans, qui vient de voir passer l'espace de quelques secondes la limousine blindée du président américain sur le célèbre Malecon, corniche du front de mer havanais.
"C'est un moment historique, après tant d'années de confrontations, (de voir) un président américain à Cuba", salue encore cette cadre de l'agence touristique publique Transtur.
Le temps n'est peut-être pas favorable (...), mais nous, les Cubains, on est en faveur de cette visite parce qu'elle donnera un élan à cette nouvelle relation entre Cuba et les Etats-Unis", estime Daynei Abreu, 29 ans, propriétaire d'une épicerie proche de l'ambassade américaine dans le quartier du Vedado.
Antonio Alvarez, résident du centre-ville, espère qu'il n'est pas venu pour rien. "Bon, j'espère qu'il atteindra son objectif: tout ce qu'il a dit qu'il allait faire à Cuba, que tout se passe bien et qu'il nous aide".
Moins chanceux, d'autres curieux ayant tenté de s'approcher de la vieille ville dimanche soir en ont été pour leurs frais, les officiers de sécurité refoulant tous les intrus, touristes et journalistes non accrédités "pool présidentiel" compris.
A son arrivée sur les pavés détrempés de la vieille Havane, le président américain a été accueilli par les vivats d'une foule triée sur le volet et a pris le temps, malgré l'ondée, de serrer quelques mains avant d'entrer dans la cathédrale.
A environ 50 mètres, un groupe d'une vingtaine de touristes et de Cubains tentaient d'apercevoir - sans succès - le président américain. Parmi eux, Ariel Hernandez, un ingénieur de 42 ans, est déjà content d'être arrivé jusque-là: "Peut-être qu'ils m'ont laissé passer parce qu'ils pensent que je suis un touriste, avec mon sac à dos", plaisante-t-il.
Alentour, les rues classées de la vieille ville étaient quasi désertes, à l'exception de rares touristes et de nombreux policiers en civil tentant de se protéger de la pluie sous les porches et sur les toits de plusieurs bâtiments.
"Le plus important, c'est que cette visite signifie un changement de philosophie", relativise M. Fernandez. "Il s'agit d'espoir pour le futur, c'est ça le grand changement".
Avec AFP
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