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Nouveaux règlements - Lieux de culte : pas d’unanimité

Les lieux de culte ne peuvent accueillir qu’un maximum de 10 personnes depuis le 12 novembre dernier.

Pourquoi une géométrie variable en ce qu’il s’agit du nombre de personnes autorisées dans un lieu de culte ? C’est la question que se pose Jean-Maurice Labour, vicaire général du diocèse de Port-Louis. Pour lui, des mesures modulables auraient dû être prises en fonction de la superficie des bâtiments. 

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L’entrée en vigueur des nouvelles restrictions concernant le nombre de personnes qui peuvent être présentes dans les lieux de culte a soulevé beaucoup de questions et d’incompréhensions. D’un côté, il est stipulé qu’un maximum de 50 personnes étaient autorisées (avec la permission de la police) aux mariages et aux funérailles. De l’autre, que les lieux de culte sont ouverts pour un maximum de 10 personnes. Nombreux sont ceux qui déplorent ainsi ce qu’ils qualifient de « manque de cohérence ».

La célébration de la messe dans la cour de l’église Ste-Hélène, Curepipe, le dimanche 14 novembre, a soulevé une vague de sympathie. Cette initiative des pères Mongelard et Rivet a suscité de nombreux commentaires favorables. 

Cette pratique devrait sans doute se généraliser à la suite de l’appel lancé par l’évêché de Port-Louis dans un communiqué rendu public le lundi 15 novembre. Il stipule que les messes « en dehors des églises » pourront se tenir dans les paroisses avec la participation de pas plus de 50 personnes. Cela, en conformité avec les règlements des Consolidated COVID-19 (Amendment No. 3) Regulations 2021 (“Religious events can be carried out provided that not more than 50 persons are in attendance at a time”). 

Une rencontre a eu lieu le vendredi 12 novembre dernier entre le Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, le vicaire général Jean-Maurice Labour et le père Hervé de St-Pern sur les « incohérences » des nouvelles mesures. Elle n’a cependant pas été fructueuse. 

« Cela a été un dialogue de sourds malgré les points que nous avons avancés », nous a expliqué le père Labour. Il s’interroge aussi sur la géométrie variable qui est appliquée pour les autobus, supermarchés et marchés où il n’y a aucune restriction comparé aux lieux de culte. « Nous nageons en pleine contradiction », souligne l’intervenant.  

Prière à domicile

Sollicité, le pandit Vishwaraj Maghoo, de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation, lance lui un appel aux dévots pour qu’ils fassent leurs prières à domicile. Cela pour éviter le plus possible le contact avec les autres malgré le fait que c’est une période pieuse pour les hindous actuellement. « Nous allons nous plier aux règlements pour n’autoriser que 10 personnes dans les lieux de culte », affirme-t-il. Il précise également qu’il n’y aura pas de rencontre avec les autorités « pour le moment ». Le pandit Maghoo est aussi membre du Conseil des religions.

Du côté de l’Assemblée de Dieu, les réunions et rassemblements ont été suspendus « jusqu’à nouvel ordre ». Les prières en ligne sont prévues comme cela a été le cas lors du dernier confinement, soutient le président, le pasteur Georges Raphaël Leste. « Nous allons coopérer avec autorités, tout en essayant de trouver d’autres idées pour éviter la propagation du virus », nous a-t-il dit. Pour l’heure, l’Assemblée de Dieu va s’en tenir aux directives données dans le communiqué émis le 11 novembre. 

Le père Philippe Goupille, président du Conseil des religions, affirme que l’organisme prépare un communiqué qui devrait sortir incessamment. Il prône le dialogue afin qu’une solution équitable soit trouvée.

Nous avons essayé en vain d’avoir un représentant de la Jummah Mosque. Dans un communiqué émis le vendredi 12 novembre dernier, il est indiqué que les sessions de prières quotidiennes, en particulier le Zohr, se feront en plusieurs sessions de pas plus de 50 personnes. Il en est de même pour les mariages et funérailles. Les petites salles de culte seront autorisées à un maximum de 10 personnes. 

Mgr Sténio André, du Diocèse anglican de Maurice, n’a pas souhaité faire de commentaire. Une rencontre avec le clergé est prévue. Des messes en ligne sur les réseaux sociaux sont prévues. 

Conformité 

Le Consolidated COVID-19 (Amendment No. 3) Regulations 2021 est sujet à interprétation et aussi longtemps qu’il est respecté il n’y aura pas de sanction. C’est ce que nous a affirmé l’inspecteur Shiva Coothen, responsable de communication de la police. Ainsi, la célébration des messes en plein air n’est pas en contradiction aux règlements, selon lui. « Les lieux de culte ne peuvent accueillir que 10 personnes, mais les cérémonies religieuses en dehors des lieux peuvent se faire avec la participation de pas plus de 50 personnes. Il faut faire le discernement entre les deux », dit-il. 

 

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