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National Wholesale Market à Wooton : la contribution obligatoire au Small Planters Welfare Fund agace 

Pravind Jugnauth lors de l’inauguration du National Wholesale Market, à Wooton, la semaine dernière.

À peine a-t-il été inauguré que le National Wholesale Market qui a vu le jour à Wooton suscite déjà des tensions, notamment parmi les petits planteurs. Certains s’élèvent contre les dépenses et les frais qui leur incombent avec la centralisation de la vente à l’encan.

Il y a bien des années déjà qu’il aurait dû voir le jour. Le National Wholesale Market a finalement été inauguré en juillet à Wooton. C’est désormais là qu’est centralisée la vente à l’encan des produits agricoles. Mais alors qu’il vient à peine d’être lancée, voilà que des voix discordantes se font entendre. Certains petits planteurs s’élèvent contre la contribution obligatoire au Small Planters Welfare Fund. 

Ce fonds de pension figurera dans les Mauritius Agricultural Marketing (National Wholesale Market) Regulations 2023 dont la promulgation est imminente. Selon des sources, certains planteurs déjà enregistrés auprès de l’Agricultural Marketing Board (AMB) envisagent de contourner la vente à l’encan pour écouler directement leurs cargaisons de légumes auprès des maraîchers. 

Rafick Chatharoo, président de la Mauritius Planters Association, estime, pour sa part, que la contribution au Small Planters Welfare Fund est « une très bonne chose ». Ce fonds, dit-il, permettra aux planteurs de contracter des emprunts afin d’acheter des équipements et des pesticides, entre autres. « Je suis au courant que certains planteurs sont mécontents de cette mesure. Mais c’est une très bonne chose car cela leur permettra de contracter des emprunts, entre autres facilités », explique-t-il. Le ministère de l’Agro-industrie a été sollicité pour une déclaration, en vain.

Profitabilité 

Un planteur domicilié dans l’Est a accepté de s’exprimer au nom de ses pairs, mais sous le couvert de l’anonymat. Il explique qu’en sus de devoir contribuer un certain pourcentage au Small Planters Welfare Fund, ils doivent encourir d’autres dépenses engendrées par l’entrée en opération du National Wholesale Market. Déjà, conformément aux annonces du gouvernement, les planteurs enregistrés auprès de l’AMB devront désormais débourser environ Rs 100 pour obtenir leurs cartes d’accès au bâtiment. 

« Ensuite, nous devons payer les frais de déplacement jusqu’à Wooton », ajoute-t-il. Le but de créer le National Wholesale Market, fraîchement inauguré, est de mettre un terme à des pratiques anticoncurrentielles des encanteurs et des maraîchers. La vente à l’encan se faisait dans trois régions : Port-Louis, Flacq et Vacoas. Ils couvrent tout le pays et les légumes se vendraient plus vite. 

Mais certains estiment que la centralisation de la vente de l’encan à Wooton est une « perte de temps » car les agriculteurs domiciliés aux quatre points cardinaux du pays devront converger vers un seul point. Une fois vendus aux marchands à travers les encanteurs, les légumes devront ensuite être acheminés dans les foires et marchés du pays. 

Résistance

« Sans compter le fait que nous devons verser environ 8 % du montant perçu lors de la vente à l’encanteur », déplore-t-il. Selon le planteur, cela représente une somme considérable, ce qui ne leur laisse que peu de marge de bénéfice après la récolte. Ce qu’il suggère plutôt, c’est de commercialiser directement les fruits et légumes avec les « ti-bazar » et les foires. 

Kreepalloo Sunghoon, porte-parole des planteurs, a été sollicité pour une déclaration téléphonique dans l’après-midi du lundi 31 juillet. « Tout changement est sujet à résistance, mais je suis convaincu que les planteurs qui élèvent leur voix s’adapteront au fil du temps », a-t-il dit. 

Quid de la menace brandie par certains planteurs qui disent vouloir se tourner directement vers les maraîchers pour leur vendre leurs légumes ? « Les planteurs eux-mêmes en bénéficieraient davantage. Il est important de noter que certains d’entre eux disposent déjà de leurs étals dans les marchés du pays. Maurice produit environ 100 000 tonnes de légumes par an. La moitié de cette production est vendue à l’encan, tandis que l’autre est écoulée à travers le pays directement par les agriculteurs. Planter devient plus rentable lorsqu’on trace soi-même sa voie », a souligné Kreepalloo Sunghoon. 
 

 

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