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National Drug Observatory Report 2019 : 62 % des hospitalisations liées à la drogue sont dus au synthétique 

Il y a eu une hausse subtantielle de saisies de drogue en 2019.

Le rapport du National Drug Observatory pour l’année 2019, rendu public le mardi 26 janvier 2021, révèle que le nombre d’admissions liées à la consommation de drogue dans les centres de santé publique est de 834, contre 854 l’année précédente et 1089 en 2017. Parmi, 520 concernent des patients ayant consommé de la drogue synthétique. 

Triste constat que dresse le rapport du National Drug Observatory (NDO) pour l’année 2019 rendu public le mardi 26 janvier 2021. Malgré les efforts déployés pour combattre le fléau, on constate avec regret que la drogue synthétique continue de gangréner le pays. Elle reste la principale cause des hospitalisations liées à l’usage de drogues. En effet, en 2019, sur les 834 admissions dans les établissements de santé publique liées à l’usage de drogues, 520 concernent la synthétique. 

Autre information émanant du rapport : il y a eu 20 hospitalisations de plus en 2019 dues à la consommation de drogues, par rapport à 2018 où le nombre s’élevait à 854. En 2017, le chiffre avait baissé de 235, passant de 1089 à 854 en 2018. En 2016, il y avait eu 914 hospitalisations à cause de la consommation de drogues. 

Le rapport indique aussi que 93 % des patients hospitalisés dans le service de santé publique à la suite de la consommation de drogues sont des hommes. Parmi les 834 admissions, 16 % étaient des jeunes âgés de 15 à 19 ans et 2 % avaient moins de 14 ans. 

Il se trouve que 1 212 nouveaux patients se sont présentés aux cinq Addiction Units (situées dans les hôpitaux Dr A. G. Jeetoo, Victoria, Flacq, Mahébourg et Montagne-Longue ; NdlR) en 2019. Parmi, 6,1 % étaient des jeunes de moins de 18 ans ; 37,9 % concernaient des adultes de 18 à 24 ans ; 29,1 % avaient entre 25 et 30 ans ; 19,6 % étaient âgés de 31 à 40 ans ; 5,6 % étaient des personnes de 41 à 50 ans ; et les 1,7 % restants des gens âgés de 51 ans à monter. 

Selon le NDO, près de 50 % des 834 personnes hospitalisées dans les centres de santé publique à cause de la consommation de drogues provenaient des districts suivants : Plaines-Wilhems (avec 236 admissions) et Port-Louis (avec 186 hospitalisations). Les admissions pour les autres districts sont comme suit : Pamplemousses (106) ; Flacq (76) ; Rivière-du-Rempart (71) ; Grand-Port (57) ; Rivière-Noire (51) ; Moka (29) et Savanne (25). 


Saisie de stupéfiants : une hausse de 232 % notée entre 2015 et 2019 

D’année en année, la saisie de stupéfiants par la Mauritius Revenue Authority ne cesse d’augmenter. Selon rapport de du NDO, une hausse de 232 % a été notée pour l’année 2019 comparativement aux quatre dernières années. En 2015, il y a eu 38 saisies de drogues, contre 126 en 2019. 
La plus grande quantité de drogue saisie en matière de poids concerne la cocaïne, avec 93,7 kilos. Cette année-là, 23,7 kg de cannabis ont été saisis ; 46,6 kg d’héroïne, 7, 4 kg de cannabinoïdes synthétiques ;  1,7 kg cannabinoïdes synthétiques (pures) ; et 44,1 kg de haschisch. D’autres substances ont été saisies en 2019, dont 11 307 comprimés des sédatifs, 2,321 pilules de buprénorphine, 32 grammes de méthamphétamine, 15 patches de LSD et 116 comprimés d’ecstasy. 

Les condamnations liées à la drogue en hausse 

Après avoir accusé des baisses depuis 2016, les condamnations liées aux délits de drogue ont de nouveau grimpé en 2019 avec un nombre de 2 231, contre 1 833 en 2018. Il était passé de 2 363 en 2015 à 2 222 en 2016, puis à 2 068 en 2017. 

La hausse entre 2018 et 2018 est de 21,7 %. La plupart des délits concernaient le cannabis (1 032) suivi de l’héroïne (520). 

Sur les 2 231 condamnés pour des délits liés à la drogue, 25 ont écopé de travaux communautaires. Il se trouve que 13 % des condamnations se sont soldées par une peine d’emprisonnement ; 85 % par des amendes à payer ; et 2 % par une probation ou des travaux d’intérêt général.

Autre indication découlant de ce rapport : 81 % des 2 231 condamnations étaient liées à la possession de drogue ; 11 % étaient dues à la consommation ; 4 % à la plantation de drogue ; 3 % au commerce et 1 % à l’importation.  

3 064 arrestations pour des délits liés à la drogue 

  • L’Anti-Drug and Smuggling Unit a procédé à 3 064 arrestations pour des délits liés à la drogue en 2019. 
  • Depuis ces quatre dernières années, il y a eu une hausse constante du nombre d’arrestations représentant une hausse de 21 %. La plupart des délits concernaient la possession de drogue (59,6 %), alors que dans 32,4 % étaient dus au trafic.
  • Selon le rapport, sur les 45 004 délits rapportés en 2019 à la police, 6 516 ont été classifiés comme des crimes. De ce nombre, 24,62 %, soit 1 604, étaient des délits liés à la drogue. Les infractions pour 2019 étaient de 38 488, dont 8,58 % étaient liés à la drogue, soit 3 302.

RÉACTIONS

Jose Ah ChoonJosé Ah Choon, du Centre d’accueil de Terre-Rouge : « Le combat sera un échec sans harmonisation » 

« Le combat contre la drogue sera toujours un échec s’il n’y a pas d’harmonisation et que chacun fait à sa façon. Dans la lutte contre la toxicomanie, on ne peut proposer des options telles que la méthadone, le Suboxone ou l’échange de seringues comme programme de réduction des risques. Comment peut-on mener un combat contre la drogue en proposant d’autres produits ? Il faut cesser de pratiquer la politique de l’autruche. Il y a un rajeunissement de la toxicomanie. Si le programme de prévention est un échec, c’est parce qu’on n’accorde pas la place nécessaire aux anciens usagers de la drogue pour qu’ils parlent de leur expérience. Il ne suffit pas de dire à un jeune que ce n’est pas bien de toucher à la drogue. Il faut lui en expliquer les conséquences. Cela ne s’apprend pas dans les bouquins. » 


Kunal NaikKunal Naïk, de Pils : « Les ressources pour traquer les consommateurs et les gros bonnets sont disproportionnées » 

« Un changement viendra avec l’introduction du National Drug Control Master Plan 2019-23. Il faut aussi appliquer les recommandations faites dans le rapport de la commission d’enquête sur la drogue présidée par l’ex-juge Paul Lam Shang Leen. Autre point : les ressources pour traquer les consommateurs et celles utilisées pour repérer les gros bonnets sont disproportionnés. Je reconnais le travail abattu par la brigade antidrogue, mais la cocaïne, par exemple, est destiné à un certain type de clientèle. » 


Imran DhannooImran Danhoo, du centre Idrice Goomany : « Le programme de prévention ‘Get connected’ ne touche que quatre collèges d’État »

« Le combat contre la drogue doit être mené sur plusieurs fronts : en réduisant la demande, en faisant de la prévention, en traitant et en réduisant les risques tout en contrôlant de l’offre avec l’application des lois. Les ressources sont là, à travers le National Drug Control Master Plan 2019-23 et le rapport Lam Shang Leen. Nous n’avons pas une bonne politique de prévention contre la drogue. Le programme ‘Get connected’ introduit en 2018 en collaboration avec le ministère de l’Éducation à l’initiative de l’United Nations Office on Drugs and Crime ne touche que quatre collèges d’État. »
 

 

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