Mgr Piat : «Nous sommes confrontés à la léthargie des décideurs à travers le monde»

Le 20e Congrès de l’Association panafricaine des exégètes catholiques (Apeca), qui s’est ouvert ce lundi au Foyer de l’Unité à Souillac, est axé sur le thème « Bible et écologie : contribution des biblistes africains aux questions de l’environnement en Afrique ». Sont présents 50 participants d’Afrique, d’Europe, de l’océan Indien et de Maurice. Au programme, une trentaine de conférences sur cinq jours et des rencontres dans les paroisses mauriciennes.

« Malgré le constat accablant, nous sommes confrontés à la léthargie des décideurs à travers le monde. Nous sommes confrontés à des blocages culturels, politiques et économiques. Il s’agit d’une crise morale au niveau du monde », a affirmé le cardinal Maurice Piat. Et d’ajouter : « Dans ce contexte, l’histoire de Noé m’interpelle. Noé, personnage de la Bible, a un message pour nous. Dieu appelle Noé à construire une arche. Nous aussi, nous sommes appelés à être des Noé, à nous engager personnellement pour la sauvegarde de la Terre, notre maison commune ».

Mgr Raymond Ahoua, président de l’Apeca, a, pour sa part, déclaré : « La Providence a guidé même le choix du lieu de ce congrès, quand on sait que la belle île qui nous accueille a connu en 2020 un tragique événement environnemental avec l’accident du cargo de la compagnie japonaise Mitsui OSK Lines qui a déversé 900 tonnes de pétrole dans les eaux territoriales de l’île. Ce fut l’occasion de voir une société civile mobilisée et active pour combattre les effets négatifs de cet accident malheureux. D’un certain point de vue, nous venons parler d’écologie à l’île Maurice, mais l’île Maurice a aussi beaucoup de choses à nous apprendre en matière d’engagement pour la sauvegarde de notre ‘maison commune’. »

Complexité de la crise écologique

Le ministre de l’Environnement, Kavi Ramano, participait également à la cérémonie d’ouverture. « Chaque organisme doit se préoccuper de l’environnement. Nous devrions tous mettre nos ressources en commun pour la cause environnementale (…) La complexité de la crise écologique exige une approche intégrée et interdisciplinaire pour y faire face. C’est là que le partenariat est crucial », a-t-il souligné.

« Il est largement reconnu que la société civile a besoin d’une vision éthique inspirante et partagée des valeurs fondamentales qui peuvent guider la planification, l’élaboration des politiques et l’action. L’élaboration de politiques et la résolution de problèmes dans un monde interdépendant nécessitent, pour être efficaces, des partenariats et une coopération dans tous les secteurs de la société, des gouvernements, des ONG et des organismes religieux », a poursuivi Kavi Ramano.

Ce mardi, l’invité d’honneur du congrès, le cardinal John Onaiyekan, du Nigéria, rendra une visite de courtoisie au Premier ministre Pravind Jugnauth. L’ancien archevêque du diocèse d’Abuja et co-président du Conseil des leaders religieux en Afrique est connu pour œuvrer en faveur du dialogue interconfessionnel. avec le sultan de Sokoto.