Mégaprojet à Roches-Noires : une Smart City sous administration judiciaire en quête d’investisseurs

Le projet était pharaonique. Sur 352 hectares (900 arpents) à Roches-Noires, des investisseurs sud-africains, français et mauriciens voulaient ériger une nouvelle ville comprenant deux hôtels, des centaines de villas, un centre commercial, un quartier d’affaires, un golf et un port de plaisance.

Treize ans plus tard, non seulement le projet n’existe plus et que la compagnie est placée sous redressement judiciaire depuis plusieurs années, mais les terres sont demeurées invendues à ce jour. Un nouvel administrateur judiciaire a été nommé la semaine dernière en la personne de Rajeev Basgeet dans l’espoir de trouver une issue.

Le 15 septembre 2005, Roches Noires Resorts and Residence Ltd fait parvenir une demande au Board of Investment (BoI) afin d’obtenir un certificat IRA (Integrated Resort Scheme) pour développer 800 arpents de terre à Roches-Noires. La société sud-africaine Elan, spécialisée en projets de développement intégré, mène la barque. Le 6 décembre 2005, une Letter of comfort est émise par le BoI. Ce document en main, les investisseurs se mettent à la recherche d’un financement. Mais, les choses tardent. En 2007, un nouveau Master Plan est soumis. Le BoI émet une nouvelle Letter of intent en faveur de Roches Noires Resorts and Residence Ltd. Au passage, elle obtient sa licence EIA (Environment Impact Assessment) avec Jean Marie Bain qui remplace le groupe Elan comme locomotive du projet.

Mais, une nouvelle fois, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Le 11 février 2011, Roches Noires Resorts and Residence Ltd informe les autorités qu’elle ne parvient pas à assurer le montage financier. C’est le crash. La compagnie est placée sous administration judiciaire avec André Bonieux et Adhinatsingh Lutchumn comme administrateurs judiciaires.

Sous leur houlette, le groupe chinois YIHE se positionne en 2012. Cette dernière incorpore Island Summer Palace. Son projet sera réalisé en trois phases avec, entre autres, une zone pour trois hôtels et un quartier de loisirs, une zone commerciale, un centre de convention, un business hub et plusieurs centaines de résidences à prix variables, sans oublier un quartier entier dédié à l’enseignement supérieur.

En 2013, c’est l’Aviation civile qui porte un coup au projet en prétextant qu’il nuirait à son projet de piste d’atterrissage pour un second aéroport. Avec le changement de gouvernement, le projet renaît de ses cendres avec le même promoteur. En 2015, on parle d’une Smart City nécessitant un investissement total de Rs 44 milliards.

Au final, aucun coup de pioche n’a été donné et une compagnie, Roches Noires Resorts and Residence Ltd, est affublée d’un nouveau Receiver Manager pour y mettre de l’ordre. Reste que cette compagnie a des dettes d’environ Rs 1,1 milliard pour des avoirs, composés essentiellement de l’immense terrain, évalués à Rs 1,3 milliard.