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Media Trust Awards Night : Les meilleurs travaux journalistiques récompensés

La sixième édition du Prix Nicolas Lambert, organisée par le Media Trust, a eu lieu samedi dernier, au Caudan Arts Centre. Le Défi Media Groupe était à l’honneur, raflant plusieurs prix, dont le Prix Nicolas Lambert remis à Jean-Luc Emile.

Jamais froid aux yeux : Jean-Luc Emile : Lauréat Prix Nicolas Lambert

Jean-Luc Emile

Le journaliste de l’année 2020 est Jean-Luc Emile. Le journaliste, présentateur, animateur de débats politiques et responsable de Téléplus, est le grand gagnant de cette sixième édition. En effet, il a décroché le Prix Nicolas Lambert pour son reportage intitulé « Frontières fermées, business de drogue à ciel ouvert ». Il s’agit du premier projet de convergence du Défi Media Group.Jean-Luc Emile, qui est aussi formateur, a débuté au sein de la presse écrite, mais sa carrière a toujours été en constante évolution. « Avec la libéralisation des ondes, j’ai sauté sur le train et je me suis retrouvé à la radio. Ma devise a été de ne jamais se sentir plafonner, de toujours évoluer et apprendre », confie le Managing Editor d’Info Soirée.

Meilleure photo de presse : Krisna Pather : Regarder, analyser et se lancer

Krisna Pather
Krishna Pather du groupe La Sentinelle aux côtés de Rajen Bablee, président du jury

La meilleure photo a été octroyée à Krishna Pather, photographe du groupe La Sentinelle, pour sa photo illustrant l’article « Version allégée du Moka Trail ». Une vraie gloire pour ce photographe de carrière jonglant entre le sport, la politique, et autres.

Krishna Pather constate que, depuis ses débuts à ce jour, la presse a connu de grands changements. Révolu est le temps de la caméra roulette. « Auparavant, on avait des rouleaux pour faire des photos et une fois au bureau, il fallait aller dans la chambre noire pour les imprimer. Aujourd’hui, avec les appareils digitaux, on n’a qu’à les télécharger pour choisir la meilleure photo », relate le gagnant.

Autrefois, les photographes n’avaient pas droit à l’erreur. Il fallait être certain que la photo parfaite était dans la boîte, car on ne pouvait pas faire des « multiple shots » comme c’est le cas aujourd’hui.

Toutefois, Krishna Pather avoue que la rigueur a toujours été sa devise. « Avant de me lancer, j’analyse la situation. Par exemple, pour cette photo, j’ai vu des pigeons. J’ai voulu les capturer en photo. La chance a été de mon côté », lâche ce dernier qui est ému car c’est la première fois que son travail est récompensé.

Meilleure interview (Radio/Multimédia) : Nawaz  Noorbux : Maître dans l’art des interviews

Nawaz  Noorbux
Le prix de la meilleure interview dans la section Radio/Multimédia a été remporté par Nawaz Noorbux. Il le reçoit du représentant de l’ambassade des États-Unis à Maurice, Nicholas Von Mertens, Public Affairs Officer.

Si c’est par le pur des hasards qu’il s’est retrouvé journaliste, Nawaz Noorbux, directeur de l’information de  Radio Plus a été récompensé pour l’interview d’Ivan Collendavelloo dans l’émission « Au Cœur de l’Info ».

Après ses études, Nawaz Noorbux débarque à la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) où il passe quatre ans. « Il y a des critiques contre la MBC, sauf que je dois dire que cela a été une école pour moi. Je fais partie de cette génération qui a côtoyé les monuments de l’audiovisuel comme Trilock Dwarka, Richard Ramasawmy, Jugdish et Ravin Joypaul », poursuit-il.

Lorsque Jacques Aristide quitte la radio, Nawaz Noorbux devient rédacteur en chef de Radio Plus à 24 ans. Il a sous sa charge une équipe jeune. « C’est cela qui a contribué à ma maturité professionnelle. On dit que c’est l’homme qui fait l’institution. Dans mon cas, c’est l’institution qui a fait l’homme », dit-il en rigolant.

Meilleur article de la presse écrite : Jamais deux sans trois

Le trio du Defi Media Group, Kamlesh Bhuckory, Patrick Hilbert et Eshan Dinally, qui a remporté le prix du meilleur article de presse «  Air Mauritius : les sept péchés capitaux ».
Le trio du Defi Media Group, Kamlesh Bhuckory, Patrick Hilbert et Eshan Dinally, qui a remporté le prix du meilleur article de presse «  Air Mauritius : les sept péchés capitaux ».

C’est le trio Hilbert-Bhuckory-Dinally, trois journalistes chevronnés, qui a remporté le prix de meilleur article de presse pour un article sur la compagnie d’aviation nationale intitulé « Air Mauritius : les sept péchés capitaux ».

La polyvalence

Patrick Hilbert, qui compte 21 ans de métier, est le responsable de l’équipe d’actualité. Il explique qu’il fallait mettre en avant les raisons qui ont provoqué la chute d’Air Mauritius.

Marié et père de famille, Patrick Hilbert souligne que le métier de journaliste est « exigeant » pas seulement pour lui, mais aussi pour sa famille, avec les longues heures de travail et les week-ends passés au boulot… Il estime que le défi est encore plus énorme à l’ère du multimédia. « Le challenge pour le journaliste est d’être polyvalent. Avec la multiplication des sources, notamment les réseaux sociaux, la pression sur le journaliste pour présenter l’information de manière fiable et indépendante est devenue encore plus grande », affirme celui qui anime l’Émission Au Cœur de l’Info une fois par semaine. Il est aussi le responsable du magazine Défi Life.

L’humilité dans les mots

Kamlesh Bhuckory, qui est lui âgé de 43 ans, compte deux décennies de carrière. Depuis presque 11 ans, il est correspondant pour la presse financière internationale, notamment le Bloomberg News. Il se dit chanceux d’avoir le soutien indéfectible de sa mère, Rajcoomaree Devi Bhuckory et de son frère, Mahendra Bhuckory dès ses premiers pas dans la presse.

Il poursuit que le devoir du journaliste est de donner un sens à l’information. Pour lui, ce métier nécessite une curiosité permanente en sus de la rigueur en vérifiant l’information, car on n’a pas le droit à l’erreur.

Encore un prix pour Eshan Dinally

Ce n’est pas la première fois qu’Eshan Dinally décroche un prix. En effet, dans le passé, le chef d’édition du Défi Media Group a été récompensé pour le meilleur article pour une investigation sur le trafic illicite de psychotropes et pour la performance de nos parlementaires respectivement.

Il est l’un des maillons forts du groupe. Il met beaucoup d’accent sur le travail d’équipe. D’ailleurs, l’article qui a primé est le fruit d’une collaboration entre les clusters Actualité, Économie et Enquête. « En absence d’une Freedom of Information Act, ce n’était pas une mince affaire. Après des semaines de persévérance, nous sommes parvenus à bien ficeler notre papier qui contient des éléments fiables et irréfutables, qui d’ailleurs ont été confirmés par la mise en administration volontaire de la compagnie. À mon humble avis, le paille-en-queue ne pourra redécoller et atteindre sa vitesse de croisière qu’en éliminant les « Sept péchés capitaux » que nous avons dénombrés », fait-il ressortir.

Prix du journalisme santé (Covid-19) mention spéciale : La culture…autrement

Utam Ramchurn recevant son prix des mains de Jean-Marie Gungaram, membre du board du Media Trust.
Utam Ramchurn recevant son prix des mains de Jean-Marie Gungaram, membre du board du Media Trust.

Utam Ramchurn de la MBC s’est vu décerner une mention dans la catégorie « Journalisme santé » pour son reportage « La culture en années de Covid-19 ». Ayant fait des études en Angleterre, soit en communication avec une spécialisation en cinéma, Utam Ramchurn concède qu’il veut produire des films. « L’audio-visuel a toujours été mon centre d’intérêt. J’essaye de présenter une autre facette de Maurice. Pour moi, le plus important c’est de proposer quelque chose de digne de regarder », lance Utam Ramchurn.

Prix « Sensibilité au genre » : Ritvil Neerbun pas à son premier sacre

Rivtik Neerbun, de la MBC, recevant son trophée des mains de Fateema Capery, vice-présidente du Board du Media Trust.
Rivtik Neerbun, de la MBC, recevant son trophée des mains de Fateema Capery, vice-présidente du Board du Media Trust.

Ancien gagnant du Prix Lambert,  C’est Ritvik Neerbun qui a raflé le prix « Sensibilité au genre » pour son reportage « An eta dalert : premie pa ver enn nouvo lavi ». Ce journaliste et réalisateur de la MBC n’est pas à son premier sacre. Il a, dans le passé, été le grand gagnant du Prix Lambert.

Âgé de 54 ans, marié et père d’un garçon de 15 ans, Ritvik Neerbun a fait ses débuts à 5-Plus en 1989. Depuis 1991, il travaille dans l’audiovisuel (MBC). Son parcours l’a amené à couvrir l’actualité, mais surtout à produire des magazines sur divers thèmes.

« Mon équipe a travaillé dur pour la série An eta dalert, une collaboration avec le National Drugs Secretariat. C’est une valorisation du travail du cadreur Koumaren Parianen et du monteur Neel Nunkoo. Le sujet de drogue est délicat, les tournages sensibles, les témoignages précieux. », indique celui qui a un riche palmarès.

Pour Ritvik Neerbun, ce qui est important n’est pas forcément de gagner un prix. Certes, la reconnaissance est appréciée, mais pour lui, ce n’est pas une fin en soi. « Ce qui importe, c’est de ne pas oublier que nous ne sommes que des intermédiaires entre un public intelligent et exigeant et des personnes qui méritent d’être connues, peu importe leur situation. An eta dalert justifie pour moi pourquoi la MBC existe..

Nous savons que nous ne pouvons pas rivaliser sur certains terrains. Mais nous avons quand même quelques atouts. Et dans l’ensemble, depuis quelques années, nous avons pu montrer que nous avons de la ressource. La plus grosse satisfaction est de savoir que le public nous respecte pour la qualité de notre travail et c’est le fruit d’une tâche collective », estime-t-il en toute humilité.

Prix « Écosystème, environnement et développement durable » mention spéciale : La passion avant tout

Pradeep Goburdhone, représentant du Government Information Services (GIS), sur le board du Media Trust, et Manisha Jooty de la MBC.
Pradeep Goburdhone, représentant du Government Information Services (GIS), sur le board du Media Trust, et Manisha Jooty de la MBC.

Manisha Jooty de la MBC a reçu une mention spéciale du jury dans la catégorie « Écosystème, environnement et développement durable » pour son reportage « Sir Gaëtan : opération pompage ». Cette News Editor et présentatrice compte une expérience additionnelle en tant que reporter pour News International Ltd.

Très terre à terre, Manisha Jooty est détentrice d’une Master en International Communication. Extrovertie et perfectionniste, elle a un fort caractère et sait ce qu’elle veut. « Ce sujet me tient à cœur, car mon rêve c’est d’être correspondant de guerre. En tant que journaliste, vous devez être téméraire. Le jour où je suis allée en haute mer, je savais que c’était risqué car le temps était mauvais », se souvient notre interlocutrice.

Elle ajoute que pour la télé, des images réelles sont importantes. Manisha Jooty est reconnaissante envers son cameraman, Rishikesh Seerutun, qui, selon elle, a fait un « excellent travail ». « Pour le reportage, nous sommes arrivés tôt à Roches-Noires. Malgré le fait que j’avais le mal de mer et qu’il y avait de grosses vagues, nous n’avions pas hésité à nous lancer, car après le naufrage du Wakashio, les Mauriciens étaient sensibles par rapport à l’écologie marine. D’où le fait qu’il fallait se rapprocher le plus près possible », ajoute cette dernière.

Prix du journalisme sportif : Pour l’amour des chevaux

Prix du journalisme sportif

Il a brillé pour sa passion pour le sport, principalement les courses hippiques pour son reportage intitulé « L’incroyable histoire d’Abhishek Sonaram ». Rhavish Persunnoo, qui n’est pourtant pas un journaliste sportif, est la preuve que lorsqu’on veut on peut.

C’est à l’âge de 18 ans que Rhavish Persunnoo a intégré l’antre des journalistes à Top Fm, il fait le grand saut et atterrit à Radio Plus, par la suite. « J’ai toujours cru dans le dur labeur. Je me donne toujours à fond dans mon travail », explique le jeune journaliste.

Il ajoute, par ailleurs, que derrière chaque personne, il y a une histoire. « Lorsqu’Abhishek Sonaram a monté pour la première fois, je me suis dit que je pouvais faire une histoire autour de lui. C’est de là que j’ai eu l’idée de faire un reportage vidéo. Je suis allé chez lui à 6 h 30 un samedi, car il devait par la suite se rendre au Champ-de-Mars. Il m’a raconté sa misère, mais c’est le témoignage de sa mère qui était le plus poignant », poursuit notre interlocuteur.

Ce même jour, la mère d’Abhishek Sonaram cherchait un transport pour aller à Port-Louis pour voir monter son fils. « Comme je devais aller travailler, je lui ai proposé de la déposer. J’ai attendu la première course et c’est là que j’ai pu capturer de belles images de la mère en émoi devant la victoire de son fils », se souvient Rhavish Persunnoo.

Il a mot spécial pour son monteur et ami, Antish Bhowan qui a su faire de la vidéo une réussite.

Prix « Économie, affaires et finances » : « CSG : pourquoi ça fait débat », Nouvel Espoir  pour deux jeunes

Les journalistes de la Vie La Catholique,Yanick Bazile et Anaïs Rock.
Les journalistes de la Vie La Catholique,Yanick Bazile et Anaïs Rock.

En sus d’être le runner-up pour le prix Nicolas Lambert, le duo Anaïs Rock et Yanick Bazile ont été décernés le prix « Économie, affaires et finances » pour leur article ayant pour titre « CSG : Pourquoi ça fait débat ? ». Yanick Bazile a, par ailleurs, été primé avec une mention spéciale du jury pour la meilleure interview 2020 pour la presse écrite pour son entretien avec le ministre des Terres et du Logement, Steven Obeegadoo. .

Âgé de 25 ans, Yanick Bazile fait la fierté de La Vie Catholique. Cela fait trois ans qu’il exerce comme journaliste. Il a fait ses études à l’Université de Maurice. « C’est un honneur de recevoir un prix. Surtout que La Vie Catholique n’est pas un journal économique. L’idée avec le papier sur la CSG était de simplifier le sujet pour que le citoyen lambda puisse comprendre les tenants et aboutissants », raconte le jeune homme.

Il a également obtenu une mention du jury pour son interview du ministre, Steven Obeegadoo, sur l’épineux dossier du logement.

Quant à Anaïs Rock, âgée de 26 ans, elle a commencé sa carrière de journaliste en 2013 après ses études au Lorette de Quatre-Bornes. Elle a débuté au journal Le Mauricien, tout en entamant ses études en journalisme à l’Université de Maurice. En 2016, elle s’envole pour La France et travaille pour une compagnie bénévole qui fait des documentaires.

En 2018, elle rentre au bercail et se joint à La Vie Catholique. Anaïs Rock raconte qu’être journaliste était un rêve d’enfance. Après son sacre, elle affirme qu’elle est encore plus motivée à donner le meilleur d’elle-même. « Je suis contente que le dur labeur a été récompensé. Cela me motive à aller encore plus de l’avant », dit-elle.

 

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