Me Robin Appaya : «Il faut des amendes plus fortes que Rs 1 M si une radio a gravement fauté»

Me Robin Appaya

À la tête de l’Independent Commission Technologies Authority depuis deux jours, Me Robin Appaya estime que l’amende de Rs 1 million n’est pas suffisante si une radio a fauté lourdement vis-à-vis d’un mineur.

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Vous êtes le nouveau président de l’Independent Commission Technologies Authority (ICTA). Quel est votre sentiment ?
C’est un honneur pour moi d’avoir été choisi. J’espère être à la hauteur et ne pas décevoir ceux qui m’ont nommé à ce poste.

L’Independent Broadcasting Authority (IBA) et l’Icta vont  bientôt fusionner. Était-ce nécessaire d’avoir une seule entité ?
Je dois prendre connaissance du contenu et des dispositions de ce merger. Mais je pense que c’est une bonne chose que ces deux institutions tombent sous une seule autorité.

Des amendements vont être apportés afin d’infliger une amende de Rs 1 million aux radios en cas de faute. Si elles veulent contester la sanction en cour, elles devront quand même s’acquitter de l’amende et ne seront remboursées que si elles obtiennent gain de cause. Veut-on tuer les radios ?
Je ne connais pas le contenu de l’ébauche du projet de loi mais il faut qu'il y ait une loi qui mette à l’amende toute radio qui faute gravement. Cela apportera de la discipline pour les radios et elles seront plus responsables. Toutefois, toute loi doit être en conformité avec notre Constitution et respecter la liberté d’expression.

Il faut ouvrir cet espace avec davantage de radios privées.»

Cette nouvelle entité ne se substitue-t-elle pas à une cour de justice qui est la seule habilité à infliger des amendes ?
Je le répète, je n’ai pas encore pris connaissance de l’ébauche de cette législation à venir. Le Parquet va sûrement donner son avis sur la légalité de cette entité.

Le ministre de la Technologie a annoncé qu'il donnerait trois permis de radios privées supplémentaires, alors qu’il y a une quarantaine de demandeurs. A-t-on besoin de nouvelles radios privées ?
Je suis d’avis qu’il faut ouvrir cet espace avec davantage de radios privées. C'est l’espace démocratique qu’on ouvre.

Rs 1 million d’amende peut pousser des radios à mettre la clé sous le paillasson. Veut-on tuer les radios privées ?
Si une radio a fauté gravement, elle doit en payer les conséquences, car les dégâts sont inestimables pour les victimes.

Il existe des sites sur le Net à Maurice où des news sont balancées sans protection, sans vérifications. Que peut-on faire pour conscientiser les responsables ?
Ces sites tombent sous la responsabilité de l’ICTA. Donc, il faut renforcer la législation pour réguler ces sites. Il faut des lois appropriées qui permettent d’avoir un œil sur eux, surtout en cas de dérapage. Je suis pour des sanctions plus sévères si les fautes commises concernent des enfants. Ces amendes ne sont alors pas suffisantes car le dommage causé est inestimable.

L’ICTA avait un problème au niveau de la gestion. Comptez-vous y mettre de l'ordre ?
Je vais travailler avec toute l’équipe et je pense que cela devrait aller.

Allez-vous diriger votre institution dans la transparence ?
Les maîtres-mots de mon mandat seront : intégrité, discipline, transparence, communication.

À quand les télés privées ?
L’avènement des télévisions privées sera une bonne chose pour le pays en général.

Si cela se concrétise, les journaux télévisés seront-ils permis ?
Il faut avant tout étudier les paramètres dans lesquels ces permis seraient délivrés. Je suis pour la liberté d’expression, mais avec des garde-fous.

Un parcours exemplaire

Avocat de profession, Robin Appaya détient une maîtrise en droit de la prestigieuse université de Sorbonne, Panthéon-Assas. Il a également effectué des études pour l’obtention d’une maîtrise en gestion à l’Université de Maurice (UoM). Par la suite, après les élections de 2014, Robin Appaya s’est vu offrir le poste de Senior Legal Advisor au ministère des Terres et du Logement. Marié à l’avoué Anju Ghose, Robin Appaya et son épouse attendent un heureux événement le mois prochain.

Le futur père dit attendre impatiemment l’arrivée de son premier enfant. Durant son jeune âge, Robin Appaya avait effectué ses études secondaires au collège St-Marys, à Rose-Hill.

 

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