Des allégations contre le chef de la police, Anil Kumar Dip, au sujet de voitures de l’État, ont été évoquées dans l’émission Au cœur de l’info animée par Jean-Luc Émile, le mardi 2 juillet. Une lettre anonyme envoyée à la Financial Crimes Commission (FCC) a dénoncé le commissaire de police. Hervé Duval déclare que le Premier ministre aurait dû donner des explications à ce sujet.
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Il a aussi été question de communication et de transparence dans l’émission Au cœur de l’info animée par Jean-Luc Émile. La révocation du ministre Vikram Hurdoyal et la controverse autour de la participation du ministre Maneesh Gobin à la « Stag Party » ont été citées en exemples. Les invités de l’émission ont discuté de cette question.
Concernant la polémique sur les voitures du commissaire, Me Hervé Duval explique que le lanceur d’alerte avait plusieurs plateformes pour en faire état au lieu d’envoyer une lettre anonyme. « J’ai une aversion pour les lettres anonymes. C’est un signe de lâcheté. On leur donne du crédit alors qu’elles sont adressées à un organisme (FCC) qui est une aberration pour notre démocratie », lance-t-il.
Il fait également la différence entre le commissaire de police et Anil Kumar Dip. « Son rôle est important. Anil Kumar Dip a aussi des droits. Le commissaire ne peut pas passer sa vie à répondre à des allégations. À Maurice, malheureusement, nos organismes sont banalisés », estime l’avocat.
Me Hervé Duval dit que la FCC pourrait décider de ne pas enquêter. « Le plus gros cadeau qu’on peut faire à une personne corrompue est de l’envoyer vers un organisme qui peut arrêter d’enquêter sans devoir rendre de comptes », dit-il.
Il rappelle que l’article 93 prévoit une procédure en cas de faute. Selon lui, cette procédure protège l’organisme. Toutefois, il indique que la loi prévoit la mise en place d’un tribunal pouvant suspendre une personne occupant un poste constitutionnel si elle est reconnue coupable. « On pourrait mettre en place un tribunal pour suspendre la personne », avance Me Hervé Duval.
Me Hervé Duval estime également que le Premier ministre, qui occupe également le portefeuille de l’Intérieur, aurait dû éclairer la population dans le cadre de cette polémique. « Il ne fallait pas attendre qu’une question soit posée. Il aurait dû tenir une conférence de presse. Il ne peut ignorer qu’une polémique pourrait susciter des doutes concernant une personne occupant un poste constitutionnel », ajoute-t-il.
Quant à l’observateur et ancien rédacteur en chef du Militant, Ananda Rajoo, il suggère que la lettre anonyme accusant le commissaire de police pourrait être « une révocation déguisée ». Il soulève la question : « Pourquoi cette lettre sort-elle maintenant ? Pendant combien de temps les voitures ont-elles été utilisées, si elles l’ont été ? N’est-ce pas une révocation déguisée ? C’est comme si la lettre avait été rédigée par un enquêteur avec tous les éléments nécessaires. » Ananda Rajoo ajoute qu’« une culture de l’omerta » s’est installée à Maurice.
Selon l’ancien ministre de la Bonne gouvernance, Sudhir Seesungkur, pour le bien de la démocratie, les élus doivent être redevables envers le peuple. « La transparence est importante pour la bonne marche de la démocratie et des organismes. Le peuple a droit à des éclaircissements. »
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