![](https://defimedia.info/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/whatsapp_image_2025-02-12_at_09.53.05.jpeg?itok=UYii9ubW)
Transparency International a publié, le mardi 11 février, son Indice de perception de la corruption (CPI) 2024, qui classe 180 pays en fonction du niveau perçu de corruption dans le secteur public. Alors que le rapport met en avant les liens croissants entre corruption et crise climatique, Maurice enregistre une performance stable, mais préoccupante, avec un score de 51 points sur 100, se maintenant à la 56ᵉ place, comme en 2023.
Publicité
Cette stagnation place le pays dans une position intermédiaire : loin des pays les mieux classés, mais aussi des États les plus corrompus. En tête du classement figurent le Danemark (90 points), la Finlande (88) et Singapour (84), suivis par la Nouvelle-Zélande (83), ainsi que la Suisse, la Norvège et le Luxembourg (81). D’autres pays comme la Suède (80), les Pays-Bas (78) et l’Australie (77) se distinguent également par une gouvernance perçue comme relativement intègre.
À l’autre extrémité du classement, il y a des pays où la corruption est considérée comme endémique. La Guinée équatoriale, l’Érythrée, la Libye et le Yémen affichent un score de 13 points, suivis par la Syrie (12), le Venezuela (10), la Somalie (9) et le Soudan du Sud (8), qui ferme le classement.
Si Maurice ne régresse pas, son immobilisme révèle des failles persistantes dans la lutte contre la corrupt ion. Transparency International souligne plusieurs défis auxquels font face beaucoup de pays. Il y a un manque de transparence dans la gestion des marchés publics et des conflits d’intérêts mal encadrés. Il y a aussi une influence croissante du secteur privé sur les décisions publiques et des organismes de
contrôle dont l’efficacité est limitée.
Les pays les mieux classés montrent qu’une gouvernance intègre est un facteur clé de stabilité et d’attractivité économique. Et Maurice doit redoubler d’efforts pour éviter de s’enliser dans une stagnation qui pourrait, à terme, nuire à sa réputation et à son développement.
MAURICE CINQUIÈME EN AFRIQUE
Pour Transparency Mauritius, qui est la branche locale de Transparency International, l’absence de progrès soulève des inquiétudes quant à l’engagement des autorités en matière de lutte contre la corruption. Le
pays figure toujours parmi les cinq meilleures nations africaines, derrière les Seychelles, le Cap-Vert, le Botswana et le Rwanda.
L’édition 2024 de l’indice repose sur sept sources d’évaluation, contre six précédemment. Le CPIA de la Banque africaine de développement a été ajouté. Cependant, cette nouvelle méthodologie n’a pas permis de constater une amélioration. Transparency Mauritius souligne qu’aucune avancée significative n’a été enregistrée, le pays affichant une tendance à la baisse depuis 2012, quand il avait obtenu un score de 57.
Le rapport met également en évidence un affaiblissement de certains piliers de la bonne gouvernance. Ainsi, l’indice Varieties of Democracy a chuté de 43 à 41 points, tandis que celui du World Economic Forum est passé de 57 à 55. Ces reculs traduisent un manque de transparence et des failles institutionnelles persistantes.
DES RÉFORMES ATTENDUES
En 2016, l’objectif affiché était d’atteindre un score de 60 points, « cependant, aucune tentative réelle ni volonté politique n’a été observée pour mettre en place des mesures efficaces de lutte contre la corruption ».
Transparency Mauritius note l’absence de réformes essentielles, notamment une loi sur l’accès à l’information, une législation sur le financement des partis politiques et un cadre pour la protection des lanceurs d’alerte. Ces instruments sont essentiels pour renforcer la transparence et la responsabilité publique.
À Maurice, où la gouvernance climatique est une priorité affichée, Transparency Mauritius insiste sur la nécessité d’un cadre de gestion clair. Ce qui évitera le détournement des financements destinés à l’action environnementale.
L’ONG réaffirme son engagement à plaider pour des réformes durables et invite le gouvernement à tenir ses promesses en matière de gouvernance et de transparence. « Nous suivrons attentivement la mise en place de ces engagements afin d’assurer une mise en oeuvre efficace et inclusive des réformes annoncées », indique Transparency Mauritius.
L’organisation appelle ainsi les autorités à agir concrètement pour renforcer les organismes, pour garantir la transparence et pour protéger les droits des citoyens. L’absence d’initiatives en faveur d’une meilleure
gouvernance risque d’entretenir une stagnation préoccupante et de miner la confiance du public envers les organismes du pays.
![](https://defimedia.info/sites/default/files/inline-images/whatsapplogo.png)
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !