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Maurice Mario, habitant de la Résidence Ashviva : «Le ‘neighbourhood watch’ est essentiel pour la sécurité des seniors»

Maurice Mario

La sécurité des seniors est devenu un véritable défi en raison de leur vulnérabilité, liée à leur santé souvent fragile et du fait d’être seuls. Les localités désertées durant la journée présentent de véritables dangers pour les seniors qui y résident. Que ce soit dans les rues ou chez eux, nombreux d’entre eux ressentent un sentiment de frayeur. Maurice Mario, 63 ans, exerce une surveillance constante de sa localité, Ashviva, située à Trou-aux-Biches.

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L’enjeu de sécurité fait régulièrement l’objet de discussions durant les réunions des seniors, où ces derniers font valoir leur inquiétude, qu’ils soient chez eux ou dans les rues. Les agressions, devenues monnaie courante ces derniers temps, sont souvent l’œuvre de leurs proches, des jeunes accoutumés aux drogues, comme cela a été le cas à Vallée-Pitot. Comment prévenir ces agressions, sans sombrer dans la paranoïa ? « Il faut déjà sécuriser les endroits ou l’on habite, exercer une véritable surveillance à travers le neighbourhood watch », répond Mario Maurice. Cibles préférés des voyous, les seniors sont parfois eux-mêmes imprudents, en exhibant leur argent en public ou laissant ouverte la porte de leur maison. Les personnes âgées craignent aussi de ne pas pouvoir se défendre ou de s’enfuir face à un agresseur. Les seniors sont des cibles faciles. Ils sont plus craintifs que le reste de la population en raison de leur perte d’autonomie et de leur fragilité.

La surveillance du voisinage, qui reste à portée des résidents en raison de son aspect pratique, est efficace que si une majorité d’entre eux se mettent d’accord, mais il est rare que cela arrive en raison des divergences liées au statut social ou pour des raisons communautaristes. « Il faut que les résidents ont le sentiment d’appartenir à une seule communauté et possèdent des valeurs communes », fait valoir un membre d’une association senior de Rose-Hill. Pour rendre la situation encore plus délicate, la plupart des seniors ne sont pas familiarisés à la protection de l’habitation par des systèmes d’alarme ou télésurveillance, parfois muni d’un dispositif anti-agression. Comment alors remédier à ces lacunes ?

«Nouveaux lotissements»

« Le meilleur moyen de se protéger tient à trois facteurs : bien connaître les résidents, la localité et assurer et promouvoir une action constante de sensibilisation entre eux », répond Mario Maurice. Mais ce dernier tient aussi à nuancer : « Dans certains nouveaux lotissements proches du littoral, où cohabitent des locaux et des couples mixtes ou des familles d’expatriés, certains d’entre eux ne sont pas chauds à coopérer. Il n’existe aucune communication entre eux, et ne souhaitent pas se connaître parce qu’ils sont éloignés par des divergences culturelles et sociales. Il arrive qu’ils se sentent concernés lorsque l’un d’entre eux est victime d’un délit dans le lotissement mais ça ne dure pas longtemps. » 

Les seniors sont des cibles faciles

En fait, le propre des résidences est de garantir, entre autre, l’intimité des habitants, ce qui n’encourage pas la mixité. À la résidence Ashviva, où existent une quinzaine de maisons, un cahier  des charges, élaboré en 2009, est très explicite à ce sujet : la première norme imposée dans le cahier des charges de 21 pages indique que « les résidences devront être occupées par des personnes de bonnes vies et mœurs », « le lotissement est réservé aux constructions à usage d’habitations bourgeoises », « toutes constructions autres que les maisons principales d’habitation, de campagne ou d’agrément sont interdites. » 

Au paragraphe 1.2, la question sécuritaire est plus élaborée, se lisant ainsi : «  Les propriétaires et occupants devront veiller que la tranquillité du lotissement ne sont, à aucun moment, troublée par leur fait, celui des personnes et de leur famille, de leurs invités, ou des gens à leur service. Ils ne pourront avoir aucun animal malfaisant, malodorant, malpropre ou criard. Les chiens de chasse ne sont particulièrement pas admis. » Le cahier des charges fait aussi interdiction aux habitants de construire ou d’installer des structures « qui, de par leur nature, leur importance ou leur aspect, seraient incompatibles avec la sécurité, la tenue, la salubrité ou,  à la commodité d’une zone d’habitat, résidentiel. En particulier, sont interdites toutes constructions à usage d’étable, d’écurie, de clapier, de poulailler ou ayant pour but des animaux en général. »

Ces normes, reconnaît Mario Maurice vont aussi, et en particulier, dans l’intérêt des seniors qui, à la retraite, recherchent le calme et la sécurité. Les habitants ont même fait échec à la construction d’un centre social, faisant valoir qu’un tel édifice et les activités qui y seront organisées seraient de nature à troubler leur quiétude.

Dans certaines résidences, à l’image d’Ashviva, un cahier de charges bien élaboré, permet aux habitants de se passer d’une vie communautaire qui leur mettrait à l’abri des violences de tout genre commis par des personnes étrangères. « Toutefois, il faut penser aux personnes âgées et seules et dont les retraites de vie sont moyennes. Elles ont besoin d’accompagnement », fait observer Mario Maurice qui compte mettre sur pied un service pour transporter les seniors au  Day-Care Centre de la localité. Mais, il souhaite que l’État investisse davantage dans les centres récréatifs qui offrent un veritable espace de loisirs aux seniors.

 

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