Live News

Marche à Saint-Pierre dimanche : Sam Lauthan dit non à la dépénalisation du cannabis

Babita Thannoo, Govinden Venkatasami, Stefan Gua et Sam Lauthan ont participé à la marche pacifique de Saint-Pierre.

À Saint-Pierre, une marche citoyenne a rassemblé plusieurs centaines de personnes contre la drogue. Devant la foule, Sam Lauthan, président de la NADC, a réaffirmé son opposition ferme à la  dépénalisation du cannabis.

Publicité

Les rues de Saint-Pierre, dimanche, ont été le théâtre d’une mobilisation citoyenne d’envergure. Organisée par le District Council de Moka, avec l’appui des Rotary et Lions Clubs, d’ONG locales, des scouts, de clubs sportifs et de la police, une marche pacifique a rassemblé plusieurs centaines de personnes pour dire non à la drogue.

Parmi les personnalités présentes figuraient les députés de la circonscription n°8, Babita Thannoo et Govinden Venkatasami, le militant politique Stefan Gua, ainsi que Sam Lauthan, président du conseil d’administration de la National Agency for Drug Control (NADC). Tous ont appelé à une mobilisation nationale contre un fléau qui, selon eux, touche toutes les couches de la société.

Le cortège est parti du cimetière de Saint-Pierre, mené par l’orchestre de la police. Après avoir parcouru les principales artères du village, la marche s’est achevée à L’Agrément, où plusieurs interventions ont eu lieu.

« La vigilance reste de mise »

Le président du District Council de Moka, Ramnarain Heerooa, a rappelé que cette initiative s’inscrit dans une vaste campagne de sensibilisation entamée le 28 juillet dernier. « Jusqu’à présent, nous avons atteint 16 villages. Dans chacun, nous multiplions les actions pour toucher un maximum d’habitants », a-t-il expliqué.

Selon lui, si la situation à Moka et ses alentours n’est pas encore jugée alarmante, il serait dangereux de relâcher les efforts. « Ce n’est pas une raison pour rester inactifs. La menace existe et c’est notre devoir de sensibiliser la population. Ce combat nous concerne tous », a-t-il insisté.

Il a annoncé qu’une rencontre avec la National Agency for the Treatment & Rehabilitation of Substance Abusers (NATReSA) à Port-Louis est prévue afin de renforcer l’accompagnement. 

« Certaines personnes ont besoin d’une aide directe. Nous allons demander aux autorités de se déplacer à Moka pour soutenir les familles concernées », a-t-il ajouté.

Une implication collective peut faire reculer le fléau 

De son côté, Sam Lauthan, engagé dans la lutte antidrogue depuis plus de trente ans, a salué « une mobilisation extraordinaire » avant de pointer les manquements actuels. « Le plus grand problème, c’est le manque de conscience. Trop souvent, les familles ferment les yeux et ne réagissent que lorsque leurs enfants sont touchés. À ce moment-là, il est parfois trop tard », a-t-il déploré.

Il a détaillé les mesures prises par son organisme : réunions avec la police, création de divisions spécialisées en répression, prévention, traitement et réhabilitation. L’objectif, dit-il, est d’améliorer l’efficacité et d’adapter les réponses aux besoins.

Mais c’est sur la question de la légalisation du cannabis que le président de la NADC a été le plus ferme : « Je suis peiné de voir certains insister sur la dépénalisation à Maurice. Après des années de recherches et de consultations avec des experts étrangers, je peux affirmer qu’il ne faut pas emprunter cette voie. »

Il a invité les partisans de la légalisation à débattre : « Je peux leur montrer des tonnes de rapports accumulés en décennies. J’ai même présenté au Premier ministre des Evidence reports basés sur des recherches scientifiques. Ces données sont claires : dépénaliser le cannabis serait une erreur pour Maurice. »

Il a cité l’exemple des Pays-Bas : « Ce pays, parmi les premiers à dépénaliser, revient aujourd’hui sur sa décision après avoir constaté les effets négatifs. Cela doit nous servir de leçon. »

L’unité de l’ADSU, également présente, a sensibilisé sur les types de drogues circulant sur le marché et leurs dangers. Le message de cette marche citoyenne a été clair : seule une implication collective – autorités, associations, familles et citoyens – peut faire reculer le fléau. 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !