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Marché du travail : la Covid-19 accentue le risque de voir davantage de jeunes diplômés chômeurs à Maurice

Le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail perdure depuis plusieurs années. Le risque de voir davantage de jeunes diplômés chômeurs à Maurice est réel. La pandémie joue en effet les trouble-fête sur le marché du travail. 

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Statistics Mauritius a recensé 18 600  jeunes chômeurs pour le premier trimestre de 2021. Ce nombre pourrait grimper, à en croire les spécialistes de l’emploi, en raison de l’impact négatif de la Covid-19. Aurélie Marie, Head of Recruitment & Communication à Myjob, explique que le phénomène de l’offre et de la demande sur le marché du travail a toujours existé. « Nous avons aujourd’hui le secteur de l’informatique qui recrute, mais qui peine à trouver la main-d’œuvre appropriée. La Covid-19 a amplifié cette difficulté. Ce n’est qu’à partir du mois d’octobre que nous pourrons chiffrer le nombre de licenciements dans le tourisme. Beaucoup de talents ne pourront s’harmoniser avec l’emploi », fait-elle comprendre.  

Les nouveaux modes de travail, comme le télétravail, n’ont pas arrangé la situation. Selon Marine Biarnes, General Manager de MeetYourJob & CareerHub.mu, de plus en plus de compétences techniques sont requises. « Nombreuses sont les entreprises qui ont entamé un processus de digitalisation. Les métiers de l’information ou du data sont pénuriques. Nous avons deux tiers des demandes émanant des entreprises informatiques », avance Marine Biarnes.

Quelle solution face à cette tendance d’inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail qui se confirme année après année ? Les entreprises limitent les recrutements, ce qui devrait influencer les chômeurs de moins de 25 ans, le temps de la période de transition pour les différents schemes mis en place par l’État pour améliorer l’employabilité des jeunes. Une révision de l’orientation professionnelle pourrait être une solution. À en croire Marine Biarnes, le poids parental est encore très fort dans le choix des étudiants de s’orienter vers les voies traditionnelles. Elle est d’avis que le stage et l’alternance en entreprise doivent figurer dans le cursus universitaire.

Réorientation professionnelle

Par ailleurs, la réorientation professionnelle n’aurait pas d’effet néfaste sur le développement du capital humain et la progression économique d’un pays. Pour l’économiste Manisha Dookhony, cela permet à l’employé concerné de développer de nouvelles compétences. Concernant le problème de déséquilibre sur le marché du travail, Manisha Dookhony craint que la mouvance vers l’économie bleue creuse davantage l’écart. 

L’économiste met également en exergue le taux d’échec aux examens du School Certificate (SC), qui, selon elle, est un obstacle dans notre quête de retrouver le statut de pays à revenu élevé. Un récent article publié par la Banque mondiale préconise de s’attaquer aux difficultés dès l’étude primaire. « Les politiques relatives à la langue d’enseignement, qui devraient préparer les enfants à la réussite, les condamnent trop souvent à l’échec », peut-on lire dans l’article. Or, Manisha Dookhony rappelle que l’anglais est une langue universelle et que le créole mauricien ne peut pour l’heure permettre de faire du commerce international ou de faire du coding. 
 

 

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