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Marché des devises : le dollar et l’euro se font toujours désirer

Ceux qui sollicitent les banques pour obtenir des devises rencontrent des difficultés.

Bien que les exportations mauriciennes vers l’Europe soient conséquentes et que plus de 500 000 touristes européens ont foulé le sol mauricien en onze mois cette année, la situation des devises demeure toujours aussi complexe.

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Le problème de disponibilité des devises, soulevé par les importateurs, particuliers et autres, se conjugue-t-il désormais au passé ? C’est ce que pourraient laisser croire les sources de monnaies étrangères si on se fie aux chiffres publiés par Statistics Mauritius. Ils indiquent que les pays européens ont été les principaux acheteurs de produits mauriciens durant le troisième trimestre de 2022. 

Ils ont acheté environ 38 % de nos exportations pour une valeur de Rs 8,4 milliards. L’Afrique du Sud (15,8 %), Madagascar (8,7 %), les États-Unis (8,4 %), le Royaume-Uni (8,1 %), la France (7,8 %), l’Espagne (6,5 %), les Pays-Bas (4,2 %) et la Réunion (3,8 %) sont les principales destinations des exportations mauriciennes. 

Autre point : 595 368 touristes en provenance d’Europe ont posé leurs valises à Maurice entre janvier et novembre 2022. Les recettes touristiques brutes s’élèvent à un peu plus de 1 milliard de dollars depuis le début de l’année. Selon Harvesh Seegolam, « l’activité sur le marché des changes est restée soutenue, le chiffre d’affaires total pour les onze derniers mois se situant autour de 8,6 milliards de dollars, soit une amélioration significative de 21 % par rapport à la période correspondante l’année dernière. En novembre, le chiffre d’affaires du marché des changes s’est élevé à 1,2 milliard de dollars », a-t-il déclaré le 14 novembre suivant la réunion du Comité de politique monétaire. 

Or, le son de cloche est différent pour ceux qui sollicitent les banques afin d’obtenir des devises. C’est notamment le cas de ceux qui voyagent en ce moment et qui éprouvent des difficultés à obtenir des euros, par exemple. L’exercice n’est pas de tout repos, comme l’explique Allan Birjomohun qui a récemment fait un voyage à la Réunion. Il dit avoir fait la demande auprès de quatre banques et d’un cambiste pour obtenir 200 euros, mais en vain. 

« Cela n’a pas abouti. Les banques m’ont fait comprendre qu’elles n’ont pas de devises dans leurs réserves et qu’il faudra attendre d’en recevoir des touristes. Les préparatifs qui auraient dû être le préambule de moments de joie allaient vite se transformer en une situation stressante, car je ne savais pas si le voyage allait se faire. Fort heureusement, j’ai pu obtenir les devises dans un bureau de change à l’aéroport », fait-il ressortir. 

Cette expérience, Nilesh Gohin l’a également vécue. Il avait besoin de 500 euros pour se rendre à l’île sœur fin novembre dernier. Il affirme n’avoir obtenu que 300 euros auprès d’un bureau de change. « J’avais entrepris les démarches un mois à l’avance, mais le bureau de change m’a fait comprendre qu’il y a un manque de devises sur le marché. D’où le montant qui m’a été donné. Je me suis tourné vers une connaissance pour obtenir le reste », dit-il. 

La donne est toutefois légèrement différente pour les importateurs. Un opérateur engagé dans l’aluminium argue qu’il est en mesure d’obtenir les montants demandés pour ses importations en une seule fois auprès de la majorité des banques. Ce qui n’était pas le cas dans un passé récent. Avinash Goburdhun, directeur général de Wensum Textile, semble, lui, avoir trouvé une solution : il utilise les devises obtenues de ses exportations pour payer ses importations.

 

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