Actualités

Ligne de crédit de Rs 18 milliards : le mécanisme conçu pour ne pas gonfler la dette publique

Pravind Jugnauth

Plusieurs points ont été abordés par le Premier ministre, le lundi 29 mai, lors d’une conférence de presse à son retour de l’Inde, où il a passé deux jours. Visite qui a permis à Maurice de recevoir une ligne de crédit de Rs 18 milliards.

Publicité

L’un des points forts évoqués par Pravind Jugnauth lors de la conférence de presse a été la ligne de crédit de Rs 18 milliards accordée par l’Inde à l’État mauricien. « Nous avons eu droit à des conditions favorables pour négocier cette ligne de crédit à un taux d’intérêt fixe de 1,8 % sur une période de 20 ans », a-t-il affirmé. Pour le chef du gouvernement, Maurice n’a jamais obtenu un tel avantage financier.

Dans la foulée, il a donné des précisions sur le mécanisme mis en place pour le décaissement de cette ligne de crédit. L’argent sera versé à la SBM Mauritius Infrastructure Development Company Ltd à travers l’Export-Import Bank of India.

L’entité créée par la SBM versera ainsi l’argent pour financer divers projets qui seront dévoilés à la présentation du prochain Budget. Le no 1 du gouvernement a aussi donné l’assurance qu’à travers ce mécanisme, la ligne de crédit offerte par l’Inde ne sera pas comptabilisée dans la dette publique.

Questions au… Premier ministre

Ces 500 millions de dollars remplacent-ils les autres prêts que le Premier ministre Narendra Modi avait accordés au pays et qui n’avaient pas été utilisés à cause du taux d’intérêt jugé trop élevé ? Est-ce la SBM qui se porte garante ?
Dans nos discussions, nous sommes arrivés à des conditions sans précédent. Nous avons eu droit à des conditions exceptionnelles. Nous devons enregistrer ce mécanisme comme une propriété intellectuelle. C’est le gouvernement indien qui donne cet argent à travers l’Export-Import Bank of India. C’est cette institution qui versera l’argent à la SBM Mauritius Infrastructure Development Company Ltd.

Cette entité créée par la SBM avancera l’argent pour divers projets. Ces derniers seront gérés par des sociétés appelées à voir le jour. Celles-ci seront tenues de rembourser l’argent par la suite. Le gouvernement se portera uniquement garant pour chaque versement et non pour les 500 millions de dollars. C’est la raison pour laquelle, selon les définitions du Fonds monétaire international, les Redeemable Preference Shares sont considérées comme une forme d’Equity Funding et ne sont pas comptabilisées dans la dette publique.

La SBM Infrastructure Development Company Ltd a été créée deux jours avant votre départ pour l’Inde. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous nous vantons d’être le premier pays pour faire du business. On peut créer une firme en deux heures. Quelle zone d’ombre y a-t-il quand on a créé une société qui sera utilisée comme un véhicule pour l’argent venant de l’Inde ?

Quand l’État garantit un prêt, cela figure dans la dette publique…
Vous devez réaliser la différence entre l’impact de 500 millions de dollars sur la dette publique et l’impact d’un acompte à rembourser. Ce sera infime.

Outre Agalega, quels sont les autres engagements pris par Maurice envers l’Inde par rapport à cette ligne de crédit ?
C’est normal que lorsque l’Inde nous finance, nous retenions les services des opérateurs indiens pour les projets. Nous avons eu des discussions et 75 % de la somme pourra être retenue pour les firmes indiennes et 25 % pour les entrepreneurs locaux dont aura, de toute façon, besoin.

L’État garantira-t-il un unique versement ou l’ensemble des vingt versements ?
L’État garantira chaque versement. Il y aura deux versements sur un an, soit un chaque six mois. L’État garantit un versement et une fois que le paiement est fait, c’est fini. L’État garantit alors le prochain versement.

N’est-ce pas fondamentalement une grosse dette pour le pays ?
Aujourd’hui que nous avons trouvé une formule qui n’influe pas sur la dette publique, on questionne la technicité ? Je laisse le soin au peuple de juger.

Le ministre Soodhun a dit, dans une de ses déclarations, qu’on n’aurait pas pu présenter le dernier Budget sans les Rs 12,7 milliards accordées par l’Inde l’année dernière. Est-ce exact ?
Quand je prends la responsabilité de présenter un Budget, vous pouvez être sûr que je le présenterai.

Les propos du ministre Soodhun sont-ils exacts ?
Je ne sais pas ce qu’a dit Soodhun. Je dois vérifier. Je sais ce que moi je dis.

Sommes-nous économiquement dépendants de l’Inde ?
Nous sommes économiquement dépendants du monde entier.

Sommes-nous dépendants de l’Inde en termes de prêts et de crédits ?
J’ai de la considération pour les pays qui nous aident. L’Inde est un de nos alliés privilégiés.

Le haut-commissaire indien salue la création du système

Abhay Thakur

Le haut-commissaire indien, Abhay Thakur, qui s’est adressé à la presse après l’intervention du Premier ministre, a salué la flexibilité dont  Maurice et l’Inde ont fait preuve afin de mettre en place la SBM Mauritius Infrastructure Development Company Ltd. « Il s’agit d’un système novateur », a-t-il déclaré. Il a également annoncé la création de nouvelles lignes aériennes entre Maurice et l’Inde.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !