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Licenciements à Star Knitwear - Reaz Chuttoo : « Il y a eu vice de procédure » 

Certains des licenciés, lors de la rencontre avec Reaz Chuttoo au siège de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé.
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  • Les 240 ex-employés s’inquiètent du paiement des indemnités liées à leurs années de service

Les 240 licenciés de Star Knitwear ont été encouragés par Reaz Chuttoo, syndicaliste, à tenir bon lors d’une rencontre, le mardi 4 février, au siège de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), à Rose-Hill. « Si vous avez une once de cœur, alors il faut tenir bon », a-t-il déclaré devant une salle principalement composée de femmes qui comptaient pour certaines jusqu’à 36 ans de service au sein de l’usine sitée à Coromandel. 

Reaz Chuttoo a été clair sur les actions à mener pour défendre leurs droits. Il a dénoncé des vices de procédure dans le licenciement des employés. « Sans l’approbation du Redundancy Board et du syndicat la lettre de licenciement illégale », a-t-il déclaré. « Je ne peux faire de magie. La CTSP peut vous défendre, mais pour cela, il nous faut votre accord. »

Le syndicaliste a au passage critiqué le Stimulus Package de 2008, qui selon lui, favorisait les employeurs. Il a souligné que la loi ne permettait pas une représentation collective des travailleurs licenciés.

Reaz Chuttoo a également annoncé une manifestation en faveur des travailleurs et des licenciés prévue pour le samedi 15 février. À la suite de cet échange, nombreux sont ceux qui ont adhéré à la demande du CTSP pour que celle-ci défende leur cause.

 Témoignages

Sobha Balgobind : « Où sont passées mes 36 années de service ? »

Elle a débuté comme machiniste en 1989. Aujourd’hui, soit après de 36 ans à coudre des vêtements, des robes, des sous-vêtements et autres articles, Sobha Balgobind se retrouve sans emploi. « J’ai toujours été fidèle à cette entreprise que j’ai suivie de Rivière-du-Rempart à Coromandel. J’habite le Nord, je voyageais tous les matins et rentrais tard. J’ai donné ma vie à cette usine et aujourd’hui, on me met à la porte comme ça ? Où sont passées mes années de service ? » s’interroge-t-elle avec amertume.

Umadevi Sooruth, 63 ans : « On nous a tout pris »    

Umadevi Sooruth, une habitante de Plaine-des-Roches, a travaillé 33 ans pour Star Knitwear et devait prendre sa retraite dans deux ans. « Je pensais qu’on était la Star du monde, mais à la fin, on nous a tout pris. J’ai trois enfants, dont un fils qui vient de faire un AVC. J’ai besoin de ce salaire pour faire vivre ma famille. Je suis triste de ce qui nous arrive », déclare-t-elle.

Kuros Construction : Un compromis trouvé

Un accord a été conclu entre la direction de Kuros Construction et le syndicat CTSP, concernant les 750 travailleurs étrangers licenciés. Ces derniers recevront leur temps de service et autres émoluments.
La compagnie, qui devait Rs 35 millions à ses employés, a déjà versé cette somme. Il reste encore Rs 12 millions à payer pour le 14e mois, une somme qui sera répartie en quatre tranches. « Lundi, Rs 10 000 ont été payées pour le 14e mois, le reste suivra », a précisé le syndicaliste Reeaz Chuttoo.

La direction évoque des pertes financières

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L’inquiétude se lisait sur les visages mardi après-midi. 

Quand ils ont reçu leur lettre de licenciement, entre le 31 janvier et le 3 février, les 240 employés de l’usine Star Knitwear de Coromandel ont été pris au dépourvu. Cependant, une plus grosse surprise les attendait lundi matin quand ils se sont retrouvés face à des grilles fermées en se rendant sur leur lieu de travail. Cela alors que la correspondance qui leur avait été adressée stipulait qu’ils devaient travailler jusqu’au 28 février 2025.   Plusieurs d’entre eux ont appris la nouvelle à travers la presse, qui rapporte que l’usine de textile procède actuellement à des ajustements opérationnels, financiers et organisationnels, impliquant la suppression de 240 postes. Certains employés s’inquiètent du paiement de leurs indemnités liées à leurs années de service. Sollicitée pour une réaction, la direction a renvoyé Radio Plus à un communiqué, précisant que cette décision résulte de pertes financières, de l’augmentation des coûts et d’une baisse de la production.

Ahmed Parkar, ex-directeur de Star Knitwear : « Jamais je ne les aurais mis à la porte  » 

Ahmed Parkar, ex-directeur emblématique de Star Knitwear, a exprimé sa tristesse face au sort de ses anciens employés. « Jamais je ne les aurais mis au chômage technique ni mis à la porte. L’usine n’avait pas de commandes », déclare celui qui a rendu son tablier en 2022.

Il reconnaît le rôle du repreneur sud-africain dans le sauvetage de Star Knitwear. « Ce groupe a investi et tenté de tout refaire. En 2022, quand nous avons quitté partiellement, notre chiffre d’affaires mensuel était de Rs 90 millions, mais il a diminué d’un tiers. Il y avait des problèmes avec les clients et le capital de roulement, tout allait mal, les clients partaient. Star Knitwear a bénéficié de l’aide de la MIC et j’ai quitté en toute bonne foi. Je suis triste pour les employés licenciés, jamais je n’aurais fait cela », confie-t-il. Avec émotion, il rappelle ses débuts. « J’ai commencé avec 125 employés, puis nous sommes passés à 3 000 employés en 37 ans à la tête de Star. Nous avons accompli beaucoup de choses, des créations, enrichi la main-d’œuvre locale. Aucun de nos employés n’était syndiqué, car nous réglions les problèmes en interne. C’est pourquoi je suis triste de ce qui arrive d’aujourd’hui », ajoute Ahmed Parkar. 

Il évoque aussi les défis du secteur. « Le monde du textile est difficile, il faut respecter des règles de qualité, être ponctuel et avoir une main-d’œuvre compétente. Même si la loi doit être appliquée, on ne peut agir ainsi. Nous devons apprécier notre expertise locale et éviter les licenciements. »

 

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